Arsène Lupin embringué dans les pestilences des affaires politico-financières de la IIIe République (Panama, affaire Rochette, etc.) doit faire face à un ennemi puissant autant que ridicule. le gros Daubrecq, simiesque et gaillard comme l'orang-outang de la rue Morgue, influent et grotesque comme Rastapopoulos, affairiste véreux et adulateur lubrique comme l'Aristide Saccard de
Zola, est le véritable héros de ce court roman, passionnant d'un bout à l'autre. le bel Arsène y perd de sa superbe : amoureux, père protecteur, démuni face à l'adversité, il chancelle plus d'une fois. La terrible ombre de la bascule à Charlot, de la grande veuve, du rasoir national, s'étend sur l'ensemble du récit. le petit Gilbert, complice de Lupin, sera-t-il condamné à la guillotine ?
Leblanc multiplie les clichés du mélodrame (voire du Grand Guignol), démolit, à force d'extravagances, le beau personnage prometteur de Clarisse Mergy mais remporte cependant les suffrages d'un lecteur hébété de tant de rebondissements et conquis par l'art du récit de ce séduisant briscard.
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