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Deux soirées à dévorer littéralement ce roman captivant et bouleversant, car il narre de façon originale des thèmes et questionnements universels: d'où l'on vient ? Nos origines ? l'Histoire d'une lignée ? d'une terre de naissance ou d'élection ?

La nécessité parfois de ne pas tout dire... pour survivre et "reconstruire"; le thème de la filiation prend dans cette narration une ampleur rare. Autour d'une figure paternelle, taiseuse et omniprésente, Bernard, taxidermiste de profession, a découvert cette passion par hasard, et assez tardivement, mais lui a permis de gérer ses parts d'ombre

"C'est là, entre montagnes et plaine, que Bernard découvrit sa vocation. le paysan qui l'accueillait pratiquait la taxidermie. (...)
L'artisan conférait à ces formes vides et plates un volume qui ramenait l'animal du côté des vivants. le mouvement qu'il imprimait aux membres était une magnifique supercherie, une parfaite imitation de la vie. Lorsque Bernard fut invité à s'exercer sur une peau de renard, qu'il put lui offrir sa propre interprétation de l'essence du vivant, il comprit qu'il venait de découvrir ce qui l'occuperait toute sa vie et l'occupait peut-être déjà d'une
tout autre manière" (p. 40)

Cette vocation sera hautement symbolique de l'histoire, et du parcours complexe de Bernard; personnage central que nous ne croiserons que plus tardivement dans le roman; ce dernier débutant par le retour de Marianne, [ La fille de Bernard] en Corse, sur une île qui lui est d'autant plus chère qu'elle est reliée à une partie de son histoire familiale, qu'elle a besoin de retrouver et d'interroger...

Le roman est tel un puzzle ou telles des poupées gigognes... et le récit, descriptif des différents protagonistes sur trois générations vont s'éclaircir progressivement, mélangeant la grande Histoire ainsi que les destins individuels, parfois massacrés ou amputés par cette dernière, et comment chaque individu, dans des circonstances terribles, "broyantes"... construit
son propre chemin, avec des non-dits, des concessions, mensonges, malgré soi...

Dans tout cela, l'interrogation de chacun sur ses origines, sur la vérité de sa lignée, de ses ancêtres, de ceux qui ont précédé , connus ou non, qui ont construit le début de notre propre histoire . Notre enracinement plus ou moins sûr et ancien dans une lignée fiable... comme l'extrait suivant choisi nous l'exprime si justement:

"Peut-être parce qu'il jamais eu de grand-père paternel, son fils ne s'est jamais inscrit dans une lignée. Quant à lui, Bernard, qui ne se connaît pas d'avant, comment aurait-il pu préparer un après ? Maillon unique, il aura sans doute condamné son fils à vivre avec cette difficulté de n'avoir toujours été inscrit que dans le présent. "(p. 58)

J'ai , comme je l'ai formulé , au tout début de cette chronique, "dévoré" ce roman, bouleversant, nous emportant dans l'histoire de "Bernard", un homme solitaire, au parcours initial des plus malmenés... mais sa rencontre et son amour pour Louise, va transfigurer son existence.....
C'est lui le noyau... d'une histoire qui s'élargit, se déploie avec ses deux enfants, Antoine et Marianne, un frère et une soeur aux caractères entiers, différents, ne se comprenant qu'avec difficulté.
Marianne qui semble concentrer à elle toute seule, tous les questionnements et mal être de sa famille....

Une histoire aux multiples ramifications entre lumière et ténèbres... entre des paysages aussi contrastés que les différents personnages [entre les paysages corses, bretons , mais aussi ceux du sud de la France et la Kabylie]

Je ne rentrerai pas dans les détails de la narration, car l'auteur sait avec tant de talent nourrir le suspens, qu'il est hors de question que j'en prive les prochains et nombreux lecteurs !!

Petit mais très important détail à mes yeux: la réussite incroyable de la couverture de ce roman très original: un mélange de réalisme, d'exotisme, de mystère , d'insolite et de poésie,tout à la fois...

le meilleur signe après un enthousiasme aussi fort, ressenti à cette lecture, c'est ma grande difficulté à choisir la lecture suivante, ayant du mal à quitter ce que je viens de découvrir et d'aimer !!! Et "La mort du taxidermiste" va habiter un certain temps mon esprit !!
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La mort du taxidermiste, c'est l'histoire de Bernard et de sa famille, du secret familial, du déracinement, de l'exil, de la reconstruction, de l'amour, de la quête d'identité, tout cela à la fois.

Tout est mélangé, un peu décousu, mais l'histoire est tellement bien amenée qu'on a envie de savoir ce qui se cache derrière toute cette attente, cette recherche de la place de chacun au sein d'une famille.

Quel est mon ressenti ? Je cherche encore. Tout se télescope dans mon esprit. Ce roman ne laissera personne indifférent. En tout cas, moi, il m'a bouleversé.

Si vous voulez en savoir plus, lisez la critique de Fanfanouche54, elle en parle tellement mieux que je ne saurais le faire. C'est d'ailleurs elle qui m'a donné envie de lire ce livre  et la couverture aussi m'attirait tout particulièrement.
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J'ai d'abord pensé que le personnage principal de la Mort du Taxidermiste était Marianne, une jeune femme que l'on suit quand elle se réinstalle en Corse, le pays de sa mère, celui des vacances d'été. Ce n'est que vers la page 40, au cours du deuxième chapitre titré (il y en a treize) que j'ai compris que ce beau roman se construit autour de Bernard, son père. On découvrira petit à petit toute la famille : Bernard et son épouse Louise ; Marianne et Antoine, leurs enfants, aux caractères si différents ; Pauline et Lisandre, les parents de Louise, Corses exilés sur le continent, propriétaires d'un café dans un petit village du Sud de la France ; Thomas, le fils d'Antoine, heureux de vivre, et Agnès, la compagne d'Antoine, qui n'est pas la mère de Thomas, douée pour mettre les gens en confiance et pour, momentanément, apaiser la colère qui habite Marianne. C'est à elle que Bernard, 75 ans, se sachant malade d'un cancer, conscient que ses jours sont comptés, remettra un précieux document confié, dit-il, par un de ses amis. Et Bernard, d'où vient-il ? de Bretagne, comme son nom l'indique (il s'appelle Caradec), que sa mère de 17 ans, célibataire, a dû fuir pour se protéger des brimades infligées « aux filles-mères », comme on disait à l'époque…

Il est vraiment très difficile de résumer ce magnifique roman sans dévoiler un ou des éléments importants, ce qui reviendrait à gâcher le plaisir de suivre le jeu de piste que nous a préparé Guillaume le Touze, avec embûches et faux indices. Des éléments sans rapport entre eux se révèlent posséder des liens étroits, un personnage anodin devient important, des événements finissent par s'emboîter ou se compléter… Autour des thèmes des origines, de la filiation, des liens générationnels, l'histoire se construit et nous révèle bien des surprises. L'Histoire, la grande Histoire, aussi, d'ailleurs ! Je mets un temps fou à écrire cette critique parce que, en même temps, je suis en train de relire des passages entiers et que je me retrouve aussi émue que lors de ma première lecture. Voilà l'effet qu'il produit sur moi, ce bref roman : l'urgence de le relire, tout de suite, sans attendre !

Challenge Multi-défis # 6
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La mort du taxidermiste est un beau livre sur la quête d'identité, les secrets de famille, la filiation pour les lecteurs qui aiment ce genre. Je ne suis pas entrée dans l'histoire parce que je n'ai pas cru au parcours de Bernard. Malheureusement, je suis beaucoup trop terre à terre pour me laisser emporter dans une fiction. J'ai toujours besoin de la preuve, peut-être une déformation professionnelle. Je dois avouer que j'ai lu ce roman non pas pour les personnages mais pour la Corse, île sublime que j'adore. Côté positif, j'ai aimé la belle écriture de l'auteur.
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Les cauchemars de Marianne ont réussi à s'immiscer dans sa minuscule cabine-couchette sur ce bateau qui la ramène vers ses origines, là-bas, en Corse.
Pour trouver l'apaisement auquel elle aspire, Marianne éprouve le besoin de fouler les lieux où son histoire familiale du côté maternelle a pris racine.
Sa perception de l'île comme terre de ses ancêtres la mène dans un village de montagne où bon nombre de maisons montrent tristement leurs volets clos.
Montagnes, forêts, clairières et maquis vert-bleuté, tous ces lieux auront-ils l'effet rassurant qu'elle recherche pour faire face à ses tourments ?

Ses parents, Louise et Bernard se sont rencontrés dans les Bouches-du-Rhône, un lieu d'exil pour l'un et pour l'autre. Bernard y découvre sa passion pour la taxidermie, redonner l'illusion de la vie en conférant un mouvement plein d'allant à ces dépouilles d'animaux. Leurs deux enfants, Marianne et Antoine auront des attentes et des vues diamétralement opposées et une relation bien différente avec leurs parents. En exposant le mal-être de Marianne, l'auteur met sensiblement en avant sa frustration éprouvée dans ses liens du côté paternel et son désespoir à vouloir trouver un ancrage familial du côté maternel. Alors que son frère Antoine partage les silences du taxidermiste, les non-dits de leurs parents, sans demander davantage, Marianne éprouve depuis toujours le besoin de s'appuyer sur des certitudes pour trouver sa place et apaiser ses rancoeurs.

J'aurais aimé être emportée par cette lecture comme Fanfanouche24 et Cigale17. Beaucoup de sujets qui interrogent profondément y sont esquissés : exil, fin de vie d'un père ou époux, dommages collatéraux de la colonisation, coulisses cruelles des aménagements de barrage, place et rôle de chacun dans le noyau familial… mais, mais, j'ai trébuché sur de nombreux fils qui sont tirés de cette pelote familiale sans avoir de précisions sur certains questionnements. Trop de paramètres se télescopent, dont certains que j'ai jugés complètement inutiles au détriment d'autres qui auraient mérité d'être davantage développés. J'ai trouvé ce pêle-mêle plutôt confus.

Les relations filiales difficiles ou apaisantes, tendues ou réconfortantes que l'on perçoit nettement au coeur de ce roman manquent d'analyse et de profondeur.

Mes attentes n'ont pas été pleinement comblées mais je ne regrette pas du tout cette découverte de l'auteur. Il sait magnifier les lieux en nous offrant de très jolis passages. La narration, d'une beauté sensible, véhicule aussi les émotions chez chacun des personnages et aborde très délicatement la disparition du taxidermiste.
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C'est curieux notre notation d'étoiles, en tout cas la mienne. J'en ai mis parfois 4 alors que la qualité du roman était bien inférieure à celui ci. Je pense qu'il m'a manqué dans ce livre un enchaînement, des précisions et qui plus est, une conclusion dans laquelle je me suis perdue.
Néanmoins, c'est un livre très touchant qui aborde plein de moments dont l'existence peut souffrir : l'immigration, le secret, les incompris familiaux, les relations filiales, la religion, le retour aux sources, l'âme des maisons... et j'en oublie certainement.
Je l'ai lu rapidement preuve de la qualité du récit ou de son raisonnement sur moi.
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La photo de couverture est attirante, tout comme le style et l'histoire qui démarre en Corse. Ce roman court doit se lire assez rapidement au risque de se perdre avec de trop nombreux personnages. La vie du taxidermiste est intéressante, mais l'histoire part trop dans toutes les directions et le lecteur ne sait plus sur quel chemin il se trouve.
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Taxidermiste, Bernard l'est devenu après d'autres métiers et un peu par hasard. Mais ce métier le révèle et le réinvente, il y prend plaisir même, sans pathos mais avec passion et délicatesse. Sentant sa mort prochaine, il transmet à son fils, ses plus beaux spécimens et notamment une magnifique girafe aux yeux brillants. Même si Bernard est le personnage principal de ce roman, la grande vedette reste la Corse, magnifiquement décrite "Une île hérissée de monts et de blocs granitiques,une île habitée d'arbres millénaires enracinés en pleine mer".
Guillaume le Touze, l'auteur, traite comme dans tous ses autres romans : la filiation. Très bien écrit et accessible à tous. Bonne lecture !
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Le titre annonce déjà le coeur de ce roman, de cette histoire de famille. Affronter la mort du père, de celui qui a fait ce drôle de métier, taxidermiste. Vider les entrailles d'un être vivant et lui redonner une attitude figée, reflet d'une vie passée, pour l'éternité. Dans ce livre, Guillaume le Touze traite des entrailles, de ce qui alimente et remue les êtres humains et qu'ils gardent secret, par peur ou par pudeur. Marianne en veut à son père. Sa rancune se mêle à sa tristesse quand elle revient sur l'île, ce territoire qu'elle sent et qui échappe aux autres. le roman s'ouvre sur l'atmosphère qui entoure de retour. Marianne n'a pas une relation simple avec son île. Avec sa famille, non plus. Avec son père, encore moins. Alors l'auteur nous plonge dans l'histoire de cette famille, la naissance de l'amour entre Bernard et Louise, les aléas de leur vie commune et l'arrivée des enfants.
Des blancs apparaissent alors dans ce parcours familial. Ces espaces de silence, parfois d'incompréhension, montrent la difficulté de reprendre le dialogue. le silence, surtout à l'approche de la mort, prend le dessus. le romancier, avec attention, saisit les regards, les mots enfouis et jamais révélés. le rapport au corps des animaux empaillés, notamment une girafe, montre ce qui n'existe pas dans cette famille. La mort amènera des révélations donnant les plus belles pages de ce livre, sur ce que vivre dans cette société suppose de compromis et de soumissions. Par la forte présence de ces êtres meurtris, Guillaume le Touze compose un livre sur le poids des silences en opérant un retour sur la relation entre la France et l'Algérie. Les corps deviennent le reflet des territoires.
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Au cours des 15 premières pages la tentation d'abandonner m'a effleurée au moins 4 fois…mauvaise augure ?
Je me suis accrochée, et j'ai vraiment bien fait, car j'ai eu finalement un coup de coeur pour cette histoire.
Une vraie belle rencontre avec ce roman, pleine d'émotions et de réflexions.
Un vrai bon roman que je vous recommande vivement.
Lien : https://lesperluette.blog/20..
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