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EAN : 9782742791880
181 pages
le point (01/05/2010)
4/5   4 notes
Résumé :
"Que peut la littérature devant les grands malheurs ? Rien. Mais surtout pas se taire. Avec nos morts, avec nos mots, nous qui sommes revenus du déluge de pierre, écrivons pour trouver une place dans le monde des vivants." (Lyonel Trouillot) Après le terrible séisme du 13 janvier 2010 qui a dévasté la ville de Port-au-Prince, les éditions Actes Sud et le magazine "Le Point" ont décidé de s'associer pour publier "Haïti parmi les vivants". Cet ouvrage collectif a pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Paroles d'écrivains, sous le coup du drame, juste après le tremblement de terre, à chaud pour dire la détresse, démentir les habituels clichés de la fatalité, les morts innombrables, toutes les familles touchées, l'incompétence ou le fourvoiement de certaines ONG, la lâcheté des uns, la bravoure des autres, tenter de donner corps à la réflexion pour qu'enfin, Haïti se relève et surmonte sa mise au ban pour avoir osé réclamer l'indépendance.
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Je suis très attirée par tout ce qui a un lien avec Haïti.
J'ai donc apprécié découvrir ce livre.
Plusieurs auteurs français et haïtiens ainsi que des haïtiens non-écrivains ont participé à ce recueil de courts textes en lien avec le tremblement de terre.
Intéressant, mais à lire à petites doses en plusieurs fois. car on est là dans les difficultés, la perte des gens et l'horreur de la suite du tremblement de terre..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je pense à toi qui habites ma rue dans une autre ville. Je pense aux vivants. D'ordinaire, quand meurt un proche, une part de nous meurt avec lui. Nous recollons nos morceaux, et avec cette somme restante, meurtrie mais compacte, nous apprenons à survivre à la part manquante. Quand tant de gens meurent en même temps, collègues et amis, amantes et voisins, parents et descendants, la part manquante devient plus grande que celle qui reste. Aucune personne n'a en elle assez de vie pour pleurer tant de morts. Alors, on choisit de penser aux vivants, aux corps mutilés. Si le corps humain est la plus belle des preuves concrètes de la beauté du monde, sa mutilation tient du sacrilège. Il y a dans mon quartier une petite fille dont le visage compte désormais une moitié morte et une moitié en vie. Pourra-t-elle sourire d'une seule moitié de son visage ? Je pense aux corps qui sont sortis indemnes de la chute de la ville. Je regarde les vivants qui déambulent dans les rues. Et les vivants, en général, me paraissent plus sympathiques qu'hier. Non pas qu'ils aient plus de mérite. Il y a ceux, avec leurs mains d'ouvriers et de simples citoyens, qui ont affronté la pierre et le ciment pour sauver des vies. Il y a ceux qui, brandissant un passeport étranger ou se faufilant dans le sac à main d'une amie ou le portefeuille d'un protecteur, se sont empressés d'aller ailleurs refaire leur vie. Il y a ces deux jeunes femmes, médecins, que je croyais connaître, qui n'ont soigné personne et s'installaient ailleurs le lendemain. Il y a la lâcheté en blouse blanche et le courage des anonymes. Il y a cet homme qui, aidant une voisine qu'il connaissait à peine à sortir un parent du rez-de-chaussée d'une maison encore branlante et sur le point de s'effondrer, a dit : soit nous le sauverons, soit nous mourrons ensemble. Il y a cette revendeuse de mon quartier qui a voulu revendre à ses voisins le pain gratuitement offert par le boulanger du coin. Héros et ordures. L'humanité a toujours été chaque chose et son contraire. Les vivants ne sont ni pires ni meilleurs qu'avant. Ils me sont devenus sympathiques simplement parce que je partage avec eux un préfixe : drôle de statut communautaire, nous voilà tous des survivants. Je dois désormais me surveiller pour ne pas transformer le simple fait d'être vivant en vertu ou mérite. Pour les victimes du tremblement de terre, il n'y a pas eu de façon honteuse de mourir. Mais il y a des façons plus humaines que d'autres de survivre, ou de vivre tout simplement.
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