Viens, je veux rencontrer dans ta bouche la forêt, sentir sous ta peau le battement des rochers. Ecouter ton souffle, entendre l'océan. Reconnaître ton corps, unique au milieu du monde et me laisser emporter.
Viens, l'hiver attendra! le soleil tourne en nous. Eparpille cette paille dorée. Contre le mur, des roses s'ouvrent encore. L'été se brise doucement.
Viens, mon amour, viens dans la beauté des choses. Il y a un espace entre naître et mourir, un fragment de bleu que tu peux descendre du ciel.
Ce sont des mots gardés, des mots goûtés, des mots sauvés, des mots choisis un à un pour former une flèche touchant au coeur. les mots écrits préservent le silence. Les mots parlés emportent la pensée. le monde est un puzzle dont on détient tous une pièce, un fragment de vérité.
Printemps, été, automne, hiver, quatre horizons, quatre voyages, forment des paysages changeants, mobiles, renouvelés. On se replie dans le gris, on se déploie dans les couleurs, on avance, on tourne avec les jours, on marque les temps pour que la valse nous entraîne.
Bien sûr, on pourrait tout recommencer ailleurs, bien sûr. Mais est-ce qu'on écouterait cette musique qui brise nos coeurs ? Est-ce qu'on serait autant pardonnés, délivrés, simplement couchés là, comme des félins sur le sable, avec notre vie rassemblée, à la fin de la chasse, et dans l'été qui traîne un peu ?
Même en lambeaux, la vie repart.