Donne-moi ta main !

Une vie ordinaire, une histoire simple, celle d'Alain, un homme comme vous et moi. Un texte net et précis, efficace, peu de dialogue, normal : nous sommes les spectateurs de ses pensées intimes. Entre le métro et le restaurant où il a rendez-vous, on le suit pas à pas sur un trajet de sa vie au gré de ses souvenirs et de ses flash-back. On l'écoute, on se prend au jeu, on s'interroge et parfois on a envie de le secouer. Pourquoi ces choix ? Pourquoi ce chemin plutôt qu'un autre ? Mais c'est tellement plus facile vu de l'extérieur… Et puis, au final, la vie d'Alain nous renvoie à nous-même, avec cette leçon : ne pas s'oublier, ne pas vivre pour les autres mais avec les autres, ne pas poser sur ceux qui nous entourent des pensées, des désirs que l'on a simplement cru percevoir sans avoir pris la peine de vérifier leur réalité, car cela rend aveugle et sourd. Au hasard et au destin, Loïc le Prévot répond « petits signes de la vie » à ne pas mépriser, la communication, l'amour de soi comme des autres avec un égal respect.
Un livre loin de mon univers littéraire habituel, mais je ne regrette pas le voyage. L'histoire d'Alain m'a touchée. J'ai eu droit à deux petites larmes, une larme de tristesse et une larme d'espoir.

Qu'est-ce qui pousse certains auteurs à se cacher derrière un pseudonyme ; est-ce qu'un écrivain, finalement, possède une existence réelle  ?

Citation de Paul Auster