Ma couleur

Depuis le divorce de ses parents, Fathi est en plein désarroi. Comme beaucoup d'enfants en pareilles circonstances, il ne sait plus où est sa place et a l'impression d'avoir perdu tous ses repères. Chez lui, cela se manifeste par des questionnements sur sa couleur de peau. En effet, il est métis : son papa est noir, sa maman et son nouveau compagnon sont blancs. Alors, comme un leitmotiv, sa question revient pour chaque personne qu'il rencontre : « Et moi, de quelle couleur je suis… »… et chacun y va d'une réponse différente…
Mon avis : Ce petit roman de cinquante cinq pages m'a tout d'abord séduite par sa première de couverture. On y voit Fathi dans une posture telle que l'on ressent d'emblée son profond désarroi. Dès la première page, je n'ai pu m'empêcher de penser à l'album « Homme de couleur » de Jérôme Ruillier et pourtant très rapidement j'ai oublié ce parallèle tant l'auteur met sa touche personnelle très sensible dans son écriture et nous livre un récit qui n'a rien d'humoristique. Fathi est un enfant attachant et touchant et on aimerait pouvoir lui apporter le réconfort dont il a besoin pour supporter le divorce de ses parents, mais aussi cet homme, qu'il nomme Lait tourné et qui prend une place dans sa vie qu'il n'accepte pas de lui accorder. Il est pourtant entouré de beaucoup d'amour au sein de sa famille élargie, mais quelques réflexions enfantines dans le milieu scolaire le blessent aussi plus que de raison, le confortant dans ses propres doutes et questionnements. le roman s'achève sur une très belle note d'espoir. Je m'aperçois que j'ai une couleur à moi.
Elle est mélangée. Elle ressemble à l'été. Ce n'est pas la couleur de tout le monde. C'est un peu de mon père, un peu de ma mère et même quand ils me laissent seul, je les emporte avec moi. Les couleurs fâchées, je les unis dans mon coeur. J'ai un arc-en-ciel à l'intérieur et sur ma peau, j'ai une couleur dorée, un peu de mon père, un peu de ma mère et un peu d'inventé. . Mais mon coup de coeur ne s'arrête pas là. En effet, ce roman est entrecoupé des magnifiques illustrations de Sophie Charpin aux couleurs sépia. Toutes en douceur et en délicatesse, elles collent parfaitement au message délivré par Catherine Leblanc par l'entremise de son petit héros et nous livrent de bien beaux portraits. Alors, bien évidemment, j'ai ajouté ce titre à ma prochaine commande, parce qu'au-delà de la couleur, je pressens qu'il peut venir en aide à de nombreux enfants en quête d'identité suite à la séparation de leurs parents…
Public : à partir de sept – huit ans en lecture autonome
Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'auteure, Catherine Leblanc, vous pouvez suivre cette adresse :
http://catherineleblanc.blogspot.fr/