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EAN : 9782923400716
Le Quartanier (07/09/2010)
3.47/5   72 notes
Résumé :
L'homme blanc, c'est Kolia, né dans les monts K. en Sibérie orientale, élevé dans les prisons de Staline. Là-bas, enfant encore illetré s'habituant à la faim et au froid, il fait la rencontre de Iossif, un prisonnier originaire de l'Europe de l'Ouest qui le prend en charge et lui donnera le goût de l'art, du français, du monde libre. Relâché des camps à la fin de l'adolescence, Kolia découvrira l'URSS des années cinquante pour bientôt intégrer un cirque à Moscou e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« L'homme blanc » de Perrine Leblanc est un véritable tour de force qui transpose « le tambour » de Günter Grass en Russie. le roman de Grass décrit le parcours des gens nés dans le Troisième Reich qui ont dû s'adapter à la vie dans l'Allemagne de l'Ouest après la guerre. Leblanc nous donne l'histoire des gens nés sous Staline qui ont vu par la suite la déstalinisation, la Perestroika et la fin de l'URSS. Les protagonistes des deux romans à la fin se sentent très mal dans leurs peaux dans leurs nouvelles sociétés.
Pour souligner son thème d'adaptation psychologique, Leblanc commence son roman avec une citation du grand poète Russe, Ossip Mandelstam : « Ne compare pas; le vivant ne se comparent pas. » L'héros de Leblanc va justement toujours comparer son présent avec son passé. Par conséquent il va vivre très mal.
« L'homme blanc » qui raconte 58 ans d'histoire de la Russie/L'URSS se divise en quatre parties. La première partie commence avec la naissance de son protagoniste Kolia en 1937 dans un camp de travail en Sibérie. Kolia perd rapidement ses deux parents. Un prisonnier mystérieux Iossif devient son protecteur et un père suppléant. En 1952, Iossif disparait. Staline meurt en 1953. Kolia est libéré l'année après et part rejoindre Tania la soeur d'Iossif à Moscou. La première partie s'achève.
La deuxième partie débute en 1961. Kolia est ouvrier mais il adore le Cirque. Il réussit le concours qui le permet de rentrer dans l'école de Clown. Il aura une carrière brillante en tant que troisième membre du célèbre « duo » Bounine composé de Pavel Petrov et Ilia Bounine. Tania lui apprend qu'Iossif n'est pas mort dans le camp et vit possiblement en Roumanie. Petrov meurt ce qui un très dur coup pour Kolia. Gorbatchev fait son entrée sur la scène politique. La deuxième partie prend fin.
Dans la troisième partie, Kolia s'adapte très mal à la Perestroika. Il devient pickpocket, se fait arrêter et subit une deuxième incarcération en Sibérie. Il ne reprendra jamais sa carrière de clown. Bounine son deuxième collaborateur meurt en 1991 l'année ou le putsch militaire renverse Gorbatchev ce qui met fin à l'URSS. La troisième partie se termine.
La quatrième partie commence avec l'avertissement de Mandelstam : « Ne compare pas; le vivant ne se comparent pas. » le lecteur comprend que Kolia n'est apte à vivre dans le présent. Il pense toujours à Iossif son père spirituel. Tania t lui écrit pour lui dire qu'elle venait d'apprendre qu'Iossif a bel et bien fui en Roumanie mais qu'il y est mort en 1954 dans des circonstances obscures. Kolia se rend en Roumanie où il n'apprend rien de plus sur la mort d'Iossif. Kolia visite la fosse commune où on l'a probablement enterré Iossif. Kolia rentre à quelque peu soulagé. C'est la fin du roman.
« L'homme blanc » est très lugubre mais très bien écrit. Leblanc une Canadienne crée très bien l'ambiance russe. Quand on lit les passages qui décrivent la vie dans le camp de travail, on a l'impression que c'est Soljenitsyne qui écrit. Quand on lit la description de la vie sous le régime réformiste de Gorbatchev, on croit que c'est Svetlana Alexievich qui est l'auteur. Enfin c'est un jeu de passe-passe. Dans sa note à la fin du livre, Leblanc annonce : « Je n'ai jamais mis les pieds en URSS. » Elle ne dit pas cependant si elle a visité la Russie car d'après ses propres dires l'URSS a cessé d'exister en 1991.
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L'homme blanc de Perrine Leblanc est un premier roman remarquable. On n'y dénote peut-être pas une maîtrise éblouissante des figures de style (mes petits post-it sont restés sagement en couverture) ou même une structure narrative inusitée. Pourtant, voilà un livre qui possède quelque chose de rare: il réussit à nous faire plonger dans un univers, une époque, des lieux qui n'ont rien à voir avec ceux fréquentés par les auteurs habituellement. Pas de portrait sociologique de l'époque actuelle, aucun détour par l'autofiction, un refus d'aligner des phrases vides de sens. Un récit de vie - certes marginal -, un personnage qui aurait pu être rébarbatif mais auquel on s'attache pourtant en quelques pages... et le plaisir de se faire raconter une histoire.
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Le parcours d'un enfant né dans un camp de prisonniers en Sibérie sous le régime stalinien, sa survie, sa libération et sa vie d'adulte en compagnie d'artistes évoluant dans le cirque de Moscou. Une très belle et forte évocation réussie par une jeune auteure qui a eu le souci de dépeindre adroitement l'histoire de la Russie sur plus de 50 ans à partir d'ouvrages qu'elle nous révèlent à la toute fin du livre.
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Très bien.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il ne sut pas vraiment comment vivre en homme libre au début. Un langage était à apprendre. ... Le monde soviétique était juste un peu plus libre que le bagne.

Il n'avait pas encore tout à fait l'air d'un homme. Enfin, c'était difficile de lui donner un âge. Il était maigre, avait les cheveux drus, un visage glabre mais déjà marqué. Il arrivait du camp, c'était écrit sur sa face et ses papiers, ses vêtements puaient. La dame qui lui remit la clef de sa chambre, incapable de le regarder dans les yeux, dicta à son épaule les règles de l'immeuble.
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On le sevra sévèrement,sans lui demander son avis. Les premiers jours, il sua comme un porc, jura, trembla tout le temps. Il hallucinait la nuit des monstres, des pieuvres, des araignées, des cosmonautes et des chiens revenus de l'espace avec un troisième oeil.
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Vidéo de Perrine Leblanc
Lucie Leroy de la librairie Mollat vous présente son coup de coeur pour “Gens du Nord”, le nouveau roman de Perrine Leblanc !
« Au coeur du conflit nord-irlandais, la naissance d'un amour délicat qui se lit comme dans un souffle. Un faux roman d'espionnage, fondé sur les silences et les non-dits, un texte pudique qui plonge le lecteur envoûté dans une délicieuse brume… Un bijou ! » *** En 1991, un journaliste français, jaloux de son indépendance, trouve son compte dans les poudrières du monde et les histoires d'amour vécues comme des parenthèses. Attiré par le récit, animé par le besoin d'informer ses lecteurs et séduit par le jeu, il se lie sur le terrain avec des hommes qui renseignent l'État et d'autres qui militent pour la décolonisation en Irlande du Nord. Une jeune journaliste québécoise fascinée par Samuel Gallagher, un écrivain irlandais qui nageait dans les eaux troubles de l'IRA avant d'être exécuté par un groupe paramilitaire près de Belfast, part à la recherche de son sujet. "Gens du Nord", c'est l'histoire d'une rencontre sur l'échiquier de la guerre qui fait exploser les secrets.
*** En savoir plus : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Gens-du-Nord
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