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Critique de myrtigal


Je poursuis ma lecture de l'excellente série de Jean-Yves le Naour avec ce troisième tome tout aussi passionnant, captivant et sidérant à lire que les précédents.
Et comme les précédents il y retrace les événements de toute une année, ici 1916, tant au niveau politique, que militaire, civil, national et international.

Évidemment comme nous sommes en 1916 deux tiers du livre sont consacrés à la bataille de Verdun, où au travers de quatre chapitres on va découvrir presque au jour le jour comment cette bataille qui ne devait être qu'un coup pour démoraliser l'ennemi s'est transformé en un véritable enfer où chaque camp s'est retrouvé pris au piège. On y lira tous les détails des stratégies militaires sidérantes du GQG, de l'acharnement aveugle de Joffre, et surtout on sera glacé d'horreur par les détails du déluge de feu et de fer qui s'est abattu sur poilus et allemands pendant 300 jours et 300 nuits... Jean-Yves le Naour nous raconte Verdun sous toutes ses coutures et c'est véritablement glaçant à lire.

Mais 1916 a aussi été marquée par une autre bataille presque en même temps : la Somme. Un peu effacé des mémoires françaises par rapport à Verdun, elle fut plus meurtrière et plus inutile encore, particulièrement chez les anglo-saxons pour qui elle fut un carnage et un vrai traumatisme.Ces deux batailles nous seront racontées au plus près par Le Naour.
On partira aussi vers le front de l'est avec une Russie en proie aux luttes internes entre la famille impériale, le gouvernement et les bolcheviks, une Roumanie flouée et abandonné par les alliés, une Grèce menacée de guerre civile, une armée d'Orient dirigée par Sarail impuissante faute de moyen, nous verrons aussi comment les USA entreront de plus en plus dans le conflit, bref le tour d'horizon sera complet et fascinant!

Et en qui concerne la France le Naour nous décrira combien les relations entre le GQG, le gouvernement et le parlement furent houleuses et conflictuelles. Mais surtout en cette année 1916 c'est enfin l'heure de la chute de Joffre, dont les stratégies, les exigences, l'hermétisme, l'arrogance et l'orgueil déplacé auraient du chasser de son poste de généralissime depuis longtemps que seule la peur du gouvernement de provoquer le trouble a maintenu dans sa tour d'ivoire. Depuis le premier tome Jean-Yves le Naour n'est pas tendre avec Joffre (à raison), il nous le dépeint sans prendre de gants, dans sa vérité crue, réelle et très souvent révoltante. On a peine à croire qu'un tel homme ait bénéficié d'une telle aura quand on prend connaissance de ses actes, du sang qu'il a sur les mains, de ses stratégie de guerre obsolète et de son intolérable suffisance...
Nivelle sera celui qui le remplacera, mais que cela va t-il donner ? C'est ce que le prochain tome (1917 : la paix impossible) nous apprendra, et bien plus encore.

Ce tome, je le répète était tout aussi passionnant à lire que les précédents, Le Naour garde son style dynamique et fluide, agréable à lire et facile à s'immerger dedans, et ce malgré la grande densité d'informations — car oui niveau infos, événements et noms on peut parfois être submergé !
J'ai hâte de lire la suite car je suis définitivement une grande fan de Jean-Yves le Naour et cette série qu'il a réalisé, qui a du nécessiter on l'imagine un travail colossal et qui est la plus passionnante que j'ai eu à lire sur la Grande Guerre !
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