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EAN : 9782749943251
208 pages
Michel Lafon (02/09/2021)
3.83/5   51 notes
Résumé :
En apparence, Jeanne a tout pour être comblée : une carrière d’écrivain en pleine ascension, une vie sociale riche, un mariage avec un intellectuel influent. Pourtant, la jeune femme est au bord du gouffre, car tous ces signes extérieurs de bonheur ne font qu’occulter une réalité sordide et tragique.

En ce soir d’automne, parce que son mari l’humilie une fois de plus, parce qu’il la terrorise une fois de trop, parce qu’il la menace et la frappe, parce... >Voir plus
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Le récit sous forme de roman d'un grand malheur, d'une vie abîmée. A la fin , l'autrice explique que ce sont les quarante premières années de sa vie qu'elle a couchées sur des pages blanches, une thérapie qui lui fera du bien , il faut l'espérer, puisque ses rendez vous avec un psy apparemment bienveillant se sont soldées par un échec.
C'est une histoire abominable qui débute alors qu'une petite fille n'a que 6 ans, un papa aimant éloigné parce que trop rustique, un beau-père..., une mère mondaine qui ne prend pas le temps d'aimer sa fille, trop occupée par son travail et son nouvel amour.
Puis l'age adulte et de nouveau sous emprise d'un mari très riche(l'étalage des marques fait très américain), charmeur et violent:le cercle infernal .
Une fin romancée qui fait croire à un renouveau.
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Glaçant, « La femme qui n'aimait plus les hommes » raconte l'histoire de Jeanne, personnage fictif, photographie parfaite d'une femme qui ne peut pas dire « Je ». Si Jeanne a une carrière brillante, mariée à un éditeur de renom, évoluant dans un microcosme privilégié, elle a pourtant au fond d'elle un monstre tapi dans l'ombre, sur lequel elle a posé des centaines de pierres pour l'empêcher de bouger. Son mari, Gabriel, prénom d'un ange salvateur, est pourtant une sacrée ordure. Respecté autant que craint, pavanant dans ses costumes Armani, il règne sur le milieu littéraire autant que sur sa femme, en prenant toujours bien soin de ne laisser aucune trace… comme s'il avait intrinsèquement senti qu'il pouvait s'autoriser à la battre sans que jamais elle ne riposte. En ce mercredi 7 novembre 2018, Jeanne se réjouit d'annoncer à son époux une merveilleuse nouvelle, mais la réaction de celui-ci ne sera pas celle attendue. Violence des mots, violence des gestes. Jeanne connaît parfaitement l'enchaînement du cercle infernal, mais quelque chose se réveille, le mur savamment construit en elle chancelle. « Longtemps, elle avait voulu guérir. Puis elle avait arrêté. le jour où elle avait compris qu'on ne guérit pas d'être morte. » Jeanne se souvient de ce mercredi de décembre 1987 où tout a commencé, ce moment où « (…) elle, Jeanne avait basculé dans la nuit ».

Deux cent dix pages se succèdent pour raconter passé et présent. Un seul point commun : la violence qui les lie. C'est dans ce passé douloureux que Jeanne « avait appris à s'extraire d'elle-même. À s'extraire de la vie. » Terreur, sidération, « éjectée du monde des vivants », le passé ressurgit avec la force d'un tsunami. Tout y est décortiqué, du mariage « si joli », aux premières injures. du divorce de ses parents, à l'arrivée du nouvel homme dans la vie de maman. de ce qu'on attendait qu'elle soit, de qui elle était alors, de qui elle devait être. « Voilà. Il fallait qu'elle apprenne à mieux dissimuler encore, oui. Être gentille, voilà. Et mieux dissimuler encore. » Pour survivre, Jeanne s'agrippe aux branches. « Lire, apprendre, comprendre tout simplement pour elle de puissantes échappatoires, des flotteurs, certes à la dérive, mais auxquels elle s'accrochait comme elle pouvait. Noyée en sursis qu'elle était. » Donner le change toujours, face à sa maîtresse, face à son père inquiet, face à sa mère fatiguée. Mentir. Fabuler. Tromper les yeux inquisiteurs des autres. S'abuser.

Dans ce primo-roman, Isabelle le Nouvel décrypte l'innommable. Style incisif, mais pudique, tranchant, mais sans jamais verser dans l'insoutenable pourtant précisément suggéré, elle laisse le lecteur comprendre les choses par des phrases coupées qui n'ont pas de fin. Elle utilise le point pour ne pas dire, tout en le disant quand même. Elle raconte le commencement « De ce jour. de cette nuit. Disjoncté. À jamais » l'emprise, l'éternel recommencement de celle qui « (…) avait grandi dans l'épouvante, sans socle aucun. », l'irrémédiable et l'irréversible, le déni des adultes, « La paroi de verre anti-effraction qu'elle avait dressée entre elle et les autres, et surtout entre elle et elle-même. », et le silence, assourdissant qui l'avale toute entière.

Il n'y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » manière de raconter de telles choses. Il y a SA manière, SES mots, SON choix de narration. Isabelle le Nouvel a l'écriture délicate pour raconter l'horreur. Sans doute a-t-elle besoin qu'on l'entende sans décrire trop directement la monstruosité des actes. Les blancs sont tout aussi efficaces, car derrière les blancs, derrière le silence, on lit toute l'abjection de ce qui n'est pas explicitement écrit.

On ne sort pas tout à fait indemne d'un tel récit, mais je continue à soutenir celles qui osent parler. Merci d'avoir osé.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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La femme qui n'aimait plus les hommes est l'histoire de Jeanne, écrivaine, mariée à un éditeur réputé, vit dans les beaux quartiers et en apparence elle a tout pour être comblée.
 
Le mercredi 07 novembre 2018, alors que Jeanne se prépare à annoncer une excellente nouvelle à Gabriel, (son mari) rentre du travail excédé de sa journée.
Gabriel n'est pas ravi de cette nouvelle et commet une fois de plus l'irréparable. Jeanne subira une nouvelle humiliation avec violence et violence verbale. Tétanisée, elle décide de mettre un terme à cette relation toxique. Jeanne va basculer dans des souvenirs de son passé qu'elle refoulait jusqu'à présent.
 
Ce roman est glaçant, terrifiant, il m'a pris aux tripes. Jeanne est une femme violentée, blessée, détruite depuis des années.
 On vit et ressent l'histoire de Jeanne, car l'autrice alterne entre sa vie présente et son passé. La petite fille et la femme parlent chacune leur tour dans un monologue éprouvant, oppressant et étouffant.
 
Les mots sont forts, crus et les scènes sont difficiles que durant ma lecture, j'en avais mal au ventre. 
Ce roman raconte l'emprise de Jeanne et l'autrice se confie en nous dévoilant son intimité.
 
La thématique est violente, néanmoins, nécessaire et j'admire les femmes qui sortent de leur silence.
 
La plume est incisive, percutante et Isabelle le Nouvel ne finit pas ses phrases afin que le lecteur ressente l'horreur et le calvaire que vit Jeanne. Les chapitres sont courts et la lecture s'enchaîne.
 
Isabelle le Nouvel nous livre un roman tragique, dur et percutant que le lecteur ne ressort pas indifférent à cette lecture.
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Ce premier roman d'ISABELLE LE NOUVEL est un roman qui bouscule. Il traite des non-dits sur la maltraitance infantile.

Jeanne est une petite fille de six ans qui subit les sévices de son beau-père. Elle restera abîmée et ne pourra jamais se construire, comme elle le souligne "on lui a tout pris, elle est morte lorsqu'elle était enfant".

Adulte, elle devient la proie d'un pervers narcissique, qui est l'homme qu'elle a épousé, un homme puissant, bien entouré qui donne une très belle image de lui à l'extérieur, elle subit ses humiliations et ses coups jusqu'à ce soir d'automne, où elle lui annonce qu'elle est enceinte.

Elle trouvera enfin la force de s'extraire de cette relation toxique, et puisera en elle la force de vivre.

ISABELLE LE NOUVEL explique très bien que les blessures infligées à ces enfants pour satisfaire les désirs de personnes totalement tordues, est une atteinte à l'humanité de ces enfants car à l'âge adulte ils ne s'en remettent jamais complètement, leur vie sera à jamais amputée.
Et généralement ils n'ont pas non plus le soutien des proches -Jeanne subit le déni de sa mère- ni de la justice ce qui ne fait qu'engendrer une mésestime de soi.

Un roman tragique et poignant.
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Lecture coup de coeur, roman coup de poing... je ne sais pas si je vais trouver les bons mots pour parler de ce livre, mais je vais essayer... Dès la première page, j'ai senti ma gorge se nouer, mon coeur se serrer et j'ai su que je n'allais pas sortir indemne de ma lecture. Tout d'abord, j'ai été hypnotisée par la plume d'Isabelle le Nouvel malgré les sujets difficiles abordés ici. Elle utilise des mots puissants. Des mots forts. Des mots qui transpercent l'esprit et le coeur. Elle décrit les scènes avec finesse et tant réalisme que ça donne des frissons... c'est incroyable. L'histoire de Jeanne est terrible. Sombre. Douloureuse. Nous vivons son histoire à travers ses maux de sa jeunesse à aujourd'hui. Elle transmet au lecteur beaucoup d'émotion et cela, ne peut laisser personne indifférent. La note de l'auteure à la fin du roman m'a beaucoup touchée, elle prolonge l'histoire de Jeanne, elle fait écho en elle... Je vous invite vivement à découvrir ce récit. Il est dur, poignant, certes, mais nécessaire, il amène à réfléchir et à (ré)agir face à ces situations inacceptables. Merci aux éditions Michel Lafon pour cette découverte et bravo Isabelle pour ce roman qui restera gravé en moi très... très longtemps !
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Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
L'enfant glissa une main dans son sac à dos et se saisit de Monsieur Lapin qu'elle serra tout contre elle. L'odeur et la texture si rassurant de la peluche élimée lui apportèrent un peu de réconfort, mais au fond d'elle Jeanne se préparait au pire. Les cris de Romain dans le téléphone cessèrent. Un assourdissant silence suivit. Les oreilles de la petite fille se mirent à bourdonner. Elle respirait à peine, guettant du fond de sa cache aveugle le moindre soubresaut au dehors. Ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité et elle devinait ici et là les grosses toiles blanchâtres des araignées qui la terrifiaient à l'accoutumée, mais dont elle ne redoutait soudainement plus rien. Au contraire. Les araignées lui tiendraient compagnie cette nuit. Elle était des leurs maintenant. Oui. Elle aussi était de celles qui doivent se cacher, solitaires, dans de sombres recoins humides pour ne pas être écrasées. Pour avoir le droit de vivre en paix.
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Filmer Gabriel. Cela l’avait obsédée depuis le matin. Garder une trace. Pouvoir prouver. Comment il la traitait. Ce qu’il faisait. Jeanne garderait ce film pour la soif. Pour plus tard. Si Gabriel l’abandonnait sans rien lui laisser, comme elle le craignait de plus en plus, la traitant de folle, la laissant sur le carreau pour se mettre en ménage avec une autre jeune femme, pas forcément Louise, un modèle plus récent sans doute, plus malléable encore et qui prendrait sa place et. Elle entendit Louise pousser des petits cris au salon. Jeanne s’assit au bord du lit, au bord des larmes, au bord du gouffre. Dans son superbe et délicat ensemble La Perla. Oui. Maquillée outrageusement. Avec pour seuls bijoux un hématome ambré en haut de son bras gauche et son alliance. Assise là, hors du champ de la caméra de son iPhone, attendant son mari qu’elle voulait minablement piéger, d’accord, mais pour qu’on la croie une fois dans sa vie. Une fois dans sa vie. Attendant. Là. Au bord du lit, au bord du précipice. Son mari et. Louise se mit à crier beaucoup plus fort. Jeanne se précipita vers le salon. Du sang s’écoulait de la bouche de la belle Louise.
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Et puis, elle était trop terrorisée par la présence de Romain pour lui répondre. Pour dire enfin. La vérité. Un instant pourtant, les yeux plongés dans ceux de sa mère, comme si le temps s’était suspendu, comme si elles étaient seules au monde, Jeanne avait hésité, mais la vérité lui faisait tellement peur, elle aussi, et tellement mal, que, oui, elle avait pris l’habitude systématique de raconter des histoires, des mensonges, petits ou énormes, ou de se taire pour ne jamais y faire face. Jamais. D’ailleurs, à force de se détourner de la vérité pour s’en protéger en vain, Jeanne commençait à ne plus bien savoir ce qui était vrai. Et puis elle n’avait pas voulu transformer plus encore l’apparente bonne humeur de sa maman en un torrent colérique et dévastateur. Elle n’avait pas voulu encore lui pourrir la vie comme sa mère lui avait dit devant l’école le jour où Jeanne avait crié si fort pour lui demander pardon. La petite fille avait alors tendu les bras vers elle, dans un faible sourire. « C’est parce que quand tu pars, tu me manques trop, maman. À force, ça me fait vraiment de la peine. »
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Les deux jeunes femmes avaient beaucoup ri. Leur amitié avait été immédiate. Un coup de foudre. Mais au goût de soufre pour finir. Si Jeanne avait su. Après leur rencontre, elles ne s’étaient plus quittées et quand Louise s’était soudain piquée d’écrire des nouvelles, Jeanne en avait naturellement parlé à Gabriel. L’homme avait aussitôt décidé de les publier. Et la belle amitié n’y avait pas résisté. Non. Et Louise n’avait plus été Louise, depuis qu’elle était « L » tout en haut du smartphone de Gabriel.
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L’amour après l’amour. Qu’essayait-il de lui dire ? Qu’elle allait commencer à s’aimer après avoir été dévastée toute sa vie en se répétant qu’elle ne valait pas mieux, après s’être détestée, après avoir voulu se détruire, mourir, s’anéantir jour après jour. Nuit après nuit. Un tête-à-tête amical avec elle-même lui semblait impossible. Pour s’y livrer, il aurait fallu qu’elle s’accorde au moins à elle-même une forme de valeur, de prix . C’était impossible. Sorry, daddy . Oui. S’aimer. Foutaises. À peine savait-elle qui elle était. Comment aurait-elle pu s’accorder la moindre attention. Endormie par ses incessantes remontées de trauma qui l’anesthésiaient autant qu’elles la dévoraient. C’est pour cela que vous recherchez des relations avec des personnalités violentes .
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