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Citations sur RU (17)

Le festival a commencé depuis quatre jours, avec autant de projection de "Hors". Pour la quatrième fois, Alvid prendra la parole à la fin du film. Il répondra du mieux qu'il le peut à quelques questions. Il dira qu'il s'agit de capter le temps du paysage, que des mouvements infimes comme ceux des bruyères l'intéressent autant, voire davantage, que ceux des deux hommes qui constituent l'ultime et seule présence humaine du film. our la quatrième fois, il formulera des réponses qu'il a construite bien après le tournage et le montage du film. Pendant ses années d'étude de cinéma, il a appris que «Je voulais simplement que cela soit comme cela et pas autrement» n'est pas une réponse valable. Les spectateurs en veulent plus, ont besoin de plus. Il faut donner une clef. Alors il ne ment pas tout à fait, mais toutes les théories qu'il s'est habitué à entendre sortir de sa bouche lui paraissent toujours un peu étrangères au fond des choses.
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Pendant des décennies, on nous a traités comme des moins-que-rien. On ne veut rien du tout, à part vous prévenir que c'est terminé. Maintenant, on est tous égaux. C'est fini, le temps des tarifs arbitraires et des ventes forcées. Celui qui veut manger, il vient travailler. C'est tout.
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Il crie avec les autres :"Qu'ils viennent! Qu'ils osent venir par ici!" Youssoupha ne possède que ses mains, mais celles-ci sont musclées, dures, rendues fortes par le temps passé à bâtir la route sur laquelle il marche, et tant d'autres ouvrages semblables. Youssoupha n'a pas de mots, à part :"C'est pas normal!"
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Ils me font bien rire. Ils sont bien gentils, mais ils font exactement ce qu’ils n’aimaient pas qu’on leur fasse. « Celui qui travaille mange. » : mais qui décide qui travaille ?
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Ils disent qu'il ne faut pas prendre Ru comme une chose certaine. Ils donnent des chiffres, citent des noms : Ru va se réveiller. C'est évident. Des scientifiques le prédisent depuis des années, mais la préfecture n'écoute rien. Pourtant, tout confirme l'évidence pour qui veut regarder. Ru n'est pas qu'une carcasse vide dont les hommes peuvent disposer à loisir.
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"Peut-être que le vrai problème, c'est qu'on a voulu faire à l'intérieur comme à l'extérieur. On a voulu faire dans Ru comme au-dehors. Personne ne s'est posé la question du "pourquoi". On a dit "pourquoi changer?", " Pourquoi faire autrement, puisqu'on a toujours fait ainsi?". Pour quelle bonne raison, à part celle de l'habitude, a-t-on décidé de vivre comme cela, et tant pis si cela veut dire aller droit au désastre?"
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Je n'ai pas choisi, moi ! Personne ne m'a demandé mon avis ! Je suis née ici ! A Cumiga ! Personne ne s'est posé la question de savoir si j'étais d'accord, si je voulais vivre dans la crainte de la destruction, dans la peur de la catastrophe, dans l'angoisse qu'il soit trop tard ! Ils m'ont fait, et c'est tout !
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Avant d'apprendre à écouter, il faut apprendre à se taire.
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Coré dit :
« Le plus douloureux, ce ne sont pas les coups. Ce ne sont pas les bras cassés ou les nez brisés. Ce ne sont même pas les yeux aveuglés. »
En prononçant cette troisième phrase, on croit voir un sourire presque amusé illuminer son visage borgne.
« Le plus douloureux, ce ne sont pas toutes les portes renversées, les policiers dans les appartements, les perquisitions injustes. Ce n’est pas l’interdiction de se rassembler sans autorisation préalable. Ce n’est pas la suspicion permanente. Ce ne sont pas les arrestations préventives sans raison valable, à part pour quelque chose que l’on a dit ou écrit et qu’une caméra ou un téléphone a rapporté même s’ils ne sont pas censés le faire. On sait tous comment ça se passe. Personne n’est dupe. Il n’y a plus aucun de nos gestes ou aucune de nos paroles qui nous appartienne vraiment, tant qu’ils sont faits ou prononcés à portée d’œil des réseaux. On sait bien qu’on est surveillés dès qu’on décide de faire partie de Ru. »
Plusieurs d’entre eux portent encore des lentilles teintées, mais la majorité voit rouge. Coré parle à un auditoire conquis.
« Le plus douloureux, reprend-elle, ce n’est même pas que la seule façon de vivre presque libre soit de se mettre au ban des réseaux, au ban des rues, au ban de Ru entière. Nombreux sont ceux qui le font déjà. Nous ne sommes vus, et entendus, que lorsqu’il n’y a pas le choix. Comme ce soir. »
Quelques ricanements hésitants. Les auditeurs ne se dévisagent même pas les uns les autres à la recherche de l’espion, de la taupe. Ils lancent un regard par la fenêtre, vers le « ciel », le plafond sur lequel on soupçonne que sont installés des caméras et des microphones, malgré les dénégations de la préfecture. Ils savent que ce sont les murs, le sol, les arbres et même l’air de Ru qui les écoutent et les observent. Des murmures rampent d’un énorme centre dans la Tête ou dans le Cœur Sud, un hangar ou un souterrain de la taille d’une petite ville rempli de serveurs et de calculateurs dédiés au traitement et à l’analyse de millions de térabits de données de surveillance : le royaume d’algorithmes qui comparent, compilent et configurent les flux pour dessiner le parcours de chaque habitant de Ru. Bien sûr, ces chuchotis tiennent de la légende ou d’un conte horrifique et rassurant. Il est bien plus probable que ces données soient traitées dans des centaines de banques de serveurs disséminées à travers la totalité de Ru.
« Le plus douloureux, c’est le mensonge. »
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On ne devrait jamais, pour dire du bien de quelqu'un, dire qu'il est utile. On ne devrait pas dire qu'il sert à quelque chose. L'être humain ne devrait jamais être considéré comme un moyen.
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