![]() |
Du post-apocalyptique poétique et écologiste * Les éditions Atalante sont toujours un gage de qualité. Je ne suis jamais déçue quand je lis une de leurs publications. Celui-ci m'a interpellé surtout pour son thème. Il y a quelques années déjà, j'ai eu un réel coup de coeur avec "Les derniers hommes" de Pierre Bordage, qui imaginait une France exsangue en eau. Une saga qui conte comment tout un peuple est réduit à marcher et errer en quête de ce précieux liquide. Ce roman lui ressemble un peu. Et puis avec un titre qui illustre bien ce qu'on va y trouver. * Un récit post-apocalyptique qui nous plonge dans un univers où la boue est reine. Qui mêle écologie, foi et amour dans un monde dévasté. Le nôtre. Des êtres humains qui ont l'air d'avoir régressé, vivant comme des bêtes, condamnés à errer dans cette boue toxique nommée bien justement "la malboire". Un jeune qui sort du lot (de la boue) est Zirare, ce Candide sauvé par un vieil ermite Arsen, détenteur d'une machine à extraire l'eau souterraine. Un roman d'apprentissage puisque Zirare va cheminer tout le long de cette rivière empoisonnée pour chercher son Graal, cette substance plus rare que l'or, l'Eau avec un grand E. * C'est aussi un récit écologique puisque le thème de la technologie est abordé avec la destruction de tout l'écosystème. Une allusion non cachée au groupe industriel Monsanto. Il y a également le jugement d'une humanité révolue, de fascination pour pas grand-chose (culte d'un barrage par exemple), de la bêtise humaine et son auto-destruction. * L'auteur a aussi montré, avec Zirare et son groupe, que l'entraide et la foi sont les meilleurs moteurs pour re-créer une vie meilleure. Prendre conscience de l'autre et surtout de croire à un espoir lumineux. * La plume de l'auteur est poétique , noire certes, mais d'une puissance d'évocation assez forte. J'ai bien aimé les pensées (ses mémoires) que le narrateur nous dévide . Au début, ils sont naïfs, balbutiant, hésitants -tel un Golem qui naît - puis au fur et à mesure de son cheminement, ils deviennent sûrs, précis et clairs. (malgré tout de même une certaine inquiétude et de la résignation)? * Malboire , un éco-roman, malgré sa cruauté et son ton sombre, "réveille" notre responsabilité envers l'eau. Ne la gaspillons pas. Il n'est plus le temps de se résigner, mais plutôt faire changer les mentalités. Au final, récit optimiste ou pessimiste? A nous, Humains de faire le bon choix... * Lu dans le cadre du challenge #theblacknovember + Lire la suite |