Parfois, certains organismes comme les mutuelles santé proposent dans leur périodique des idées de lecture. C'est parmi l'une d'elles que j'ai sélectionné
La Prison nomade de Claude le Borgne. La rédaction du magazine n'a fait que reprendre la quatrième de couverture mais cela m'a suffi pour le mettre dans ma pile à lire.
Un marin breton, Joachim le Goff, échoue sur les côtes de Mauritanie alors qu'il faisait une liaison marchande sur la Saint Anne, navire parti
De Nantes pour Saint-Louis du Sénégal, en ce milieu d'année 1855. Il est fait prisonnier par une tribu Maures qui en fera un esclave. Il retrouvera son lieutenant, Monsieur Tiberge, qui réussit également à se sauver du naufrage mais pas de cette prison sans mur qu'est l'Est du Sahara. le résumé au dos du livre passe cela pour une histoire vraie et comme un roman incontournable. Pour moi, deux raisons pour le lire.
Mais le début de la lecture fut difficile. D'abord par déception. Cette histoire n'est pas véridique. L'auteur s'est inspiré de plusieurs faits similaires, dont celle du naufrage de la Méduse, pour construire son roman. Si cela vous intéresse, je vous renvoie vers le livre Ecris Charlotte ! de Dorothée Koeklin de Bizemont. Ensuite par lassitude, ou plutôt par manque d'accroche au style. Sans chercher l'humour, l'écriture de le Borgne est sèche ce qui rend difficile l'intérêt du lecteur.
Pour autant, je n'ai finalement pas regretté.
Claude le Borgne est un spécialiste de la région et du nomadisme maure. Lui-même est ancien Sahari de l'armée française. Cela s'en ressent par les termes employés et leur précision. le vocabulaire est adapté et l'emploi des mots arabes est clairement défini. L'auteur nous offre une description de ce monde désertique, la façon dont y vit, on s'y déplace, les différents paysages, les structures tribales… Il a même su redorer l'idée que je me faisais du chameau, animal indispensable dans le désert mais je que considérais comme bête et méchant.
Le seul point qui m'a gêné dans ce texte est que Joachim dispose d'une culture et de références qui en font plus un savant qu'un matelot breton du milieu du XIXème siècle. Dans le contexte historique, il aurait mieux valu que cela soit le lieutenant qui tienne le rôle du témoin et du rapporteur. Je pense que ce n'était pas le but de l'auteur de donner du réalisme historique à son roman. Il voulait décrire le désert et le monde maure. En cela, c'est un roman intéressant pour ceux qui s'intéressent à la vie au Sahara. Il est effectivement incontournable. La quatrième de couverture n'avait pas tort pour ce point.