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Verdun - BD tome 1 sur 4
EAN : 9782818934777
58 pages
Hachette (03/02/2016)
4.05/5   33 notes
Résumé :
Décembre 1915 : les Allemands semblent préparer une attaque d'envergure sur l'un des points stratégiques de la ligne de défenses française. Si Verdun tombe, la guerre pourrait définitivement basculer en faveur de l'Allemagne. Malgré les nombreuses mises en garde, le général Joffre, commandant en chef des forces françaises, se refuse à renforcer la zone, persuadé que la vraie bataille se jouera en Champagne. Quand en janvier 1916, l'attaque ne fait plus le moindre do... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Décidément, Jean-Yves le Naour touche sa bille lorsqu'il s'agit de transcrire la première guerre mondiale en BD. Avec Marko à la mise en scène et Iñaki Holgado au dessin, il développe en plusieurs épisodes la longue bataille de Verdun. « Boucherie » serait d'ailleurs un terme tout aussi approprié.

Le premier épisode décrit d'abord les préparatifs : le plan de von Falkenhayn, l'installation près de Verdun de milliers de canons et de 150000 fantassins allemands, l'inquiétude des rares troupes françaises dans les parages, les avertissements du député et lieutenant-colonel Driant auprès du Parlement, et l'absence totale d'inquiétude du généralissime Joffre, qui ne croit pas à un véritable danger dans cette zone jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
Puis c'est l'attaque : un premier bombardement phénoménal qui fera tomber un million d'obus sur les troupes françaises et rasera les bois alentours, un premier assaut de fantassins persuadés qu'il ne reste rien des Français et se retrouvent face à des soldats qui vendent chèrement leur peau.
Puis la chute du symbolique fort de Douaumont, présenté comme une grande victoire par la presse allemande – Duaumont ist Gefallen – et comme un accident de parcours vite réparé par la presse française à qui le gouvernement ment effrontément – il s'agit de conserver le moral de la population.
Puis c'est la prise de commandement de Pétain et l'arrivée de renforts français qui va enliser la situation. Seuls quelques jours ont passé, et c'est déjà un carnage.

Jean-Yves le Naour n'hésite pas à tourner l'état-major français en ridicule. Ses cibles sont surtout Joffre – comme dans son livre 1914 – qu'il montre prétentieux, sûr de son analyse, négligeant les signes pourtant évidents, et guère inquiet même lorsque la bataille tourne à l'aigre, et Pétin qu'il montre malade dans sa bicoque de commandement tandis que son aide de camp fait tout le boulot (informations tirées du journal du fameux aide de camp).

Pourtant le dossier nuance l'absurdité des décisions de Joffre qui ne croyait pas que les Allemands lançaient toutes leurs forces à Verdun mais cherchaient à pousser la France à déplacer ses troupes vers Verdun pour affaiblir d'autres zones du front. le dossier précise que telle était bien l'idée de von Falkenhayn au départ, mais voyant que le reste du front ne se dépeuplait pas de Français, il décida de se lâcher sur Verdun vu la masse de matériel germanique qui y était engagée. Joffre, par son entêtement et son aveuglement, aurait donc contrarié les plans de l'état-major allemand un peu par accident.

Je reste soufflé par la puissance de l'artillerie allemande et des incroyables dégâts qu'elle pouvait engendrer. Il faut pourtant bien réaliser qu'on a par la suite largement dépassé ce stade grâce aux bombardements aériens d'une part, puis aux armes nucléaires ensuite.
Un enfer plus terrible encore menace nos têtes.
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Verdun, 1916. La grande boucherie n'a pas encore commencé, mais elle se prépare, dans les rangs allemands et le grand général Joffre ne veut pas écouter les alarmistes qui lui certifient que l'offensive va se faire à Verdun.

Le grand général, bien au chaud et à l'abri dans une belle maison, bâfrant, se croyant le plus intelligent et lorsqu'il se rendra compte que les autres ont raison, il sera trop tard.

Joffre est rhabillé pour l'hiver, dans cette bédé. Fini d'aduler les généraux s'ils ne le méritent pas. Rendons à César ce qui est à César.

Dire au général qui se trouve à Verdun, que les renforts arriveront d'ici à trois ou quatre jours, quand les obus comme une pluie drue, c'est culotté de la part du généralissime. Si Joffre avait été dans les tranchées, il aurait compris l'imbécilité d'une telle déclaration.

Avec des dessins réalistes, bien esquissés et différents arcs narratifs, le scénariste nous fait vivre Verdun au coeur de la bataille.

21 février 1916, Bois des Caures, 07:15, le bombardement commence tout proche de Verdun.

Si vous ne vous prenez pas le million d'obus sur la tronche, comme les soldats français de l'époque, croyez-moi, en peu d'images, le dessinateur arrivera très bien à vous montrer l'enfer que ce fut. Personne n'a envie de se trouver sous ce déluge de bombes. Ni après, sous les balles ennemies.

De l'autre côté, chez les Allemands, on a envoyé un million d'obus, on pense arriver les mains dans les poches, dans les tranchées françaises, sans tirer un coup de feu… Il y en a qui vont être surpris : les soldats français sont encore vivants et ils ripostent !

Dans cette bédé, nous sommes au coeur de la Première Guerre Mondiale, dans les tranchées, mais surtout dans les salons feutrés, là où se prennent les décisions (se prennent mal ?), là où des généraux qui ne sont pas sur le champ de bataille, décident ou pas, d'envoyer des renforts, ce ne sont pas eux qui mourront, de toute façon.

Là où des gens du gouvernement ont peur d'une catastrophe parlementaire, si Verdun est prise par les Allemands. Les députés font sans aucun plus peur que l'ennemi Teuton… Une guerre d'égo, en quelque sorte. Facile quand on ne risque pas sa peau dans une tranchée.

Une bédé qui touche en plein coeur, qui vous souffle, qui vous glace les sangs. Et Pétain, appelé en renfort, pour sauver le bazar, et qui, malade, doit garder le lit pendant que son aide de camp fait tout le boulot. Mais qui a eu les lauriers, au fait ?

Une bédé à découvrir, pour en savoir plus sur Verdun.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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21 février 1916, Bois des Caures 07:15

Le déluge d'obus tant redouté par les troupes françaises près de Verdun vient de commencer.
Le secteur est devenu l'enfer sur terre pour le Lieutenant-Colonel Driant et ses 1200 hommes.

1200 hommes qui résisteront, jusqu'au dernier aux coups de boutoir des allemands, et de leurs assauts.
Ils seront sacrifiés sur l'autel de l'incompétence de leur Etat-Major.

Prévenus depuis décembre 1915 déjà de la précarité des défenses du secteur, tant l'Assemblée que le GQG de Joffre, et ce dernier en particulier, n'y prêteront que peu, voir aucune attention.
Pis encore, on enlève troupes et matériel des différentes places fortes de la région.

La guerre d'égo entre politiques et militaires étant exacerbée jusqu'à son comble, Joffre se refusera même à envisager une attaque sur Verdun, juste parce qu'il est convaincu que ça n'a pas de sens.
Passer par la Champagne étant plus logique pour Joffre, les allemands ne feraient pas le détour inutile par Verdun, c'est donc un leurre dans lequel il ne faut pas tomber et n'y prêter aucune importance.

Quelques semaines plus tard, des centaines de milliers de soldats allemands sont présents à Verdun, plus de 1200 canons, tous munis de plus de 1000 obus chacun et enfin, le GQG français se décide à envoyer les divisions de réserve sur place.

Assurément trop tard pour Driant et ses hommes, peut-être pas encore pour culpabiliser l'égo de certains....

Des centaines de milliers de morts, de blessés, pour un total de pas loin de 700,000 pertes des deux côtés, 9 villages entièrement détruits et rayés de la carte... voilà un cher tribu payé pour la conviction d'un homme, refusant d'écouter son gouvernement sur des considérations militaires...
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Verdun est constitué de trois albums : Avant l'orage / L'agonie du Fort de Vaux / Les fusillés de Fleury
Nous assistons au fil des albums ,qui sont chacun une histoire complète, à cette terrible et dévastatrice bataille de Verdun où le Général Joffre, qui n'a rien vu venir, ainsi que d'autres n'ont pas vraiment le beau rôle. Les tommes 1 et 2 tome se terminent par un supplément très pédagogique de huit pages concernant l'épisode dessiné, documents d'époque à l'appui.

Décembre 1915 : les Allemands semblent préparer une attaque d'envergure sur l'un des points stratégiques de la ligne de défense française. Si Verdun tombe, la guerre pourrait définitivement basculer en faveur de l'Allemagne. Malgré les nombreuses mises en garde, le général Joffre, commandant en chef des forces françaises, se refuse à renforcer la zone, persuadé que la vraie bataille se jouera en Champagne. Quand en janvier 1916, l'attaque ne fait plus le moindre doute, il semble bien tard pour réagir. Seul un miracle pourrait sauver Verdun.
Les pages alternent le point de vue des parlementaires qui, alertés par le lieutenant-colonel Driant au sujet de l'insuffisance des défenses devant Verdun, voient le désastre arriver mais ne peuvent pas agir, celui du général Joffre, commandant en chef de l'Armée française, qui, en plus d'avoir désarmé les forts de Verdun et transféré les canons et les munitions sur d'autres parties du front, s'enferre dans son idée que l'attaque à Verdun est un leurre pour frapper ailleurs et refuse d'envoyer des renforts, celui de l'état-major allemand qui planifie l'assaut de Verdun, certain d'écraser les français et ainsi de démoraliser l'armée, et enfin celui des poilus sur le terrain et de leurs chefs qui ont tous compris qu'ils allaient à la mort. On voit le général Joffre, dans le déni, considéré par ses chefs d'Etat-Major comme un « ventre » plutôt que comme un cerveau. Il va en fin de compte envoyer le général Pétain, tombé malade à peine arrivé, relever ce fiasco qu'est la première hécatombe de Verdun, celle du « Bois des Caures » du 21 février 1916. « le Bois de Caures » où les 1200 hommes avec 270 canons, sous les ordres du lieutenant-colonel Driant se sont battus sans manger ni boire, avec juste un peu de neige à sucer pour étancher leur soif et furent sacrifiés face aux 10 000 allemands et à leurs 1200 pièces d'artillerie, seule une petite trentaine échappa à la mort ou à la captivité. On voit également la mise en place de la censure afin d'éviter que la population n'apprenne la si mauvaise stratégie de défense de la France et l'incompétence de leurs généraux.
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On pourrait dire encore une bd sur la Première Guerre Mondiale. le lectorat peut être saturé tant la diffusion sur ce sujet fut vaste surtout à l'occasion du centenaire de cette guerre. Certes, mais il est surtout question de la bataille de Verdun qui curieusement n'a pas fait encore couler beaucoup d'encre de bd. On peut retenir de cette bataille qu'elle a coûté la vie à 700.000 hommes ce qui est en soi assez terrible.

Je suis également assez satisfait que depuis quelques temps, on remet en cause le prestige du généralissime Joffre qui est pour moi le principal responsable de ce massacre. Et dire qu'il y a encore des rues et des monuments qui portent son nom en France ! Qu'attendons-nous pour les déboulonner ?

L'auteur a restitué la vérité historique qu'on commence à peine à découvrir. Il sera également question de Pétain dans son rôle de sauveur de la mère des batailles. Encore une fois, rien ne sera épargné pour reconstituer la vérité. Par contre, si l'état-major s'est révélé incompétent, on ne peut que saluer le courage des poilus qui sont de véritables héros sacrifié pour notre pays.

A noter également une très belle couverture qu'il faut regarder d'un peu plus loin pour en saisir tout le sens.
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critiques presse (3)
Sceneario
02 mars 2016
Cet album est une oeuvre instructive et intéressante à plus d'un titre. Un album à ne pas manquer, qui voit les débuts de la commémoration de la bataille de Verdun.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
23 février 2016
Une BD historique formelle et classique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BulledEncre
22 février 2016
Verdun, l’illustration parfaite en BD que l’orgueil et la bêtise des uns font le malheur de tous les autres.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
— Vous n'allez pas continuer à appuyer l'offensive du général Hindenburg contre la Russie?
— Cette opération peut nous apporter des succès mais pas la victoire: attaquer la Russie, c'est frapper dans un oreiller. Elle profite de l'immensité de son territoire pour reculer.
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Ils étaient 1200 sacrifiés au bois des Caures, sous la direction de Driant.
Ils étaient 1200. Ils se sont battus sans manger ni boire, avec juste un peu de neige à sucer pour étancher la soif.
Ils étaient 1200. Ils ont tenu face à 10000 Allemands et sont morts les uns après les autres.
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Ils étaient 1200 sacrifiés au bois des Caures sous les ordres de Driant.
Ils étaient 1200. Ils se sont battus sans manger ni boire, avec juste un peu de neige à sucer pour étancher leur soif.
Ils étaient 1200.
Ils ont tenu face à 10.000 Allemands et sont morts les uns après les autres.
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L’assaut aura lieu demain, au petit jour. Notre bois aura ses tranchées prises dès les premières minutes. Comme on se sent peu de choses à ces heures-là ! Ma chère épouse, j’aurais tant voulu te serrer dans mes bras une dernière fois.
Driant
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Ces politiques n’ont pas de nerf ! Ils nous harcèlent de visites et de coups de téléphone. Vivement que les boches attaquent, cela fera taire le parlement et le gouvernement. Et puis, je ne crois toujours pas que Verdun soit l’objectif de l’ennemi, il doit mijoter autre chose…
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Vidéo de  Marko
Interview de Marko et Jean-Yves Le Naour pour Le réseau comète, chez Grand Angle
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