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EAN : 9791092961409
144 pages
Le peuple de Mü (09/09/2015)
3.67/5   15 notes
Résumé :
1919. La Première Guerre mondiale s'achève enfin et la France doit reconnaître sa défaite face à l'Allemagne. Humiliée, ruinée, la population vit désormais sous le joug du grand Kaiser. Des cendres de la défaite va cependant s'élever un homme qui ne se résigne pas : le soldat Augustin Petit ! Lui seul a compris les raisons de la déroute. Lui seul en connaît les responsables. Lui seul a le courage de les désigner : les grands ! Voici poindre la terrible revanche du p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Mort aux grands est une uchronie, déjantée un brin, à propos de notre Première Guerre mondiale. Pierre Léauté part d'un pari simple : la France perd la Grande Guerre et nous suivons le désarroi du soldat Augustin Petit.

Avec un début un peu fouillis, l'intrigue part dans tous les sens entre les souvenirs d'enfance, les considérations personnelles et les événements dans les tranchés en début, en milieu et en fin de Première Guerre mondiale. le petit héros de cette aventure politique émerge avec force et fracas comme un champignon au milieu d'un champ de marguerites. Et vénéneux en plus !
De Raymond l'Auvergnat à Joseph Gernot et ses Culottes d'Acier (ÇA), en passant par Emile Blanquin et son réseau d'information, ainsi que la création des Culottes Courtes (CC), l'histoire d'Augustin Petit fait diablement penser à celle d'Adolf Hitler au sortir de la Première Guerre mondiale. Est-ce donc une farce ? Oui, certes, mais qui peut aussi nous apprendre des choses. Car il y a en effet énormément de points communs possibles à trouver entre les situations d'une Allemagne revancharde qui s'offre à Adolf Hitler et une France défaite qui s'offre à Augustin Petit, tout comme on peut voir énormément de liens entre les montées des extrémismes dans les années 1920-1930 et celles de nouveaux populismes au début du XXIe siècle.
Cette entrée en matière fait très défouloir, mais est bien sentie. L'envolée politique et les explications sont un poil rapides quand même, car les idées volent et, même si tout est compréhensible et dans le bon ordre, il manque parfois un peu de liant pour poser le récit. Il manquerait peut-être quelques dates pour mieux se repérer (et j'imagine que c'est dans ce but que l'auteur a débuté un wiki sur la chronologie de son uchronie). Et enfin, quant à l'humour, tout est dans le dosage, certaines scènes pourraient paraître trop chargées, comme ce premier rendez-vous politique avec un Monseigneur Goupillon et un Monsieur René Lataupe (sic), mais le roman file tellement vite qu'on ne s'arrête pas tellement à ces détails.

Le lecteur comprendra facilement en refermant ce livre (électronique en l'occurrence, pour ma part et pour une fois) combien il est nécessaire que ce Mort aux grands soit le premier tome d'un diptyque, car nous ne pouvons décemment pas nous arrêter sur cette fin !

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Prêts pour un voyage délirant dans L Histoire ? "Piou, piou, piou", crions-nous en choeur !

Avec son deuxième roman "Mort aux grands", Pierre Leauté nous offre une uchronie déjantée dont on savoure l'humour à chaque page. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, point de Diktat : l'Allemagne, victorieuse, occupe la France qui vit désormais sous le joug du Kaiser.

Le soldat et anti-héros de la Guerre Augustin Petit - qui porte bien son nom -, ne peut se résoudre à accepter cette cuisante humiliation. Il va tenter, tant bien que mal, de s'élever sur ses petits pieds contre un ennemi qui n'est finalement pas celui que l'on croit. Il entend en effet mener le combat contre un mal bien plus terrible, bien plus perfide, bien plus sournois que l'Outre-Rhin… Les Grands !

Avec ses armes oratoires, il va défendre la cause des Petits, injustement écrasés par les Grands – et en particulier, les Grands blonds aux yeux bleus -, premiers responsables de cette inacceptable défaite. Il va organiser sa vengeance aux côtés de son acolyte Auvergnat, en rassemblant des partisans de la miniature, des héros de la "Der des ders" sur tabouret. Il va réussir à créer son parti, le PPP, et organiser sa propagande derrière une "petite et mignonne" mascotte. Au magnanime aigle germanique, au coq gaulois fier et orgueilleux, Augustin Petit oppose le poussin comme symbole d'une génération de rase-moquettes, bien décidée à en découdre.

Grâce à notre connaissance de l'Histoire, nous nous plaisons à décrypter les clins d'oeil disséminés avec intelligence par l'auteur et à lire, en filigranes, des allusions à notre terrible Histoire : le journal « le Clérical, nous voilà ! », la stigmatisation d'une catégorie de la population sur des critères physiques, la folie d'un Homme qui gravit peu à peu les échelons grâce à sa rhétorique, des « Piou, Piou, Piou » qui résonnent comme des balles lancées à tire-larigot, l'utilisation d'outils de propagande d'une efficacité redoutable, l'autodafé de livres écrits par des Blonds ou mettant en scène des « Grands » (comme Rabelais et son « Gargantua », Alain-Fournier et son « Grand Meaulnes »...), ou encore la destruction d'oeuvres d'art de Botticelli ou de Vinci dont la taille des personnages dépassait l'entendement…

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage et suis ravie, à la lecture du site de Pierre Léauté (qui vaut le détour : http://www.pierreleaute.com/) de voir qu'il a une suite, "Guerre aux grands."

Aux Petits, la Patrie reconnaissante ! Aux Editions le Peuple de Mu et à Babelio, Hermane reconnaissante ! Merci pour cette belle découverte et ce bon moment de lecture !
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Ce court roman se lit très vite, le style est agréable et mordant, l'humour omniprésent. L'intrigue surprend jusqu'à la fin... même si on peut l‘anticiper, cette fin, si on garde à l'esprit ce qui s'est réellement passé entre les deux guerres mondiales, et si on suit jusqu'au bout le parallèle entre Augustin Petit, le revanchard dont tout le monde s'est moqué autrefois à cause de sa petite taille, et un tristement célèbre moustachu à la mèche sombre qui a mis, en son temps, l'Europe à feu et à sang.
Bien que soient évoqués sans pincettes des évènements terribles, on reste ici dans le registre du cocasse, du burlesque. Pas de grands sentiments ni de pathos, pas de voyeurisme non plus. le héros, Augustin Petit est un pauvre type qui a toujours subi les brimades de sa famille (à l'exception de sa grand-mère) et qui part sur le front où en l'envoie bien sûr en première ligne. Un obus le blesse gravement, et à la fin du conflit, il rejoint, défiguré, la sinistre cohorte des estropiés de guerre. Mais il n'a pas dit son dernier mot. Il ne digère pas la défaite de la France. le manque de considération qu'on a pour le sacrifice des soldats-combattants le révolte. Pas question de se résigner. Son esprit vindicatif va trouver des boucs émissaires (les grands !) et il décide de se venger. Soutenu par quelques farfelus aussi paumés que lui, il va aller d'échec en humiliation jusqu'à rencontrer, au prix de quelques insolites retournements de situation, beaucoup plus de succès qu'on aurait pu le prévoir au vu de la faiblesse/l'absurdité de son argumentaire. Et cet homme qui m'était plutôt sympathique au début du roman va me paraître de plus en plus odieux, effrayant, au fil de ma lecture. La victime se transforme en une sorte d'anti-héros qui ne fait pas dans la subtilité. Si l'histoire n'était pas contée sur le mode satirique, je crois que je n'aurais pas lu jusqu'au bout, tant les évènements prennent une tournure de plus en plus folle, délirante... (mais pas si éloignée de ce qui s'est "réellement" produit, quand on y songe).
Un roman bien ficelé donc, qui a quelque chose de truculent, de provocateur, d'agréablement jubilatoire...
Cependant, je dirais que ce n'est pas mon genre de lecture, peut-être à cause, justement, de ce côté déjanté, burlesque, farfelu. Je regrette de ne pas m'être plus attachée/identifiée à ce personnage principal, et cette quasi indifférence que j'ai ressentie pour son sort et celui de sa bande de "bras-cassés" opportunistes m'a, réflexion faite, un peu attristée.
Une bonne lecture, humoristique et grinçante, mais à laquelle je n'ai pas totalement adhéré.
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« le ridicule ne tue pas » voila une réalité qu'on peut vérifier chaque jour, il suffit de voir les assertions qui peuvent circuler sur internet ou même bien souvent colportées par nos journalistes. Les malfaisants osent tout et ils ont raison puisque ça marche. La preuve : combien pioupioutent* déjà sans s'en rendre compte ?
Mort aux Grands de Pierre Léauté se lit d'une traite, mais le chroniquer sans spoiler n'est pas si évident. J'ai dit sur Facebook que c'était un petit bouquin intelligent, c'est sûr et à plusieurs niveaux. D'une part parce que cette histoire a un côté didactique avec des renvois à une Histoire pas si lointaine et même beaucoup plus proche, voire actuelle, et que d'autre part, plutôt que de miser sur la démonstration ou la rhétorique, l'auteur prend le pari d'amuser en premier lieu son lecteur. Et on s'amuse !
Ici Augustin Petit, héros d'une Grande Guerre que l'Allemagne a gagnée, nous donne sa vision de la réalité sans fard et sans honte. Les responsables de la défaite, il les a identifiés, malheur à eux. Ce petit revanchard rêve que la France se redresse… à partir de là, toute ressemblance avec le parcours d'un sombre personnage à la moustache tristement célèbre n'est absolument pas fortuite.
L'Idée de prendre les « Grands » comme agneaux expiateurs est à mon humble avis excellente, car elle renvoie bien à l'absurdité intrinsèque des préjugés. On en rit, même s'il y aurait de quoi pleurer rapporté à notre actualité. Mais justement parce que ce bouquin est d'abord amusant, il devrait être proposé à la lecture à tous nos adolescents (mais pas que). Histoire de les faire réfléchir au monde dans lequel ils vivent.
Bref, un lecture intelligente et drôle dont-il serait dommage de se priver.
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Je tiens tout d'abord à remercier Pierre Léauté de m'avoir envoyé son roman en service presse.

Ce roman n'est pas vraiment un genre que j'ai pour habitude de lire, mais franchement je ne regrette pas ma découverte. Augustin Petit, porte très bien son nom. Contrairement à son père et à ses quatre frères aînés, il est né chétif et l'est resté. Sa petite taille lui a causé beaucoup de misère et lui a donné le droit d'être affublé de sobriquets tout plus moqueurs les uns que les autres. Augustin Petit a aussi fait la guerre de 14-19; il en est ressorti blessé et défiguré. Mais ce n'est pas tout, il est persuadé que la France a perdu la guerre à cause des grands, les blonds principalement. Une fois rétabli, il va partir en campagne contre les grands.

Ce que je peux vous dire, c'est que nous allons être plongés dans un grand délire. Mais n'y voyez rien de péjoratif là-dedans, bien au contraire. Cette histoire est à la fois drôle et en même temps pleine de cynisme. Oui, on rit beaucoup des déboires de Monsieur Petit mais aussi de ses projets. On pleure aussi, car même si tout ce scénario peu ne paraitre que pure fiction, l'auteur nous décrit en vérité sa propre vision de notre pays. Une vision malheureusement très proche de la réalité et pleine de caricatures.

Augustin est un personnage déluré, mais qui s'avère doué avec les mots. Ce don va lui permettre d'entrainer toute une foule dans sa haine des grands. Il va aussi connaitre le monde de la politique qui est loin d'être réjouissant et accueillant avec son lot de mensonges et de trahisons. Il peut paraitre fou, mais il a son côté attachant et certaines de ses idées sont bonnes. Étant moi-même petite, je confirme, les grands dominent le monde!!!

Franchement, oubliez ce que vous avez appris dans vos livres d'histoire. Oubliez le communisme, la révolution bolchévique, le nazisme. Tous les noms que l'on vous a toujours cités et enseignés n'existent pas. Non, tout a été organisé par le PPP (le Parti des Plus Petits) dirigé par Augustin Petit!!! En bref, j'ai passé un bon moment avec ce roman qui nous montre ce que les idées reçues peuvent faire faire aux gens. Je sais qu'une suite est en cours d'écriture et je suis curieuse de découvrir ce que l'auteur va nous concocter.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Décrets sur la famille, le travail, le logement et la condition des grands (extraits) Article 8-1 Comment reconnaître la qualité de grand ? Est grand celui ou celle qui avant le 25 juin 1927 mesure plus de 1,75 mètre. Article 8-2 Qui peut être accusé de complicité à l’égard des grands ? Est reconnu(e) complice le ménage dont l’un ou l’une mesure plus de 1,75 mètre. Article 8-2-1 Le divorce est autorisé dans les couples mixtes. Article 8-3 Est reconnu complice des grands et assurément coupable de méfaits envers la nation les parents et grands-parents ayant eu des enfants mesurant plus que la taille permise par le Parti. Les enfants nés après le 25 juin 1927 et susceptibles d’enfreindre la loi (berceau trop petit, tétines trop petites) peuvent dénoncer leurs ascendants jusqu’à l’âge de leur majorité légale de seize ans. Ces enfants tombent alors sous le coup de l’article 8-1. Article 8-4-1 Un grand, même brun, est coupable par nature. Article 8-4-2 Est reconnu grand tout citoyen blond, même s’il peut justifier d’au moins trois grands-parents petits. Article 8-4-2’ Si un enfant naît de l’union extraconjugale entre un châtain et une blonde ayant quatre grands-parents bruns, mais dont la mère brune s’est remariée avec un blond, allez hop au granlag.
Article 8-5 Toute teinture brune illégalement perpétrée entraînera une peine de prison minimale de cinq ans pour son auteur et dix ans pour le blond en cavale. Article 11-1 Pour le bien de la nation, certaines professions sont dorénavant interdites pour les grands : coiffeur, fonctionnaire, médecin, avocat, enseignant, tailleur… La liste exhaustive sera affichée dans chaque préfecture. Article 11-3 Tout citoyen doit être muni d’une pièce d’identité valide présentant sa véritable taille. Il ne peut s’opposer à ce qu’il soit mesuré sur la voie publique. Article 35-1 Les rayonnages des bibliothèques ne peuvent dépasser 1,55 mètre. Article 37-3 Les plafonds des maisons, les sièges de bus, les selles de vélos, les linteaux de portes sont soumis à des normes de taille. Des sanctions sévères seront prises pour les contrevenants.
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Cet épisode peu glorieux fut appelé bien plus tard la querelle de la toise par les historiens. Qui aurait pu en prédire alors les fâcheuses conséquences ?
La querelle démarra sagement. Les classes moyennes et les ouvriers interdirent à leurs enfants de jouer au nain jaune. Puis, ils boycottèrent les cirques, là où l’on se gaussait des plus petits. De l’autre bord, ulcérés de se voir insulter sans cesse, les grands utilisèrent une arme dévastatrice qui fit bien des ravages dans nos rangs. Bien entendu, je veux parler du « Qui est là ? Qui me parle ? » Le premier à avoir usé de cette stratégie diabolique fut le comte de Palaiseau le 3 août 1920. Face à un quidam court sur pattes qui lui disputait un taxi, il tourna avec mépris la tête dans tous les sens et tout haut déclencha les hostilités :
— Qui est là ? Qui me parle ?

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C’est comme ça que je pris le train pour la première fois de ma vie. Parce que la France comptait sur moi. Le problème qui me sauta aux yeux dans les Ardennes, par contre, c’est que je ne comptais pas tant pour elle.

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— Où en sont les préparatifs ?
— Trois jours, c’est bien peu pour rassembler tous vos partisans.
— Alors, disons deux jours, Monsieur Gernot.

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Le propriétaire m’avait jeté à la rue comme un malpropre. Peu me chalait cependant, j’étais de la race supérieure des vrais Français. Celle des petits bruns.

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