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Critique de Ana_Kronik


Marrant et bien vu! Quel que soit le sujet auquel elle s'attaque, Fran Leibowitz est aussi lucide qu'ironique. Ces chroniques ont été écrites pour la plupart il y a plus de 40 ans, mais elles restent furieusement actuelles. Impossible de les citer toutes, mais aucun n'est épargné ici: de l'artiste à l'ego surdimensionné, à l'agent immobilier qui se vante d'avoir tout le gratin new-yorkais pour client, en passant par le pape lui-même qui bien évidemment est marié et a un enfant...

Le ridicule est le point commun de ces chroniques. Avec une petite note de conscience sociale satirique, comme dans ce plaidoyer pour imposer les pauvres à 50%. Après tout, si une personne ne gagne que 1000 dollars, cela ne lui ferait que 500 dollars à payer, et 500 dollars ce n'est rien du tout! J'ai pensé à Galbraith et à son petit fascicule "l'art d'ignorer les pauvres".

Fran Leibowitz avait une imagination mordante. Une clinique de dons d'ongles. Des propositions pour améliorer le Code pénal: exemple, punir les architectes qui conçoivent des immeubles en forme de rasoir électrique géant (pensons à la tour londonienne qui a été surnommée 'la râpe à fromage'). Elle imagine une grève des écrivains qui à elle seule, pourrait faire une série télé. Elle a aussi anticipé la mode des coachs, de la méditation en pleine conscience, qu'elle tourne en ridicule.

Comme le disait le célèbre W.C. Fields, quelqu'un qui déteste les chiens et les enfants ne peut pas être foncièrement méchant. Bon, les enfants, on ne peut pas dire qu'elle les déteste vraiment, elle se contente de jeter sur eux un regard dépourvu de bienveillance sirupeuse. C'est vrai quoi, ils ne servent pas à grand chose, on ne peut même pas leur emprunter de l'argent. Quand aux adultes, les gens, comme elle les appelle, ils ne s'en tirent guère mieux: aucun d'entre eux ne peut se vanter d'avoir eu une pensée originale. Une pensée originale, dit-elle, c'est comme le péché originel, quelque chose qui est déjà arrivé il y a longtemps à des personnes que nous n'aurions pas pu connaître.

Ces petites chroniques montrent aussi le talent de l'auteur à changer de style de l'une à l'autre, passant du journalisme presse people à un pastiche très réussi d'Arthur Conan Doyle. Et au passage, coup de chapeau à Pierre Demarty, le traducteur, qui a réussi à transposer les calembours bons!
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