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EAN : 9782492686009
192 pages
Mnémos (21/01/2022)
4.5/5   9 notes
Résumé :
1976, sous le soleil de plomb d’un été caniculaire, Robert Paillot, tout juste sorti de prison, rejoint son père à Sainte-Luce, dans les monts du Lyonnais, et tente de reprendre une vie normale dans le village qui l’a vu grandir. Son retour fait jaillir les souvenirs douloureux du meurtre pour lequel il a été condamné, et c’est au creux des collines, dans les ruines de Malataverne, théâtre maudit du drame, que to... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Pierre Léauté a écrit ici une suite au roman Malataverne de Bernard Clavel paru en 1960. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu le roman avant celui-ci, pour ma part, je l'ai relu avant cette suite, car nombre d'années me séparaient de ma première lecture.

Un homme, Robert Paillot sort de prison au terme d'une longue peine pour meurtre et retourne dans son village. Il y retrouve son père, vieux et toujours alcoolique, mais qui l'accueille avec une gentillesse bourrue, contre toute attente. Pour ce qui est du reste du village, le moins que l'on puisse dire est qu'il n'y est pas le bienvenu et les rumeurs vont bon train sur son compte, comme cela a toujours été le cas d'ailleurs.

L'atmosphère s'alourdit de chapitre en chapitre alors que Robert s'efforce de se reconstruire et les relations se tendent entre un homme malmené par le destin et une communauté hostile qui le rejette et qui cherche quelque part à le faire payer pour sa propre culpabilité.

Un roman court, intense, la tension monte au fil de chapitres brefs. En peu de mots, Pierre Léauté réussit à traduire toute une ambiance, à recréer tout un cadre, dans un style direct et élégant. C'est une suite évidente, naturelle, au roman de Bernard Clavel. Voilà un exercice très réussi qui pourtant porte l'empreinte et le style personnels d'un auteur plus contemporain.
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Les stories de @kikenbook et de @mueditions m'ont vraiment donné envie de connaître l'auteur. J'ai pris "Je n'aime pas les grands", que je lirais plus tard. 


La maison d'édition m'a envoyé "retour à Malataverne", roman que j'ai lu en 2 jours (je ne pense pas réussir le #challengesfff2022 de février avec mes horaires.). Il est super immersif, tant bien qu'on apprécie la façon de parler "à l'ancienne", les rumeurs de villages, les non-dits qui finissent en trauma...


Robert Paillot est sorti de prison et souhaite revoir son père, il retourne à Sainte-Luce (monts lyonnais) et essaie de retrouver ses marques dans un village qui ne veut plus de lui. Même avec toutes les bonnes intentions du monde, la vie tranquille qu'il souhaite n'est pas pour tout de suite. Que ce soit l'environnement ou la population, on se demande bien si Robert a déjà eu un instant de bonheur autrefois.


Robert a été jugé coupable du meurtre de son ami Serge. Quand il est de retour après 16 ans, l'accueil est glacial, les rumeurs fusent, les vengeances se préparent... Mais surtout elle est là, la petite Gilberte de son enfance. Mais elle est mariée à un homme qui la bat et elle est devenue mère. 


Pierre Leaute réussit avec facilité à nous plonger dans l'univers de Malataverne, écrit par Bernard Clavel. Le roman de Pierre est indépendant de celui de Bernard. Et ça, c'est plutôt cool. Les chapitres sont courts et le langage est authentique à cette période et à cet endroit. 


Un coup de coeur, oui déjà première lecture de l'année, premier coup de ♥

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La pierre angulaire d'une littérature hors pair !
« Son baluchon jeté en travers du dos, Robert haussa le nez vers le ciel tempétueux. »
Écoutez l'écriture s'élever, superbe et posée, attentive à Malataverne, l'antre de ce roman majeur, enivrant et bouleversant.
Elle assigne à l'histoire en devenir, dans un corps à corps époustouflant. Chacune des phrases est diapason, terre qui se retourne dans l'orée des mots, les lieux dévorants d'un récit beau à couper le souffle.
« Il continua alors comme l'on rentre en pélerinage : il conférait du sacré à chaque détail insignifiant, chaque souvenir enterré avec lui... »
Robert Paillot, le revenant. Seize ans de prison, la jeunesse broyée, bandeau noir sur les yeux de ses quinze ans. Libéré pour bonne conduite, il revient dans son village à Sainte-Luce. Son père l'accueille dans le mutisme figé des porcelaines fissurées. le drame a étouffé les élans, la pudeur du retour sur le seuil, les rideaux baissés sur les mélancoliques espérances d'une normalité à rude épreuve.
« Le père Paillot fronça les sourcils d'incompréhension, avant de jeter l'éponge. L'âge anéantit la curiosité tant il réduit le monde et le besoin de le cerner. »
Robert ressent l'animosité latente des villageois, de ses anciens compagnons d'enfance. Bouc-émissaire d'un passé tragique, l'innocent accusé à tort. On garde les mâchoires serrées, on frôle subrepticement les herbes à peine fauchées des rancoeurs et des jalousies.
« Retour à Malataverne » ruines emblématiques, citadelle à reconstruire pierre après pierre dans l'orée des rédemptions.
« Sainte-Luce confinait au minuscule, une motte de tuiles et de pierres cimentées. »
Écoutez : « les fourmis n'y étaient plus ouvrières, non. Elles avaient renoncé et s'enterraient à l'abri de leurs grottes aux persiennes tombées. »
Le texte est majestueux, esthétique, de brouillard et de quête. Jean Giono, Henri Bosco, Bernard Clavel dont on pressent l'ombre reconnaissante, Pierre Léauté, ceux qui savent l'heure des bouleversements des êtres qui font symbiose avec la nature aussi rebelle soit-elle. D'aucuns fusionnent avec cette trame dont le régionalisme n'est qu'une copie pâle. Nous sommes dans une autre dimension. Il suffit d'observer Robert qui lutte contre les démons ceux du village. Caillou après caillou charriant l'amertume. Transfert : la sueur perlée sur le front pâle de Gilberte, son amoureuse d'avant et de toujours. Lui dédier l'effort en gage d'amour. L'orage gronde, lancinant et lugubre. L'étau se resserre immanquablement. Les chevilles encerclées par les fers ennemis, le village et ses trahisons, ses révoltes et ses non dits.
« Rumeur s'acharnait, inventait quand la platitude de la réalité n'offrait que peu de fantasmes à croquer sous la dent. »
Cette histoire profonde, grave est une double lecture. Les tragédies des fautes insistantes, le pardon est résilience.
« la famille est un rocher à l'ombre où il fait bon s'abriter. »
« Retour à Malataverne » alcazar fascinant et douloureux. Les secrets dans les murailles gorgés de lierre. Robert est de canicule et de glace. Révolté et tendre, pris au piège dans les folies dévoreuses et assoiffées d'un passé qui n'en finit pas.
« Mais l'homme aussi est un ravin. »
« Retour à Malataverne », l'emblème de l'homme avec ses nuances manichéennes et indélébiles est un récit fascinant, un chef-d'oeuvre, un livre de salut !
Publié par les majeures éditions MU.
















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Welcome to Malataverne ! Alors en fait, non, pas vraiment. Quand seize ans après son incarcération, Robert Paillot sort de prison, il file naturellement retrouver son père à Sainte-Luce, petite commune rurale dans les monts du Lyonnais. Son désir de mener dorénavant une vie normale est très rapidement refroidi. Pas très « welcome », donc, le jeune homme. le village n'a pas oublié le meurtre qui a envoyé le Robert adolescent en taule, et, sous le soleil brûlant de cet été 76, les souvenirs éclosent, dégageant un amer parfum de ressentiment. Pour la justice, Robert a payé sa dette, purgé sa peine, mais pour Sainte-Luce, Robert reste le meurtrier de son pote Serge. Un crime commis pour en contrecarrer un autre, un meurtre né sous l'impulsion du pressentiment et qui vient renforcer la réputation de masure maudite que le temps a dessiné sur les murs de Malataverne. Seize ans plus tard, le retour De Robert attise les feux de la haine et la flamme de l'amour qu'on croyait éteints mais qui n'étaient qu'endormis. Et cette fois, le brasier pourrait voir s'échapper les brandons incandescents de secrets trop enfouis aux retombées dévastatrices.
On peut entrer dans ce « Retour à Malataverne » sans avoir lu le « Malataverne » de Clavel dont il est le prolongement indépendant. Et ce, sans crainte de se perdre. C'est là l'un des tours de force de Pierre Léauté : les relations entre les personnages sont très vite perceptibles, les éléments du passé se dévoilent en temps et en heure et le décor bénéficie de la carte naturaliste jouée par la plume de l'auteur. Car oui, « Retour à Malataverne » est un roman dans lequel l'homme et la nature sont la pile et la face du drame qui se joue sur les terres asséchées qui entourent la ruine éponyme du roman. Dès les premières lignes, le ton est donné : la sortie de prison, estampillée d'un symbole de Justice gravée dans une « pierre dévorée par le vent », se fait sous la « grisaille des nuages » d'« un ciel tempétueux ». Au fil du roman et par le pouvoir des comparaisons, les hommes deviennent bêtes sauvages, le village lui-même se mue en un paon dont les habitants sont autant d'ocelles menaçantes. Faut-il en dire davantage pour illustrer à quel point l'écriture de Léauté va manipuler en permanence ce jeu de miroir entre les hommes et leur environnement ?
Cela pourrait virer à l'exercice de style mais non. En plus du travail sur la forme, le rythme de chapitres assez courts et l'immersion lexicale dans le Lyonnais des années 70, Pierre Léauté a su construire une intrigue forte avec son lot d'émotions, de secrets, de révélations, et de rebondissements qui vous emporte et ne vous lâche plus. On s'interroge sur la justice, le pardon, l'oubli, le sentiment de vengeance, le rachat, sur cette relation père-fils chez les Paillot, sur ce qui reste de l'amour après la case prison. Autant de points qui font à la fois la noirceur du roman et, en même temps, la petite lueur vacillante qui autorise l'espoir.
Bref, encore une fois belle et forte, l'écriture de Pierre Léauté séduit, remue et amène à la réflexion. On en redemande.
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Un récit profond qui m'est allé droit au coeur. Un livre qui se lit d'une traite. Un roman poignant, bouleversant. Pierre Léauté analyse bien jusqu'à quel degré peut aller la méchanceté des hommes... mais, tout n'est pas perdu... Un livre que je vous conseille !
Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
il pensa aux paroles prophétiques prononcées la veille par le père Paillot... " C'est de Malataverne qu'ils ont peur." Robert quitta la maison de la Vintard et s'approcha depuis la route goudronnée tout près du ravin. Les feux de Sainte Luce rougeoyaient dans le Val. Robert pressa son bras meurtri. Demain, ils paieraient. Tous.
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