Sexe et sulfure. Si l'on devait résumé ce petit livre de Paracelsia, ce serait sans doute par cette combinaison. Une combinaison gagnante. Car il n'est pas aisé d'écrire le sexe, d'autant plus le sexe cru sans tomber dans le creuset de la vulgarité. Avec son univers en nuances de sombre, l'auteur nous fait voyager sur les chemins piquants et velourés du sexe pour le sexe. Pour l'adoration de la beauté du geste (et du verbe). Lettres ouvertes mais pas mortes, deux hommes, deux aventures, deux chemins... On entre à pas feutrés dans cette correspondance à sens unique où se délinée le portrait d'amants-personnages qu'on ne connaît, bibliquement, qu'au travers de leurs ébats. C'est une chose inhérente à la prose poétique de Paracelsia que de faire apparaître les âmes par le prisme délicieusement déformant de l'amour physique. Frénésie. Addiction. Déchirements. Errances. Perdition. Corps ployant sous le poids de leur propre bestialité (à l'image de la sublime couverture). Corps sans tête : comme si l'identité se diluait toujours pour rejoindre un grand bain ambré et chaud dans lequel apaiser les cris de l'âme. Tout compte fait, si je devais résumer l'oeuvre de Paracelsia en un terme, ce serait le suivant : la cathartique du sexe. Plus que tout, j'ai retrouvé ce que j'aime tant chez l'auteur : l'amour du mot, le mot rare, inattendu, inusité, ponctuant, émaillant ces textes sémillants dans leur apparente noirceur. Un peu comme de l'onyx ou des pyrites de fer. Si l'on met à son crédit la joliesse et l'adéquation, que dis-je, la symbiose parfaite entre les illustrations et les tissus de mots que l'auteur nous propose, on peut s'assurer que nous avons un bel objet, à feuilleter, à consommer à l'envi, à palper, avec l'irrepressible besoin de laisser courir ses doigts sur sa couverture peau de pêche... Un objet à l'image du fond. À l'image du sexe selon Paracelsia : un goût de reviens-y.
Commenter  J’apprécie         10
Je suis depuis fort longtemps Paracelsia et notamment les publications de ses proses incandescentes.
Je suis très heureux d'avoir participé à sa campagne Ulule qui a permis la publication d”À peau crie feu” et d'autant plus en voyant la qualité de l'objet !
L'auteur présente son texte comme les lettres passionnées et emplies de désir à deux amants marquants.
Le recueil est divisé en deux parties, chacune est dédiée à deux hommes que la narratrice nomme Monsieur M. et Monsieur D.
Il s'agit d'un récit singulier à souhait, magnifiquement écrit, grâce à un vocabulaire riche (et c'est un doux euphémisme) qui mêle langage soutenu et argotique si ce n'est vulgaire. C'est punk, poétique, sensuel, halluciné et organique !
Je suis vraiment époustouflé par la qualité de plume de Paracelsia.
Je ne peux te conseiller vivement “À peau crie feu” et surtout de suivre cette auteure passionnée et passionnante !
Commenter  J’apprécie         50
Je savais déjà à quoi m'attendre avec du Paracelsia et je n'ai pas été déçue. La dame maîtrise admirablement bien le domaine de l'érotique. Sa langue est souple, lyrique, majestueuse et poignante. On se perd dans ses descriptions comme si on y participait. Derrière certains mots que quelqu'un de prude pourrait voir comme vulgaires on sent de la vulnérabilité...et même une pointe d'amour.
Ce livre est beau. Magnifiquement illustré. Somptueusement mis en page.
Je le conseille ardemment.
Commenter  J’apprécie         10
Voilà une danse sensuelle de mots qui vont et viennent au rythme des amants endiablés. Point de vulgarité dans ce livre aux odeurs âcres et grisantes, non. Une joliesse infernale, invitant à la chaleur d'un corps à corps entre les lignes...
Un magnifique recueil, à lire à la lueur d'une lune dans une chambre cotonneuse.
Commenter  J’apprécie         10
"Il se peut que ce soit une coquetterie de m'admirer des minutes entières à travers tes yeux vitreux, ton miroir étincelant de lubricité. Mais, si je te chope l'âme mon adoré, je veux sentir ton cœur au fond de ma gorge qui brûle, et à coup sûr, mon amour d'orge, je t’avalerai."
"Je perçois tes élucubrations, ta voix tremblante me dire que ma chatte est comme un papillon. Sur tes lèvres, mes ailes larges et écartées prennent leur envol. Ton souffle seul suffit à me faire céder, je pose mes genoux à terre et m’affale sur ta brèche. Tes mains agrippent mes fesses et déjà, tu fouilles, ta langue darde au fond de l’écurie, courbe le foin, mouille la stalle de mon rubis."
"Ce penchant cru, cet attrait frénétique… Tu sais, le goût de tes récréations, l’oubli du temps et de la décence entres tes filets, ça ne part pas."
"Invocations rauques aux heures indues, du temps qui s’égare en nobles jouissances, je prétendrais mourir ancrée à ton îlot."
"Ça me défonce le cœur de te voir au-dessus de moi, à me chercher jusqu'à l'âme."