En 1704-1706, après les mauvaises années froides de la décennie 1690, nous avons quelques années très chaudes, brûlantes même, précisément 1704 et 1706, avec des vendanges précoces et des épisodes brûlants à 40° C, en particulier en Languedoc, y compris en 1705. Excellent vin, incendies de forêts en Alsace et puis grosse épidémie de dysenterie, surtout en 1706, toujours provoquée par la baisse des nappes phréatiques, l’assèchement partiel des rivières et la consommation d’eau polluée par les plus pauvres, les riches pouvant toujours boire du vin ; à l’échelle française, on compte 400 000 morts supplémentaires en trois ans (1705, 1706, 1707) dont 84 000 dans les quatre départements les plus victimaires, ceux du Maine-et-Loire, de Mayenne, de Sarthe et de Vienne, la dysenterie étant responsable d’une grosse partie d’entre elles, et nous retrouvons là une structure thermique qu’on va rencontrer derechef lors des chaleurs de 2003. C’est la vulnérabilité du Val de Loire, peut-être une extension septentrionale extrême d’un cœur d’anticyclone des Açores qui intervient sur ces régions lors des années de forte canicule.
Emmanuel Le Roy Ladurie
L’an 1420 fait partie, sur le mode extrême, du « coin de ciel bleu » relativement aux étés presque tous précoces, chauds ou tièdes qui courent en termes de vendanges (effectivement précoces) de 1415 à 1435, mais là, pour le coup 1420 fut vraiment un peu trop chaud et surtout ultrasec, quasi aride ! Par ailleurs, le « coin de ciel bleu » en question fut accompagné et brièvement suivi par un recul consécutif des glaciers alpins, sous l’impact d’une ablation des glaces logiquement accrue… comme il sera montré plus loin.
1473, printemps-été très chaud aussi ; sur le graphique, vendanges précoces (30 août) ; mais bonne moisson, car il y eut un peu de pluie ; néanmoins, les anneaux des arbres, pour cette année-là, sont très durs et dépourvus d’eau en fin de parcours, parce que c’est quand même une année fort sèche, à tout le moins au terme de l’été.
Emmanuel Le Roy Ladurie
Edouard Bard, professeur du Collège de France et titulaire de la chaire Évolution du climat et de l'océan, introduit son cours de l'année 2021-2022 : " Climats extrêmes et analogues actuels : l'Holocène et le Tardiglaciaire".
Retrouvez la suite de ce cours : https://www.college-de-france.fr/site/edouard-bard/course-2022-02-25-15h00.htm
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