Dans le cadre de la MasseCritique, la lecture de "
1515 - L'invention de la Renaissance" s'est vécue en plusieurs étapes. Tout d'abord celle de la découverte, où l'on admire le livre sous toutes ses coutures après l'avoir soigneusement déballé de son emballage bullé. S'ensuit ensuite une période d'examen, où l'on explore le livre dans ses moindres détails. L'étape majeure de lecture peut alors débuter... D'un premier abord on se sent happer par une sorte de biographie historique qui s'enracine sous l'âge doré du règne glorieux de
François Ier. En débutant la narration par un événement aussi marquant, le roman ne peut qu'hypnotiser tout amateur et adorateur de l'ère Renaissance. Pour autant, le roman s'essouffle rapidement et s'enlise dans des détails peu captivants. le piège réside ainsi dans la mention de la date « 1515 » inscrite dans le titre, qui laisse miroiter, consciemment ou inconsciemment, une description fidèle de la fameuse bataille éponyme. Que nenni ! En réalité, 1515 n'est qu'une vulgaire excuse pour blablater à loisir sur des périples historiques méconnus du grand public. Car la plus grande déception de cet ouvrage est finalement de trop s'attarder sur des détails inutiles qui sapent le rythme de lecture et c'est avec peine que l'on parvient à la fin.
Cet ouvrage rend hommage au 500e anniversaire de la fameuse bataille de Marignan mais au final il ne s'attarde pas tant sur le conflit en lui-même que le contexte historique européen dans lequel il s'est inscrit. Si l'ensemble propose un large panorama sur les différents centres politiques de l'époque,
Nicolas le Roux s'est un peu trop concentré sur une énumération à la chaîne de détails. Face à un manque évident de style, l'ouvrage manque de fluidité pour laisser le soin à chaque lecteur de se laisser porter en toute tranquillité par la plume de l'auteur. Nettement destiné à un public déjà averti si ce n'est universitaire, « 1515 – L'invention
De La Renaissance » dresse avant tout un portrait complet mais parfois bien trop rapide de l'Europe au sortie du Moyen Âge tout en cherchant, parfois vainement, à garder sa trame autour de Marignan. Au final, le piège historien à se laisser porter par la passion n'a pu être évité et l'auteur s'est laissé transporter par son élan à retracer des événements qui débordent du cadre historique au préalable fixé.
Marignan est une victoire que l'ouvrage n'a pas su faire retentir, la faute à un manque crucial de rythme. L'événement 1515 marque ainsi les faits et les esprits non par sa version littéraire mais bel et bien par son impact historique. Toutefois, l'ouvrage se laisse lire pour les plus téméraires grâce à ses récits anodins qui font apprécier une histoire relativement cachée du grand public.