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Bertin Leblanc (Autre)Paul Gros (Autre)
EAN : 9782849534106
208 pages
La Boîte à Bulles (06/04/2022)
3.57/5   14 notes
Résumé :
Bertin Leblanc est québécois mais vit en France depuis quelques années. Cet homme de média se voit proposer un poste en or : porte-parole de la Francophonie.

Enfin poste en or, pas si certain : sa cheffe Michaëlle Jean, la Secrétaire générale de la Francophonie, pleine de verve et de dynamisme, a bien du mal à respecter les consignes en termes de concision, de communication et de diplomatie. Au point d’épuiser ses collaborateurs mais aussi, bien plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ceux qui occupent des postes politiques doivent maîtriser leurs langages sous peine de finir en pâté. Ce fut d'ailleurs le cas d'un certain Bernard Tapie qui n'avait pas sa langue dans sa poche qui fut choisie comme Ministre de la ville par le président Mitterrand avant d'être congédié près de 50 jours après.

On va s'intéresser en l'occurrence à la Secrétaire Générale de l'organisation internationale de la francophonie Michaelle Jean, pleine de verve et de dynamisme, et son porte-parole. Celle-ci bénéficie d'une assez bonne aura mais dans le privé, elle n'est pas sans défaut.

Cette BD a le mérite de nous plonger dans les coulisses de la diplomatie internationale ce qui est plutôt rare. Je suis plutôt preneur d'autant que je ne connaissais pas vraiment cette organisation qui a pour objectifs de promouvoir la langue française dans son évolution, sa diversité culturelle et linguistique, et valoriser les différentes cultures qui s'expriment sur l'ensemble des territoires de la Francophonie.

A noter que la description graphique du président français Emmanuel Macron est l'une des plus effrayantes qu'il m'ait été donné de voir dans une BD. Cela fait très peur à la manière d'un Dracula.

Il faut dire que ce dernier sera extrêmement hypocrite avec la Secrétaire Générale en faisant mine de la soutenir pour mieux la poignarder dans le dos. le pire, c'est qu'il arrivera à convaincre tous les autres Etats et même le Canada dont est issu pourtant cette femme métis d'origine haïtienne. Il placera à sa place la représentante d'un pays africain ayant pourtant tourné le dos à la langue française et dont les valeurs démocratiques du pays laissent franchement à désirer.

En même temps, il y a eu le déchaînement de la presse canadienne autour des frais de rénovation un peu élevé de la plomberie d'un logement de fonction. Cela a provoqué un émoi dans l'opinion publique ce qui était l'objectif voulu pour la faire tomber. Il est dommage qu'elle n'est pas gérée correctement ses affaires de gestion financière de l'organisation.

En minimisant, elle a provoqué sa chute. Il aurait fallu qu'elle puisse faire des concessions pour donner des gages et faire taire les critiques mais qu'elle n'a pas fait. Il ne fait pas s'étonner alors du résultat.

Bref, c'est un monde assez impitoyable qu'on n'aurait pourtant jamais imaginé au sein de cette prestigieuse organisation. Cette BD a été passionnante à suivre à bien des égards.
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DU RIFIFI EN FRANCOPHONIE.

C'est peu de dire que Michaëlle Jean est méconnue en France. Pourtant, cette canadienne née en 1957 à Port au Prince, au curriculum vitae impressionnant, a déjà vécu plusieurs vies en une dans son pays d'adoption, le Canada, dont elle fut une journaliste-productrice vedette puis la troisième femme gouverneure générale de l'histoire de ce pays (NB : pour aller vite, c'est le ou la représentante du souverain - en l'occurrence Elisabeth II -. C'est un rôle de représentation mais aussi de commandant en chef des armées canadiennes. l'ensemble peut paraître un peu nébuleux au regard des français...).
En 2014, elle sera nommée Secrétaire Générale de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) après vote par consensus et sur proposition du président Secrétaire Général, l'homme d'état sénégalais Abou Diouf.
Assurément femme de caractère, d'une grande intelligence, polyglotte (elle parle cinq langues), très investie dans la cause des femmes et des enfants («elle a travaillé huit ans pour le compte des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale» source Wikipédia), ce qu'elle confirmera déjà à l'occasion de son gouvernorat, ayant plusieurs dizaines d'idées, de projets à la minute, ne s'encombrant guère des lourdeurs protocolaires ni des "éléments de langage", se fichant comme d'une guigne (sans doute un peu trop) des rumeurs pour ne pas dire des cabales lancées sur son compte, c'est donc l'histoire des quatre années de cette femme d'action et de conviction à la tête de cette institution dont, il faut bien le reconnaître, il est fait assez peu de cas en France (sinon pour pousser, de temps à autre et presque toujours à des fins de politiques internes sans rapport direct avec les actions de cette organisation internationale, quelque bien vaniteux cocorico quant à la présence de notre langue dans le monde) que Bertin Leblanc, qui fut le porte-parole de Michaëlle Jean durant ces quatre années un peu folles, toujours entre deux avions ou entre deux visites diplomatiques, nous raconte avec beaucoup de d'autodérision, de vitalité et d'humour.

On va ainsi suivre cet ancien journaliste et diplomate à l'occasion de diverses pérégrinations, tant dans plusieurs pays d'Afrique, qu'au Canada (surtout au Québec), à New-York (au siège des Nations-Unies) pour s'achever à Erevan, en Arménie, où sera nommé la successeure de Michaëlle Jean - et à son grand dam -, la rwandaise Louise Mushikiwabo. Mais entre ces deux moments, il s'en sera passé des événements ! Tour à tour drôles, émouvantes, affligeantes, byzantines, fortes, décalées, ces quatre années passent comme un véritable maelstrom sous le regard un peu affolé du lecteur, lequel ne se doutait guère de cela avant de soulever, un peu, le voile sur ce monde complexe de la diplomatie internationale. Mais c'est d'abord du Québec que viendront les premiers coups de canif : un journal populiste (de type tabloïd) détenu par un milliardaire local, Pierre-Karl Péladeau, furieusement nationaliste, n'aura de cesse de tailler des croupières à cette femme qui a, à ses yeux, le grand tort de n'être pas indépendantiste et, pire, de s'être vendue à l'anglais en devenant gouverneure de l'état fédéral ! Aussi ce journal s'acharnera-t-il a faire remonter des "affaires" relevant plus d'une succession de maladresse (certes coûteuses) que de la malveillance ou du goût du lucre (ce dont elle est régulièrement accusée). Mais le discrédit une fois jeté, rien ni personne ne pourra plus faire machine arrière, au point d'être peu à peu lâchée par ses anciens soutiens, dont le plus notoire est Justin Trudeau lui-même. Mais l'un des grands tournants fut une rencontre - malheureuse, tant il apparaît que Michaëlle Jean n'a pas su "lire" le personnage, se fourvoyant intégralement sur son entrevue avec lui - avec notre propre président, Emmanuel Macron, dont la décision fut prise dès cet instant de remplacer au plus vite cette femme par trop indépendante, volontaire et idéaliste. Un élément apparaît clairement alors : la France se contrefiche de l'OIF, tant que celle-ci ne vient pas lui mettre de bâtons dans les roues. Fermez le ban ! Dès lors, L'Elysée mettra en avant la candidature d'une ministre rwandaise dont il n'est pas inutile de rappeler que son président, Paul Kagame, se comporte en quasi dictateur, que c'est devenu un des pires pays d'Afrique en terme des droits de l'homme et que, comble du comble, cela fait vingt ans que le français est interdit dans les écoles françaises. Une journaliste, amie de Bertin Leblanc échangeant quelques mots avec lui autour d'un repas, aura cette saillie terrible à propos des deux hommes : « Et toi alors ? Vous avez les rwandais dans les pattes ? Ça va pas être facile, Kagame est un psychopathe. C'est pour ça que lui et Macron s'entendent si bien.» Ambiance ! La suite de "l'aventure" ne sera plus, dès lors, qu'une lente et irrémédiable descente vers cette certitude que la Secrétaire Générale ne pourra pas être reconduite à son poste - ce qu'elle refuse de voir, tandis qu'on devine, peu à peu, que son entourage, pourtant plein d'admiration pour l'énergie, la ténacité de leur cheffe, ne savent plus comment faire pour réparer ses "boulettes" en terme de communication, son sens de l'à propos totalement défaillant, les "affaires" qui empoisonnent toute discussion raisonnable avec les contradicteurs, une certaine manière de ne pas vraiment écouter ni entendre les "grands" qui l'environnent, aussi. Intelligence et orgueil, même dirigé vers de justes causes, peuvent parfois aller de pair et son contre-productif dans un monde de sourires hypocrites, de faux semblant, de pas feutrés portant des annonces assassines. Michaëlle Jean ne ser donc pas reconduite, lors du sommet d'Erevan. Sommet auquel un certain Emmanuel M. fera un discours fleuve (malgré des limites de temps impératives imposées aux intervenants...), s'en ira comme il était venu, sans saluer grand monde ni même attendre la nomination de son "poulain", la fameuse ministre rwandaise, bref, se comportant en véritable malotru, imbu de sa personne et de son rôle de président de la République Française, faisant encore, quoi qu'on en dise, la pluie et le beau temps en Françafrique (et l'OIF semble, de fait, une sorte de hochet culturo-diplomatique entre les mains des divers pays de l'Afrique francophone... ou même pas francophone, d'ailleurs !)... Un drôle de modèle d'homme d'état, à dire vrai. Cette cette édifiante histoire est contée de l'intérieur par l'un de ceux qui ont vu les choses se faire au jour le jour. On y découvre tout à la fois de vrai moment d'espoir et de sérieux motifs de désespérance. Malgré son caractère difficile (sic !), Michaëlle Jean semble avoir vraiment voulu réveiller cette vénérable institution, chapeautée, en 1970, par l'ancien ministre de la culture du Général de Gaulle, André Malraux ; lui donner une véritable dimension d'échanges tant culturels qu'économiques et politiques. Mais celle-ci s'est heurtée à trop de murs, sans même prendre en considération ses propres erreurs d'évaluation. Surtout, son projet ne correspondait pas avec celui qui, qu'on le veuille ou pas, tire encore l'essentiel des ficelles, diplomatiquement parlant, dans ce qui fait l'essentiel de la "francophonie" (à savoir les pays d'Afrique équatoriale) : l'état français.

Pour une première Bande-Dessinée, il faut reconnaître que Bertin Leblanc s'en tire magistralement. Il est soutenu avec bonheur par le trait gentiment caricatural, vif et stylisé de Paul Gros, dont c'est aussi la première BD. Bien que celle-ci soit très différente de son aînée, on y retrouve pour partie la folie douce-amère de "Quai d'Orsay", l'excellentissime ouvrage de Lanzac et Blain qui illustrait, il y a quelques années déjà, le passage d'un certain Dominique de Villepin au ministère des Affaires Étrangères. On y retrouve les même chausse-trappes, les mêmes sourires faux, les mêmes colères rentrées aux conséquences infinies, les mêmes amis de toujours qui vous plantent des poignards dans le dos, la même trépidation voyageuse, le même besoin de contrôler l'incontrôlable à l'aide, entre autre, de ces fameux Éléments de langage qui ne trompe finalement pas grand monde dans cet univers de l'hyper-communication. Éléments de langage : Cacophonie en Francophonie est indéniablement un excellent livre pour qui veut s'introduire, avec beaucoup d'humour et d'humeur, dans cet univers terriblement cloisonné et secret de la diplomatie internationale. Une réussite pour laquelle nous remercions vivement les excellente éditions La Boîte à Bulles, aux titres toujours très léchés et précieux, ainsi que notre bibliothèque virtuelle préférée, Babelio.com, pour cette masse critique ébouriffante !
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Bertin Leblanc est l'auteur de cette bande dessinée mais il en a aussi été l'acteur puisqu'elle est le témoignage de son vécu alors qu'il était en poste comme porte-parole de l'Organisation internationale de la Francophonie (entre 2016 et 2018). Il nous rapporte, en immersion, la période mouvementée de la possible réélection de sa patronne et Secrétaire générale de l'époque, Michaëlle Jean.
Les Organisations Internationales ont toujours représenté pour moi des structures disparates, aux objectifs peu clairs, aux structures bureaucratiques complexes, à l'efficacité limitée rendant leurs missions nébuleuses.
Ce récit n'a fait que confirmer mon ressenti et ne m'a pas permis d'en apprendre plus sur l'OIF et son fonctionnement en tant que tel mais ce qui est très intéressant c'est le point de vue posé sur la diplomatie et la politique internationale. Il y est question des rapports d'influence des sphères dirigeantes des pays riches, en particulier de la France et du Canada, pour faire de cette organisation un instrument de leurs intérêts. Des manigances attisées volontairement ou non par les journalistes d'une certaine presse.
Les éléments de langages permettant normalement la cohérence des discours sont mis à mal et font ressortir ici, non sans un certain effet comique, une grande dissonance en termes de communication.
Une lecture instructive servie par les illustrations de Paul Gros qui collent très bien à ce récit et rendent aux personnages des attitudes et des visages très expressifs.
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Éléments de langage : Cacophonie en Francophonie est une bande dessinée très intéressante ayant pour cadre l'Organisation Internationale de la Francophonie. On y suit Bertin Leblanc, récemment nommé porte-parole de la Francophonie, et Michaëlle Jean, sa supérieure et Secrétaire générale de l'OIF. le lecteur y découvre successivement les éléments de langage et règles implicites du milieu politique, l'influence des médias dans l'opinion publique mais également les 'luttes de pouvoir' qui déchirent la Francophonie. Une lecture enrichissante, mise en valeur par un style de dessin simple et clair. À lire.
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Un documentaire vécu de l'intérieur. Au sein même de l'équipe de l'ancienne secrétaire générale de la Francophonie Michaëlle Jean.

On y découvre vraiment comment ça se passe, comment l'équipe s'organise et organise les différents déplacements de la secrétaire.
C'est instructif, détaillé et vraiment complet ! le personnage principale de cette BD est le porte parole. Et on découvre là un métier d'une complexité de tous les instants.

Un humour et un cynisme politique qui peut sembler déroutant mais qui nous rappel qu'ici comme dans beaucoup de milieu propre à la politique : "il n'y a d'amitié qui tienne"
Lien : https://www.labulle-lunelopo..
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critiques presse (2)
Bedeo
17 août 2022
Portrait dynamique et saisissant d’une organisation internationale et de ses coulisses, Éléments de langage est à conseiller à tous ceux qui s’intéressent à la diplomatie, aux relations internationales et à la communication.
Lire la critique sur le site : Bedeo
RadioFranceInternationale
29 avril 2022
Un récit haletant et plein d'humour rehaussé par les dessins de Paul Gros et qui dévoile les luttes de pouvoir au sein de la Francophonie.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde.
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[Discussion autour d'un "lobster roll" entre Bertin Leblanc, ex journaliste, porte-parole de Michaëlle Jean, alors Secrétaire Générale de l'OIF, et une amie journaliste]
- Bon, tu vas bien ? Tu es là pour couvrir l'Assemblée Générale [NB : de l'ONU] ?
- Oui, l'actu et le reste. Les magouilles des Nations-Unies en RDC et ailleurs...
- Des magouilles ? Tu m'étonnes là, je croyais que leur boulot, c'était de sauver le monde.
[sourires entendus entre les deux interlocuteurs]
- Et toi alors ? Vous avez les rwandais dans les pattes ? Ça va pas être facile, Kagame est un psychopathe. C'est pour ça que lui et Macron s'entendent si bien.
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Video de Bertin Leblanc (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bertin Leblanc
Bertin Leblanc propose une plongée au cœur de l'Organisation internationale de la Francophonie. La défense de la francophonie et de ses valeurs doit-elle s'effacer derrière la realpolitik ? Cette question est soulevée par Bertin Leblanc, auteur du scénario de la bande dessinée "Éléments de langages, cacophonie en francophonie". Ce journaliste dévoile les coulisses de l'Organisation internationale de la Francophonie dont il a été le porte-parole. Une institution très diplomatique mais aussi politique avec des décisions en coulisse qui vont parfois à l'encontre de l'intérêt de sa mission.
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