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Citations sur 90 poèmes classiques et contemporains (18)

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère , et l'amour est amer,
L'on s'abîme en amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage,

Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

Recueil des vers de Pierre de Marbeuf, Rouen ,1628
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Ô Bouteille,
Pleine toute
De mystères,
D'une oreille
Je t'écoule:
Ne diffère,
Et le mot profére
Auquel pend mon cœur
En la tant divine liqueur,
Qui est dedans tes flancs recluse,
Bac chaud, qui fut d'Inde vainqueur,
Tient toute vérité enclose.
François Rabelais (vers 1494-1553) Cinquième livre un des premiers calligrammes français
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Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue:
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien:
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
Arthur Rimbaud, Poésies, mars 1870.
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Green
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous,
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve de chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

Paul Verlaine Romance sans paroles, "Aquarelles", 1866
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Longtemps! Toujours! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde!
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir?
Les fleurs du mal, Spleen et Idéal 1857
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Je vis, je meurs; je me brûle et me noie
J'ai chaud extrême en endurant froidure:
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Louise Labbé (1524 - 1566) Sonnets 1555

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J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu'il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu'à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.
Robert Desnos : À la mystérieuse recueilli dans Corps et Biens, 1930.
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Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés ?
Je crois qu'ils sont trop clair semés,
ils ne furent pas bien semés
Et sont faillis.
De tels amis m'ont mal bailli,
Car dès que Dieu m'eut assailli
De maint côté,
N'en vis un seul dans mon hôtel.
Je crois, le vent les a ôtés,
L'amour est morte,
Ce sont mes amis que le vent emporte,
Et il ventait devant ma porte.

La Complainte Rutebeuf
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Vers écrits sur un album
Le livre de la vie est le livre suprême
Qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix;
Le passage attachant ne s'y lit pas deux fois,
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même;
On voudrait revenir à la page où l'on aime
Et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts.
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Fantaisie:

Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secret.

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize... - et je crois voir s'étendre
Un coteau vert que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs.

Puis une dame à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs en ses habits anciens...
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vu - et dont je me souviens !

Gérard de NERVAL (1808-1855)
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