Il y a certainement eu dans le passé, quand l'humanité était dans l'enfance, une période où l'homme recevait du dehors beaucoup plus d'aide qu'aujourd'hui. A l'époque où tous ses Bouddhas et tous ses Manous, et même ses chefs et ses maîtres moins élevés, sortaient des rangs, soit de l'évolution déva, soit d'une humanité arrivée à la perfection et venant d'une planète plus avancée, le genre d'assistance envisagé dans cet ouvrage a dû incomber aussi à ces êtres exaltés. Mais, à mesure qu'il progresse, l'homme devient lui-même capable d'aider ses semblables, d'abord sur le plan physique, puis sur des plans supérieurs. Nous sommes actuellement arrivés à un stade où l'humanité devrait pouvoir fournir – et elle le fait dans une faible mesure – ses propres aides invisibles. Elle donnerait ainsi aux êtres qui en sont susceptibles la liberté de se consacrer à un travail plus utile encore et plus élevé.
L'amour maternel, un des sentiments humains les plus saints et les moins égoïstes, est aussi un des plus persistants sur les plans supérieurs. Une mère qui se trouve dans les régions inférieures du plan astral et, par suite, encore à portée de la terre, continue à s'intéresser à ses enfants et à veiller sur eux tant qu'il lui est possible de les voir. Bien plus, ces petits êtres, même après son entrée dans le monde céleste, continuent à occuper la première place dans ses pensées. L'immense amour qu'elle prodigue aux images qu'elle s'y forme de ses enfants constitue un puissant dégagement de force spirituelle, qui se répand sur ses enfants encore engagés dans les luttes du monde inférieur et les entoure de centres vivants d'énergie bienfaisante qu'on peut très bien se représenter comme de véritables anges gardiens.
Il peut arriver aussi que l'aide soit donnée par des personnes récemment décédées, par celles qui, s'attardent sur l'astral et suivent de près les affaires terrestres. C'est ce qui est arrivé, probablement, dans le cas cité plus haut, où une mère sauva ses enfants en les empêchant de tomber dans un puits. Mais on le comprendra, ce genre d'assistance ne peut être donné que très rarement. Plus une personne est dévouée aux autres, plus elle leur est utile, et moins il est probable de la rencontrer après sa mort s'attardant, en y conservant sa pleine conscience, sur les niveaux inférieurs du plan astral, où l'on est le plus facilement à portée de la terre.
Mais souvent aussi une catastrophe présente un caractère karmique et, par conséquent, ne peut être empêchée. Il ne faudrait pas supposer pour cela que, dans des cas semblables, l'assistance ne puisse pas s'exercer. En admettant que les personnes en danger soient destinées à mourir et ne puissent, pour cette raison, être sauvées, elles peuvent du moins dans bien des cas être préparées à leur sort et certainement aidées ensuite au delà de la mort. Nous irons même jusqu'à dire que, dans toutes les grandes catastrophes, des aides sont toujours et spécialement envoyés sur les lieux.