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Critique de LeCombatOculaire


L'ouvrage retrace l'historique de la ZAD de NDDL en huit chapitres. Des années 70 au début des années 2000, où le projet d'aéroport a commencé à former la ZAD mais sans aboutir, puis des années 2000 à 2012, où le projet est remis sur le tapis mais fait largement controverse (notamment pour des soucis écologiques notables, dont la destruction d'une vraie biodiversité), et plus précisément de 2007 à 2012 ou la ZAD devient "zone à défendre. Fin 2012, les premières tentatives d'expulsion commencent, et frappent fort, mais sans réussir à déloger les occupant•es ni à effrayer suffisamment pour enrayer le mouvement. Jusqu'en 2013, la ZAD est sous occupation militaire, puis, jusqu'en 2018, la ZAD devient une sorte d'utopie autonome, avant une seconde vague d'expulsion, qui marque néanmoins la fin du projet d'aéroport.

Au-delà de l'aspect lutte contre un projet d'État, la ZAD est avant tout un territoire, avec ses spécificités, ses habitant•es historiques, son écosystème... et, bientôt, les occupant•es, qui vont se mêler à la population locale, qui vont s'approprier le terrain et aider les propriétaires à garder leurs maisons et leurs terres. Une zone de partage, d'apprentissage, de "métissage", de collectivité. de nombreuses nouvelles structures vont s'ériger, que ce soit des cabanes de fortune, des nouveaux hangars, des champs cultivés, des maisons laissées vides puis squattées. Il est beaucoup question d'ailleurs de la vie en squat, de ses particularités, de ses forces et de ses faiblesses, et de la façon dont cela apporte à la vie en commun, au partage des valeurs et au lutter ensemble contre un système.

On y découvre donc une population très diverse, mais qui n'hésite pas à se serrer les coudes, et aussi à en découdre quand il le faut, qui vit le plus possible en autarcie, et qui tente de se libérer du système. Production alimentaire, élevage, menuiserie, construction, électricité et eau, récup', et aussi mise en place de marchés à prix libres. Au-delà de ça, c'est toute une organisation sociale à faire tourner, mais aussi un fort aspect culturel. Entre la bibliothèque, la radio, les concerts, les évènements de partage de luttes, les ateliers, les conférences, les festivals... Il y a de quoi s'enrichir à tous les niveaux, et ce sans parler d'argent.

Pour qui souhaite approfondir le sujet de la ZAD de NDDL qui a beaucoup retenti ces dernières années, ou pour qui souhaite mieux comprendre comment peut s'organiser la vie en-dehors du système, comment lutter efficacement, comment réfléchir l'environnement, l'habitat et la communauté, cet ouvrage est très complet et simple à assimiler. Écrit de façon collective, avec notamment deux personnes habitant à la zad depuis plusieurs années et deux soutiens réguliers, il se veut proche des habitant•es et des occupant•es, et donc proche de la lutte. Écrit en langage inclusif, ce qui est un bon point, avec une couverture très agréable au toucher, de chouettes illustrations et de nombreuses photos en noir et blanc pour se rendre compte de la vie du lieu. Une chronologie vous attend en fin d'ouvrage pour mieux vous repérer, ainsi qu'une carte du territoire à chaque chapitre pour comprendre comment s'organise la zad entre occupation et expulsion. C'est un livre qui appelle à la résistance, et en ces temps de politique plus que pourrie, c'est donc un livre d'utilité publique.
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
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