Il ne se lasse pas de lire : il accumule déjà ces connaissances encyclopédiques qui donneront plus tard tant d'intérêt à ses conversations et à sa correspondance. Tout sollicite sa curiosité. Une mémoire très sûre emmagasine cette masse de renseignements de toute sorte ; et, signe important, il se passionne surtout pour les ouvrages de vulgarisation scientifique, pour les récits de voyage, pour les livres d'histoire, surtout d'histoire militaire, pour les souvenirs d'explorateurs, de missionnaires, pour les manuels de géographie et il reste de longues heures à examiner les atlas et le globe terrestre. Quelques-uns de ces livres de chevet d'Hubert nous sont connus, parce qu'ils figurent dans la liste des objets brulés en 1914 dans la maison de Crévic par les Allemands furieux ; ce sont : Les Grands Voyageurs d'Edouard Charton, parus entre 1854 et 1857, les quatre volumes de la France militaire, histoire des guerres de la Révolution et de l'Empire, Les Merveilles de la science de Louis Figuier (1867), Le Voyage à travers la France rempli d'illustrations.
650 - [p. 30-31]
Maria Lyautey, « l'homme de la famille », a un tempérament de feu ; elle épouse, en 1847, Jean Ménans, maître de forges en Franche-Comté, qui lui apporte une fortune considérable. Elle consacre sa vie, ses qualités et son argent à l'action catholique et royaliste dans la région de Besançon, ne pouvant concevoir l'une sans l'autre.
(..)
N'ayant pas de fils, Madame Ménans reportera toute sa tendresse sur son neveu, qui la lui rendra bien. La seule évocation des propriétés familiales en Franche-Comté, le berceau des Lyautey, Montrambert, Montmirey, situées entre Gray et Dôle, lui fera toute sa vie monter les larmes aux yeux.
962 - [p. 21-22]
Le père d'Hubert, Just Lyautey (...) appartient à une famille de la haute bourgeoisie, originaire de Franche-Comté, et non de Lorraine, comme on l'a cru souvent. Pendant des siècles, les Lyautey ont été des paysans, issus du villages de Vellefaux, situé à sept kilomètre de Vesoul d'où ils essaiment dans toute la région, à partir du XVIIe siècle, tout en s'élevant sur le plan social, d'une manière lente et continue.
958 - [p. 12]