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Critique de Erik35


OÙ L'ON SE CROIRAIT CHEZ LES ATRIDE.

Il ne fait décidément jamais très bon appartenir à une famille royale à l'époque de la mythique Grèce antique. Nous le savions déjà à la lecture du divin Homère, c'était un fait accompli chez Sophocle ou encore Euripide, c'est donc encore le cas lorsque le célèbre Serge le Tendre - La Quête de l'oiseau du temps - et le génial dessinateur du cycle Arthur (chez Soleil Celtique) ou du plus récent (et somptueux) Wollodrïn (chez Delcourt) s'emparent de l'époque dans un motif emprunt de magie, de rapports complexes entre hommes et dieux, de soif du pouvoir, d'amitié ou de haine, et de sexualité mortifère.

On suit ainsi les (més)aventures du jeune Golias, aîné tardif d'un père à la fertilité laborieuse et néanmoins Roi de l'île d'Ankinoë, orphelin d'une mère morte trop tôt, et frère de la ravissante et subtile Aeréna.

Le jeune homme rêve de voyage et d'exploits quand son gras et antipathique cousin ne songe qu'à marier, de force s'il le faut, sa cousine. Evidemment, le père de ce rejeton disgracieux n'est autre que le fils du frère puîné de Sa Majesté - à la triste figure, depuis le décès de son épouse tant aimée -, et ce frère plus jeune, velléitaire, fourbe, hypocrite, indélicat, perfide, et plus ! n'a, bien entendu qu'un seul but : devenir calife à la place du calife (pardon à René Goscinny pour cet emprunt indélicat).

Un peu de magie pour agrémenter : c'est un homme venu des confins de l'Afrique qui permet au roi de se guérir de son infécondité. Ce personnage de mage flegmatique et sage, nommé Sarhan, va à la fois devenir un des conseillers du père et le Mentor du fils. N'oublions pas non plus l'ami fort et fidèle - «avoir un bon copain, Voilà c'qu'il y a d'meilleur au monde» rappelle la chansonnette d'Henri Garat - pour compléter la fiche technique.

Mélangez un peu tout cela, ajoutez une goutte d'eau pour mettre le feu à la mer (méditerranée) - c'est l'affreux et obsessif cousin qui s'en charge - et vous obtenez une potion certes explosive mais un peu lourde, sans grande originalité ni surprise, sans désagrément non plus. On espère vivement que cet album ne soit qu'un passage obligé de présentation, d'exposition, pour plus nous amener à plus de vivacité, de véracité... A un peu plus de profondeur aussi : bien qu'attachants, on peine à croire aux personnages, taillés à la serpe, en dehors de celui de la jeune soeur, la seule qui bénéficie d'une personnalité sincère, évoluant au fil des événements.

Ni calamiteux, ni génial, cet album Golias, tome 1 : le roi perdu ne répond pas vraiment aux attentes lorsque l'on songe aux deux signatures proposées. Mais la dernière page de cette entame d'histoire mériterait, à elle seule, l'acquisition de l'ouvrage. C'est que M. Jérôme Lereculey est décidément doué, très doué... Son coloriste, Stambecco, qu'il ne faut surtout pas oublier, n'est pas un manche non plus !

Croisons les doigts pour la suite...
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