AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,45

sur 21 notes
5
1 avis
4
10 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On dira ce qu'on voudra, mais rien jamais ne pourra se substituer au bonheur de serrer contre sa poitrine, une lettre où s'exprime l'attachement, de la naissance à son devenir, des liens du sang, dit adelphiques.
Bien souvent, il perpétue l'histoire familiale et, en l'absence des pères et mères disparus, il est le fil conducteur qui relie l'un à l'autre, des frères et des soeurs ; un lien qui, selon qu'il cède ou s'estompe petit à petit, pèse sur la transmission ou le flou qu'il propage vers la descendance de chacun. C'est dans la lettre à mon sens que le pouvoir des mots s'exprime le plus avant, car est bien plus forte en effet l'attente du retour espéré d'une correspondance que le simultané de la communication par mail, (l'un écrasant l'autre par sa multiplicité) lequel message laisse peu de poids à la réflexion, prêtant à l'action/réaction un réflexe dénué de distanciation et dont, du fait de la simultanéité restreint l'attendrissement, voire l'exclu totalement. En témoignent les différents échanges présentés par Didier LETT (un nom bien destiné ma fois) dont la profondeur est criante quelle que soit la nature des sentiments.
.
Joseph du Bourg à son frère Bruno, sur l'état de santé de leur frère, Philippe ; expression de la fierté familiale à l'évocation du la mitre, couvre-chef du frère évêque :
― Prie Dieu qu'il rende à notre frère la santé et l'usage de ses jambes, dont il en a eu une de cassée à son service ayant la mitre en tête. Nous t'aimons et te chérissons de tout notre coeur.
.
Lord Byron à sa demi-soeur Augusta ; attachement passionnel conditionnant désormais tout autre épanchement amoureux :
― On dit que l'absence détruit les passions faibles et confirme les fortes. Hélas ! celle que tu m'inspires est la somme de toutes les passions et de toutes les tendresses, elle s'est renforcée mais elle me détruira – je ne parle pas de destruction ‘physique', car j'ai résisté et puis résister, à beaucoup de choses – mais de l'annihilation de toute pensée, de tout sentiment, de tout espoir qui n'ait de près ou de loin un rapport avec toi et avec nos souvenirs.
.
Honoré de Balzac à sa soeur ; ne pas oublier de poser l'essentiel et dire je t'aime :
― Je commence par te dire que je t'aime de tout mon coeur et que je t'embrasse de peur de l'oublier dans le courant de ma lettre.
.
Eugène Delacroix à son frère Charles ; maudissant la fuite du temps et la réciproque paresse conduisant chacun à rester dans sa charge et loin de l'autre demeurer :
― On a bien par ci, par là une quinzaine de jours disponible. Mais un ou deux mois sont bien difficiles à prendre sur le train ordinaire de la vie comme elle est arrangée... Si nous reprenions au moins l'habitude de nous écrire de temps en temps, cela ferait un peu diversion à cette impossibilité de nous voir.
.
Ernest Renan à sa soeur Henriette ; expression des regrets quant à la renonciation de la dépendance affective induite par l'abattement de la distanciation relative à la parfaite connaissance de l'autre.
― Que de fois j'ai maudit le jour où je commençai à penser, et j'ai envié le sort des simples et des enfants, que je vois autour de moi si contents, si paisibles. Dieu les préserve de ce qui m'est arrivé, et pourtant je l'en remercie.
.
Ce sont des mots que l'on prête à un autre, si proche, et c'est un ravissement que de les pouvoir conserver et lire à l'envi. Non point que ces liens soient toujours indéfectibles, quant à la mesure des élans qu'ils intiment se pouvant exprimer au contraire avec une force destructrice, par manquement, ou par jalousie (souvent sur le quantitatif du lien entretenu par l'un ou l'autre des parents, à tel ou telle du frère ou de la soeur), et selon que la vie des uns et des autres évolue vers l'indépendance ou vers une certaine forme de maturité.
.
Durant trente ans, Pierre Louÿs écrit à son frère Georges ; pour entretenir le lien, coûte que coûte.
Tu t'étonnes que je te parle « d'autre chose » que de ce désaccord : je te donne des nouvelles de ma vie parce que je suppose que cela t'intéresse, et je te demande tous les trois jours des nouvelles de la tienne parce que j'ai envie d'en avoir et c'est assez naturel...
.
Que n'ai-je lu toutes ces lettres avec attachement, moi aussi, pour n'en point recevoir autant de sitôt. Merci donc à Robert, Les Éditions Le... et Babelio dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Commenter  J’apprécie          590
Je voudrais remercier Babelio ainsi que les éditions Le Robert pour l'envoi de ce petit livre qui m'a beaucoup plu !

J'ai toujours été attirée par les correspondances –amoureuses ou autres- de personnages célèbres ou d'anonymes, et c'est donc tout naturellement que j'ai choisi cette collection de lettres "adelphiques".

J'ai apprécié ma lecture, qui m'a permis d'en apprendre davantage sur certains auteurs (comme Balzac ou Stendhal), de découvrir certains éléments inconnus de la vie d'autres (ainsi, j'ignorais que Maxime le Forestier n'avait pas de frères, mais que des soeurs, et que c'est pour cette raison qu'il a composé « Mon frère »). Les explications « limitées » des lettres ne m'ont pas gênée, et je tiens à ajouter que la présentation de l'ensemble des lettres m'a charmée !

Ainsi, j'ai pris grand plaisir à découvrir ces correspondances entre frères et soeurs ; je suis donc tentée par les autres collections de cette édition, comme « Lettres d'amour », « Lettres à ma mère », ou encore « Lettres à mon père » !

Commenter  J’apprécie          160
J'ai lu la préface fort instructive de Didier Lett et j'ai appris un nouveau mot : adelphique, issu du grec (j'ai pris soin de vérifier !) adelphos – adelphi signifiant frère-soeur. J'aime bien sa musicalité. Cette consonance toute antique nous ramène à l'universalité quasi sacrée des liens indéfectibles du sang. L'auteur étant agrégé d'histoire, spécialiste de l'enfance et de la famille, nous propose un voyage dans le temps au travers de ce recueil de correspondances de personnages célèbres ou anonymes. Je l'ai commencé par la fin et j'ai remonté le fil du temps. le ton change. Curieusement les sentiments s'expriment avec davantage d'emphase :
Franz Schubert « Tu es mon ami le plus intime attaché à toutes les fibres de mon âme »
Dostoïevski « Je te remercie de toute mon âme, mon bon frère […]tu ne peux croire quel doux frémissement du coeur j'éprouve quand on m'apporte une lettre de toi . »
Balzac « Très chère soeur, je commence par te dire que je t'aime de tout mon coeur et que je t'embrasse de peur de l'oublier dans le courant de ma lettre. »
L'amour est souvent exacerbé, parfois fusionnel voir incestueux. Cela peut s'expliquer par le décès prématuré des parents laissant de jeunes enfants qui se tournent alors vers leurs frères et soeurs ou également par une éducation qui se fait en pension, les liens parentaux sont alors très distanciés. Ainsi la confusion entre fonction paternelle et fraternelle engendre un surinvestissement de la relation dans laquelle s'inscrivent les hiérarchies du rang de naissance, de sexe et de fonction.
La lecture de ces correspondances nous plonge au coeur de moments historiques tragiques comme la découverte d'un camp de concentration, la grande guerre. Elle nous dévoile également l'intimité de personnages publiques. J'ai particulièrement été touchée par cette lettre de Dostoïevski dans laquelle il raconte comment il a échappé de justesse à une condamnation à mort programmée.
Je remercie Babelio et les éditions Le Robert pour cette belle découverte d'une collection qui regroupe également lettres à mon père et lettres à ma mère.
Commenter  J’apprécie          160
Ce recueil de texte m'a été envoyé par Masse critique de Babelio. "Mots Intimes" est la nouvelle collection consacrée à l'art épistolaire et à l'amour des mots, publiée avec le concours du site deslettres.fr, et qui fait son entrée dans le catalogue des éditions Le Robert.

Si tout le monde connait la chanson de Maxime Leforestier « Mon frère », on sait moins que Stendhal et Balzac écrivirent à leur soeur. Ce recueil nous propose vingt-deux textes entre frère et soeur, célèbres ou non. Vingt-deux textes qui mettent en lumière les relations parfois passionnelles, faites d'amour sincère, de haine, de jalousie, de respect ou de responsabilité lorsque les parents disparaissent prématurément.

La lettre, support privilégié, est souvent le moyen d'oser dévoiler des sentiments que la proximité ne permettrait pas. Elle donne un accent de sincérité aux confidences et témoignages qu'elle contient. Et même si le langage usité est un peu désuet, ces lettres apportent un éclairage intéressant sur l'histoire familiale de chacun mais aussi sur l'Histoire, ainsi la lettre désespérée de Marie-Antoinette à son frère Léopold, un mois avant sa mort, qui ne recevra aucune réponse.

Ce recueil est l'occasion de (re)découvrir certains personnages sous un angle différent, dans l'intimité de leur correspondance adelphique. La brève note biographique qui précède les lettres est la bienvenue pour éclairer la relation fraternelle qui va nous être dévoilée et situer le personnage. Il permet aussi de juger l'évolution de l'écriture au fil du temps, passant d'une rhétorique rigide et calibrée à un langage libéré de tout carcan formel.

Un coup de coeur, ancien déjà, pour la chanson de Maxime que je me passais en boucle à l'adolescence et un pour la lettre de Saul Stein, un soldat de l'armée canadienne qui raconte à ses frères et soeurs, l'horreur qu'il vient de découvrir dans les camps le 30 avril 1945.

Un recueil qui me donne envie de découvrir la suite de la collection avec, outre les lettres à ma mère, à mon père... des lettres d'amour, érotiques ou de Noël.
Commenter  J’apprécie          120
Un grand merci à Babelio et aux Editions le Robert pour cet ouvrage très intéressant !

Didier Lett a fait un formidable travail dans sa présentation de ce recueil. Chaque chapitre reprend en effet une petite introduction contenant quelques éléments clés de la biographie des personnages dont on nous propose les lettres. Et, puisque cet ouvrage est consacré aux relations entre frères et soeurs, Lett nous donne également quelques informations quant à ces relations.

J'ai ainsi appris que certains auteurs appréciaient beaucoup leurs soeurs, allant jusqu'à entretenir avec elles des relations incesteuses (je n'aurais jamais cru trouver un point commun entre Byron et Jaime Lannister, mais c'est maintenant chose faite). J'ai également appris que certains frères ont laissé tomber leurs soeurs quand elles en avaient le plus besoin : ainsi, Marie-Antoinette a-t-elle vainement appelé son frère à l'aide quand les choses se sont corsées pour la monarchie française...

Ma relation épistolaire/adelphique préférée de cet ouvrage reste tout de même celle entre les frères Van Gogh, Vincent et Théo. Ces deux-là s'aimaient apparemment beaucoup, même si leurs relations étaient parfois compliquées.

Ce petit ouvrage a beau être court, il est donc très instructif. Et, après avoir découvert celui-ci, j'avoue que les autres livres de la collection Mots intimes me tentent bien, en particulier les deux autres ouvrages présentés par Didier Lett
Commenter  J’apprécie          80
Mes soeurs... Combien chères à mon coeur Comme elles comptent dans ma vie. Que de choses nous avons partagées. Comme nous nous sommes soutenues dans les moments difficiles ! Et, même si nous habitons très près les unes des autres, nous nous écrivons souvent. Aussi, lorsque j'ai découvert ce titre, j'ai eu envie de plonger dans la correspondance de ces frères et soeurs célèbres. Ou moins. Ou pas... Car il y a des noms que je ne connaissais pas, comme Jean Gerson ou Joseph du Bourg. Il y a aussi des anonymes, à côté des Lord Byron, Balzac ou Vincent van Gogh.
Didier Lett a eu la bonne idée de rassembler dans ce petit livre, une vingtaine de lettres, classées chronologiquement, qu'il a présentées et commentées.
J'ai été surprise. Je pensais plonger dans l'intimité des familles, lire des petits secrets, des marques d'affection qu'on ne peut ou ne veut pas toujours exprimer de vive voix. Mais ce n'est pas toujours le cas !
Voici Stendhal qui écrit à sa soeur Pauline : « Je veux que tu ne montres tes lettres ni les miennes à personne ; je n'aime pas, quand j'écris de coeur, être gêné. » On s'attend donc à le voir s'épancher spontanément. Va-t-il lui avouer un chagrin qui le ronge ? Une rencontre amoureuse ? Une aventure amusante ? Eh bien non. Rien de tout cela. Il va lui faite un cours de littérature assommant, lui recommandant des lectures bien austères et rébarbatives : « Je te conseille de prier le grand-père de demander à Chalvet « Le Cours de littérature » de la Harpe qu'il doit avoir et de le lire ; cet ouvrage t'ennuiera peut-être un peu, mais il te dégrossira. » Autant lui dire qu'elle n'a guère de cervelle ou qu'elle est bête et futile ! Il poursuit en lui dressant une liste de lectures sérieuses et c'est tout juste s'il ne lui annonce pas une interrogation à venir !
En revanche, d'autres sont très touchantes, étonnantes, tristes, tragiques, parfois.
Eugénie de Guérin annonce à son frère Maurice, la chute de la neige et regrette le temps de l'enfance où elle s'amusait à faire des boules : « c'est depuis longtemps un plaisir perdu. L'hiver ne m'en donne d'autre que la douce chaleur au coin du feu : c'est le plaisir des vieux. Quelle distance de la poupée aux tisons ! Et m'y voilà. Et puis viendront les lunettes, la canne et la tombée des dents. » Quel âge donnez-vous à cette épistolière ? Eh bien, vingt-sept ans !
Dostoïevski, condamné à mort, relate à son frère le moment atroce qu'il a vécu : » Trois d'entre nous ont été attachés au poteau pour l'exécution de la peine. J'étais le sixième, on nous appelait par trois (…) j'étais de la deuxième fournée, il ne me restait pas plus d'une minute à vivre. » Après un simulacre d'exécution, on leur annonce la grâce impériale. Cela fait froid dans le dos.
Un déporté prie son frère de prendre soin de sa petite fille. Il lui dresse la liste de ses biens et espère que cela suffira à couvrir les frais d'éducation de son enfant.
Un soldat de la Grande Guerre avoue à sa soeur qu'il n'a pas voulu s'engager auprès de sa fiancée, de crainte de lui imposer un mari infirme à soigner. Deux jours plus tard, il est tué.
Chaque lettre est présentée par Didier Lett qui la situe dans son contexte, nous donne une idée de la personnalité de l'épistolier et des rapports qu'il entretenait avec ses frères et soeurs. Il a sélectionné, pour chaque missive, un passage qui lui paraissait marquant.
J'ai beaucoup aimé cet opuscule et j'ai vu que deux autres avaient été édités, reprenant des correspondances entre enfants et parents. Je les achèterai sans doute.
Je remercie donc l'opération Masse critique de m'avoir offert le plaisir de cette lecture et les éditions le Robert de m'avoir envoyé ce joli ouvrage.
Commenter  J’apprécie          50
Merci beaucoup aux éditions Le Robert et à Babelio pour ce charmant partenariat.

Dès le premier coup d'oeil, le lecteur peut admirer la belle présentation de la collection à laquelle appartient cet ouvrage : dynamique et épurée, elle laisse libre le regard du lecteur qui ne s'attache pas à des détails inutiles.

Chaque lettre est précédée d'une rapide présentation de son auteur et du contexte dans lequel elle a été écrite. Didier Lett en profite pour glisser ça et là quelques éléments historiques et littéraires. L'ensemble est utile, car la plupart des lettres ne sont pas retranscrites dans leur intégralité et comme le lecteur n'a pas à faire à toute la correspondance, il est toujours agréable de savoir à quels sujets font référence les auteurs. Ainsi instruit sur leur vie et les moeurs de leur époque, on se sent plus sensible aux thèmes de leurs courriers.

J'ai été agréablement surprise du soin apporté au choix des correspondances. Didier Lett s'est, en effet, attaché à représenter le plus fidèlement possible les courriers des siècles passés en piochant dans toutes les époques, toutes les origines sociales et en s'efforçant de représenter les deux sexes. Une tâche difficile quand on sait que les femmes furent longtemps dépourvues du droit à l'éducation.

Cette sélection permet au lecteur de faire un agréable voyage à travers le temps qui met en exergue des émotions similaires et inchangées, celles de l'amour adelphique, qu'il soit de frère à frère ou de soeur à frère et vice versa, cet amour reste parmi les plus purs, car il est toujours désintéressé. C'est assez étonnant de constater que c'est peut-être le seul rapport familial qu'aucune évolution culturelle, sociétale ou morale n'ait vraiment changé.

Ce panel de courrier met aussi en avant une grande palette d'émotions qui m'ont fait passer de la tendresse aux larmes. Car, c'est au plus proche de l'intimité des gens que Didier Lett nous dépose, et le lecteur voyeur que nous sommes s'émerveille de la tendresse un peu rigide des premiers courriers (XIVe siècle) ou de la passion immorale de Lord Byron pour sa soeur Augusta, pour se heurter aux lettres déchirantes de soldats partagés entre le désir de raconter le front et d'épargner leurs proches.

J'ai été un peu plus surprise par les deux derniers choix de Didier Lett : la chanson de Maxime le Forestier au frère qu'il n'a jamais eu et une lettre de Thierry Séchand à son frère Renaud. Si je comprends la place que tient cette dernière et si je l'ai trouvé poignante, je suis moins convaincue par la chanson de le Forestier. Bizarrement, elle sonne un peu faux à mes oreilles, cette déclaration d'amour à quelqu'un qui n'a jamais existé, à cet idéal qu'il s'est forgé du frère.

La vérité se trouve dans les lettres précédentes et dans la dernière, elles démontrent cet amour presque lunatique, limite ambiguë qui lie pourtant toujours férocement les frères et les soeurs. Pour autant, je n'ai pas non plus besoin de poser le regard bien loin pour voir d'autres frères, d'autres soeurs, qui se traitent avec l'indifférence qu'on accorde aux étrangers...
Lien : http://wp.me/p1WAyz-gj
Commenter  J’apprécie          50
Il avait tort, Verlaine, lorsqu'il écrivait que "le temps que l'on perd à lire une missive n'aura jamais valu la peine qu'on l'écrive. " La preuve en est de la sortie cette année aux éditions le Robert de ce recueil de "Lettres à mes Frères et Soeurs, petite histoire des relations entre frères et soeurs à travers la correspondance de personnages célèbres".

Après une brève présentation générale et historique des relations fraternelles, chaque lettre est judicieusement située dans son contexte par l'historien spécialiste de la famille, Didier Lett, auteur de "Frères et soeurs : histoire d'un lien".

Le choix des lettres est varié et intéressant : Voici pèle-mêle Lord Byron qui adresse des mots d'amour sublimes à sa demi-soeur incestueuse Augusta (Moi qui vois seulement dans l'Angleterre le pays où tu es, et autour seulement la mer qui nous sépare), Théo van Gogh qui pressent le génie de son frère, Nietzsche qui déplore qu'on l'assimile au nazisme, Dostoëvski qui relate le simulacre de son exécution, ou Thierry Séchan et sa jolie lettre triste à Renaud, et puis Marie-Antoinette, Balzac, Stendhal. . .

Mais la vraie force et la surprise de ce petit bouquin est d'avoir su insérer au milieu de cette belle compagnie des lettres d'inconnus, témoins de la grande histoire. Celle du soldat allemand Willi Lutz racontant à sa soeur sa conversation avec ses hôtesses françaises est juste magnifique et rappelle le Silence de la Mer.

Lettres à mes frères et soeurs touche juste sur tous les points : bon choix de textes, commentaires intéressants, variété des correspondances, qui lui font mériter quatre étoiles dans sa catégorie. Il est décliné en Lettres à ma Mère, puis Lettres à mon Père. Cerise sur le gâteau : chaque bouquin, d'environ 120 pages, est à moins de 10€. Une petite idée cadeau sympa si vous voulez faire plaisir dans votre famille.

Merci à l'équipe de Babelio et aux éditions Le Robert pour cet envoi très agréable à l'occasion d'une opération Masse Critique.
Commenter  J’apprécie          40
Lu dans le cadre d'une Masse critique Spéciale de Babelio en partenariat avec les éditions Le Robert, ce petit livre d'un peu plus de 100 pages retrace l'évolution des relations adelphiques à travers la correspondance de frères et soeurs célèbres ou non.
Chaque extrait de lettre est précédé d'une présentation de son auteur et du destinataire, un frère ou une soeur, et une explication sur le lien qui existait entre eux.

Ces lettres permettent d'en savoir un peu plus sur les moeurs de chaque époque comme le fait de mettre son enfant en nourrice dès sa naissance puis de l'envoyer en pension, le fait qu'un frère ou une soeur prenne le relais de parents défaillants ou décédés et la reconnaissance qui en découle transformant un frère en père et une soeur en mère, ou encore le lien matériel qui peut exister par exemple entre Vincent van Gogh et son frère Théo. Il existe aussi des liens fraternels qui s'apparentent à un véritable amour et j'avoue avoir été ainsi surprise par le courrier d'un grand poète britannique à sa demi-soeur.
Mais il est tout de même difficile de comprendre véritablement ces liens unissant un frère et une soeur au XVIII et XIXème siècle, par contre il est plus aisé de comprendre la lettre d'un soldat sur le front se préparant à la mort en cette première guerre mondiale, ou celle d'un juif écrivant d'un camp à son frère. Des lettres extrêmement touchantes et déchirantes car c'est alors à un adieu que l'on assiste.

Une lecture agréable et enrichissante, j'ai apprécié outre l'évolution des relations frères/soeurs, l'évolution des tournures, la façon de s'exprimer et de se dévoiler, d'exprimer son amour par images avant d'oser simplement dire je t'aime.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          20
Merci pour ce beau mémo sur le titre du recueil. Cette collection intime l'est réellement. le touché invite à manier l'ouvrage, selon le rythme de chacun. Les textes, quoique variés n'ont pas été orientés vers un ton défini, tant et si bien que l'on butine de surprise en surprise avec affirmations et douceurs.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5256 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}