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Les chroniques du Radch tome 1 sur 3
EAN : 9782290111345
443 pages
J'ai lu (30/09/2015)
3.57/5   174 notes
Résumé :
Rien ne peut arrêter l'expansion de l'empire radchaaï. Chaque annexion fournit des armées supplémentaires, les ancillaires, des captifs à la conscience détruite changés en troupes de choc, des marionnettes animées par l'intelligence artificielle des vaisseaux de guerre de l'empire. L'un de ces vaisseaux, le Justice de Toren, a été détruit, victime d'un complot au plus haut niveau du pouvoir. Mais son IA est parvenue à s'échapper et à s'incarner dans le seul ancillai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 174 notes
Chef d’œuvre ? Non ! A lire ? Oui absolument.

Résumé en une phrase de mon sentiment sur ce premier tome multiprimé d'une trilogie annoncée.

L'ancillaire Un Esk 19, extension humaine de l'IA du Justice de Toren est la seule survivante de la destruction de son vaisseau. Évoluant sous la couverture d'un extérieur nommé Brecq. Son unique but désormais, la vengeance. Contre qui ? Pas moins qu'Annaander Mianaaï la chef suprême de la société du Radch, un empire plurimillénaire expansionniste complexe.

Un mix entre la Geste des princes-démons et la voie des furies de Weber. La vengeance, le meilleur des moteurs pour une histoire réussie.
Évacuons tout de suite les choses qui fâchent. En VO tous les membres du Radch sont she (elle en VF). Et l'on retrouve bien cette volonté de ne pas faire de distinction de sexe quand Brecq doit s'adresser à des membres extérieurs à la société Radch qui n'ont pas fait ce choix entre lui et elle. Est-ce que cette volonté féministe (?) de l'auteure fonctionne bien en VO où l'on peut finir par ne plus faire attention au sexe du personnage pour se concentrer sur sa fonction et/ou sa compétence ? Peut-être (je ne sais pas, je ne l'ai pas lu en VO). Par contre en français, on se retrouve avec un style assez désagréable à base de « nouvelle citoyen », « sa cousin », « quelqu'une » et j'ai bien passé les trois quart du roman à pester, non pas de mon ignorance du sexe du personnage, mais à pester parce que cela nuisait énormément à la fluidité du récit, je butais sur chaque phrase, ça accrochait mon cerveau peu habitué à lire ce qu'il considérait comme de détestables fautes d'accord. (Était-ce l'effet voulu par l'auteure ? Ou un bug de traduction où il aurait été beaucoup plus facile de tout coller au féminin et parler de citoyenne, cousine et quelqu'un (qu'il soit mâle ou femelle)) ? La question est posée.

La construction du roman se fait sur l'histoire de Brecq qui, vingt ans après, a trouvé les éléments de sa vengeance et va tenter de la mettre en œuvre, ponctué de nombreux flashback qui vont nous permettre de comprendre pourquoi le vaisseau a été détruit et d'aborder peu à peu la complexité de l'univers crée par l'auteure.
Même s'ils ne sont pas annoncés, ces flashback sont très digestes. On ne se perd pas dans des méandres temporels ; la compréhension et notre intérêt pour l'univers grandit peu à peu.
Même si ce premier tome manque réellement d'action et de rythme, au point qu'on pourrait le qualifier de mou (ce qui est un problème souvent récurent dans les trilogies), l'histoire est vraiment passionnante, l'univers original et détaillé (parfois trop ? Non, cela ajoute au charme du roman, notamment concernant la religion, les habitudes vestimentaires, la cérémonie du thé etc).

Bref : A lire, mais ne vous attendez pas à la révélation de l'année.
Lu et publié dans le cadre de l'opération Masse critique. Merci à Babelio et aux éditions J'ai lu, nouveaux millénaires.
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Une histoire correcte, mais loin du chef-d'oeuvre annoncé, et qui va laisser énormément de monde sur le bord de la route

Si vous lisez ces lignes, c'est que vous avez entendu parler de ce roman, qui a raflé la totalité des prix de SF les plus prestigieux (Hugo + Nebula + Locus + Arthur Clarke) et une bonne partie des moins fameux, et qui nous arrive auréolé des commentaires dithyrambiques de la quasi-totalité de ceux qui l'ont lu en VO. Oh certes, il y a bien un certain nombre de personnes pour dire que ce roman est à fuir comme la peste, mais vous vous dites que ce n'est que le « bruit statistique » de ceux qui de toute façon n'aimeront jamais rien. Devant une telle unanimité, et ne voulant pas passer à côté d'un chef d'oeuvre comme la SF n'en voit peut-être que tous les vingt ans, vous vous apprêtiez à faire comme moi, à commander sans avoir le moindre doute au sujet de ce livre.

Vous savez quoi ? Lisez d'abord ce qui suit. C'est long, mais après ça, vous achèterez (ou pas) en toute connaissance de cause. J'essaye toujours d'être au maximum concret dans mes critiques, mais là je vais faire un effort supplémentaire pour vous donner toutes les clefs objectives pour vous permettre de faire votre choix.

Soyons clairs : ce roman n'est pas à proprement parler mauvais. Il y a de très bonnes choses dedans. Mais il y a aussi de très, très mauvais points, qui vont laisser un nombre effrayant d'entre vous sur le bord de la route. Ils sont au nombre de cinq : le style / la traduction, la clarté, le rythme, l'univers et la structure. du plus susceptible au moins susceptible de vous faire détester ce livre, ce sont donc :

Style & Traduction

La civilisation du Radch est décrite par l'auteur comme brouillant, aux yeux des autres civilisations humaines, tous les codes du genre. de la démarche aux traits en passant par l'habillement, les bijoux, la voix, le maquillage, le comportement et jusqu'aux courbes du corps, ses Citoyens peuvent être décrits comme androgynes. En clair, il est très difficile de distinguer les hommes des femmes pour quelqu'un d'extérieur au Radch, et ses citoyens n'essayent même pas : dans leur langue, on parle de tout et de tout le monde au féminin. Bon, et en quoi est-ce un problème allez-vous me demander ? ça participe à l'impression de s'immerger dans une culture autre, non ? le problème, c'est quand le traducteur mélange allègrement du féminin et du masculin dans la même phrase, ou féminise des mots masculins : des exemples ? Ma cher ami (au lieu de « ma chère amie »), la prêtre (au lieu de la prêtresse), sa cousin (au lieu de « sa cousine »), l'omniprésent « quelqu'une » au lieu de « quelqu'un », ou encore des horreurs du genre les « êtres humaines ».

Le résultat ? Au début, avant d'avoir saisi que c'était fait exprès par l'auteur / le traducteur, vous vous dites que la correction du bouquin a manqué de rigueur. Quand vous réalisez que ça va être comme ça plus de la moitié du roman, vous comprenez que ça va être… pénible à lire. L'impression d'avoir affaire à du charabia est persistante et ne veut pas vous quitter. Vous avez l'impression que c'est traduit de l'anglais à l'adolescent SMS et pas au français. Parce que si remplacer he par she est plus ou moins bénin dans une phrase anglaise, ce n'est pas du tout la même histoire en français.

Conséquence : vous allez peiner pour lire et comprendre une bonne partie de ce livre, vous allez devoir ralentir votre rythme de lecture et (souvent) devoir revenir en arrière pour bien comprendre la phrase. Et donc, cela va tellement agacer une bonne partie d'entre vous que vous allez abandonner ce livre et regretter de l'avoir acheté. Mon conseil : pour ceux qui lisent des romans en VO, traitez ce roman traduit comme un roman en VO : lisez « en diagonale », si vous trébuchez sur un obstacle ne vous focalisez pas dessus, poursuivez votre lecture, le tout sera de saisir le tableau général. du moment où j'ai adopté cet état d'esprit, ça m'a beaucoup aidé (à lire à mon rythme normal, déjà). Sinon, soit vous allez abandonner, soit lire péniblement 40 pages par jour.

Pour tout dire, je trouve ce choix de traduction absolument incompréhensible, et ce pour deux raisons : d'une part il induit un énorme frein à la fluidité de lecture, et d'autre part il s'éloigne de la VO et de l'esprit dans lequel l'auteur a rédigé son oeuvre. J'ai du mal à saisir comment chez J'ai Lu, ils ne se sont pas rendus compte que commercialement parlant, ils allaient droit dans le mur avec ce type de traduction, qui avait tout pour détourner un pourcentage monstrueux du lectorat SF français (déjà famélique…) du roman. Et tout ça alors qu'il aurait été tellement plus facile, logique, respectueux de l'oeuvre initiale et propice à la fluidité de lecture de tout simplement tout accorder au féminin…

La clarté

Sur quelque chose comme la première moitié du livre, le propos est peu clair. Ce n'est pas seulement du au parti-pris de féminiser la narration, c'est aussi que parfois, le style de l'auteur est obscur et qu'on ne saisit pas ce qu'elle veut nous faire comprendre. Il faut dire que les événements significatifs ont tendance (toujours dans la première moitié du roman) à être noyés dans des descriptions redondantes de la vie quotidienne / de garnison des troupes d'occupation, ou de la description de l'état d'esprit des protagonistes.
Je vous rassure, le propos est d'une clarté limpide dans la deuxième moitié du roman, mais une fois de plus, beaucoup d'entre vous auront abandonné avant d'arriver là. Et c'est d'autant plus flagrant que, du fait de la féminisation du propos, vous ne savez que difficilement si vous avez affaire à des personnages féminins ou masculins en réalité. Il vous arrivera de passer des dizaines de pages à être persuadé que tel personnage est une femme alors qu'en réalité, c'est un homme (en gros, il faut que les citoyens du Radch se trouvent en présence d'humains non-citoyens pour qu'ils fassent l'effort de parler d'eux avec le sexe correct).
Des esprits plus éclairés que moi vont vous dire « mais quelle importance ça a ? C'est la personnalité du personnage qui compte, après tout qu'importe qu'il soit homme ou femme ? Et puis comme ça, vous vous concentrez sur la personnalité du personnage, sans vous focaliser sur son genre, c'est un tour de force ! « . Ben oui mais non, hein, moi je suis terre-à-terre et tout ce que je vois, c'est le nombre de personnes que ça va agacer et inciter encore plus vite à abandonner ce livre. Je pense qu'il avait déjà bien assez de défauts (allez, soyons impartiaux, de complexités) sans en ajouter d'autres qui, finalement n'apportent rien de plus à l'histoire mais qui alourdissent (encore) la narration.

Le rythme

Si le style très particulier et le manque de clarté induit ne vous ont pas déjà fait lâcher ce roman, le manque total de rythme sur 90 % de sa longueur le fera presque à coup sûr. Il faut attendre les 50 dernières pages, en gros, pour qu'il se passe réellement, incontestablement, quelque chose. le reste n'est que flash-backs, descriptions, tableaux (redondants) de la vie quotidienne des protagonistes (oui, merci, on a compris que les Citoyens appréciaient beaucoup le thé, inutile de nous refaire la scène douze fois), dialogues (peu intéressants et pas particulièrement bien écrits), phases de mise en place des événements finaux, et aperçus de l'état d'esprit et de l'histoire du personnage principal.

Pire encore, on peut considérer que ce premier tome du cycle (oui, oui, il y a 3 tomes) n'est qu'une immense préquelle à la vraie intrigue, qui va se dérouler dans les tomes 2 et 3. Si vous avez lu « Aux mains de l'ennemi » du cycle d'Honor Harrington, La Justice de l'Ancillaire peut vous donner le même genre d'impression : tout ça pour simplement arriver à ce qui est si parfaitement décrit sur la quatrième de couverture… Alors certes, il fallait en passer par là pour comprendre les motivations du héros, mais fallait-il faire si, comment dire, plat ? Faire si long alors qu'un roman plus court, plus dense, plus clair, plus nerveux, aurait réellement pu être une incontestable réussite ?

L'univers

Ce ne sera pas forcément le gros point noir pour tout le monde, mais ça l'a été pour moi. J'ai souvent lu (à propos de la VO) à quel point l'univers était original / passionnant. Les plus érudits ont bien capté des réminiscences de grands romans de SF antérieurs, mais ça reste une minorité. Vous savez quoi ? Il n'y a pratiquement RIEN d'original dans ce roman, quasiment tout est outrageusement pompé… pardon inspiré par des romans / auteurs antérieurs. Vous allez me dire : « et c'est un problème ? Des romans hommages / catalogue / compilation, il y en a eu plein ces derniers temps, et tu en as critiqué plusieurs toi-même… ». Oui, s'inspirer très fortement des autres, ça peut ne pas poser un problème, à la condition impérative que ce soit habilement fait et que le mélange soit crédible et pas trop visible. Or, je n'ai pas le sentiment que ce soit le cas ici. Vous voulez lire un roman ou cycle récent mélangeant des références prestigieuses en un tout cohérent ? Essayez La Grande Route du Nord de Peter Hamilton, La Terre Bleue de nos souvenirs d'Alastair Reynolds ou (surtout) le cycle The Expanse (2 tomes en VF pour le moment) de James S.A Corey.

Bien, donc ça mélange quoi et comment ? Les ancillaires, que certains trouvent si originaux, ne sont rien d'autre que des Avatars de vaisseau de Iain Banks croisés avec les Borgs de Star Trek. D'ailleurs, l'influence du regretté Maître écossais est manifeste sur l'ensemble du roman, jusque dans sa structure même (nous allons bientôt y revenir). Mais n'est pas Banks qui veut, l'auteur de la Justice de l'Ancillaire n'a ni le talent littéraire, ni la capacité de l'écossais à alterner sans effort entre humour et la plus profonde des noirceurs.

Les plus éclairés des critiques ont loué l'intelligence et la sensibilité du propos d'Ann Leckie, la profondeur et / ou l'originalité des thèmes abordés, du genre (dans le sens sexe) à ce qui fait de nous des individus en passant par la « chute depuis la grâce » que constitue le fait de passer d'un état omniscient et omnipotent à celui de simple humain. Mon problème est que sur les mêmes thèmes, on peut lire beaucoup, beaucoup mieux (essentiellement du fait que le propos est immensément plus clair) du côté des gens qui ont lourdement inspiré Ann Leckie, ou de gens qui ont traité des thèmes similaires :

- Vous voulez lire des histoires sur les Intelligences qui manoeuvrent des vaisseaux et des stations spatiales ? Lisez le Cycle de la Culture de Iain Banks.

- Vous voulez lire une formidable histoire sur une IA qui passe de l'état de machine à celui d'être conscient, d'individu ? Lisez l'excellent L'IA et son double de Scott Westerfeld.

- Vous voulez lire une histoire splendide sur un univers où les genres sont flous, les frontières brouillées, l'androgynie reine, et qui se passe sur une planète glacée (Miss Leckie, il fallait vraiment pousser l'analogie jusque là ?) ? Lisez plutôt La main gauche de la nuit d'Ursula le Guin.

- Vous voulez lire une histoire où des êtres multiples, dotés de plusieurs corps, se retrouvent soudain fragmentés, avec la terrible impression de dislocation et la peur et l'incompréhension qui s'ensuivent ? Lisez plutôt Un feu sur l'abîme de Vernor Vinge.

- Vous voulez lire l'histoire d'une terrible vengeance d'un ancien capitaine d'une dictature qui lave le cerveau de ceux qu'elle conquiert ? Lisez plutôt Suprématie de Laurent Mc Allister.

Bref, ne lisez pas la copie, lisez les originaux, ils sont beaucoup mieux faits. Et les références comme ça, on pourrait les multiplier : un point clef de l'histoire est lourdement inspiré par un roman d'Arthur Clarke (je ne vais pas dire lequel pour ne pas spoiler) par exemple, et je me suis surpris à penser à l'univers de Warhammer 40 000 ou à la saga de l'Empire Skolien de Catherine Asaro à de nombreuses reprises. En gros l'impression générale est que l'assemblage est grossier (quoique intéressant), que les ficelles sont énormes.

Autre très gros problème avec l'univers : deux points capitaux de l'histoire tournent autour de deux races extraterrestres. Et le gros souci est qu'elles sont décrites en trois phrases chacune, et absolument pas crédibles ou intéressantes (l'une d'elles est en gros un reptile avec six bras et de la fourrure, et l'espèce s'appelle les Rrrrrr, on croit rêver). Bref c'est très, très, très insuffisant à ce niveau là.

La structure

C'est bien beau de vouloir cop… rendre hommage à l'Usage des Armes de Iain Banks, mais encore faut-il en avoir la capacité réelle. La structure est calquée sur celle de ce roman, mais en nettement moins réussi. J'ai lu que le rythme des révélations (à bien distinguer de celui des rebondissements) était exceptionnel chez Ann Leckie, que chaque pièce du puzzle se mettait en place exactement au bon moment. En clair, on alterne un chapitre de flash-back avec un chapitre dans le présent, les premiers expliquant les motivations du personnage dans les seconds. Ben oui mais non, hein, c'est un peu le minimum qu'on attend d'un auteur qui utilise ce genre de structure, non ? Vous ne m'enlèverez pas de l'idée que Banks a beaucoup mieux réussi dans l'exercice, et qu'Ann Leckie a lâché trop de choses trop vite (et que la quatrième de couverture en dit immensément trop). le final aurait du être beaucoup plus époustouflant que cela, avec de grosses révélations. Alors que là, c'est juste un gros Deus ex Machina pour paver la voie au tome 2.

En étant concret, là aussi ça va laisser du monde sur le bord de la route : trop de descriptions, trop de bla-bla, quand on commence à apprécier les flash-backs on repasse trop vite au présent (ou inversement), le pertinent, l'intéressant est trop noyé dans du remplissage, de l'inutile ou du redondant, etc.

De très mauvais points, mais…

Bon. Voilà. Je vous ai expliqué pourquoi vous risquiez d'avoir du mal avec ce roman et pourquoi vous devriez y réfléchir à deux fois avant de l'acheter. Maintenant, vous allez vous demander pourquoi, tout ça mis bout-à-bout, je n'ai pas descendu en flammes cette impressionnante collection de défauts. Tout simplement parce que ce roman n'est pas dépourvu de qualités, la plus significative d'entre elles étant qu'on a vraiment envie de savoir la suite, du coup. de plus, la psychologie, la description de l'état d'esprit du héros est assez exceptionnelle (un esprit chagrin vous dirait que c'est au détriment de 99 % des autres personnages, qui ne sont trop souvent décrits sommairement qu'au travers des yeux de l'Ancillaire, mais bon….). Et même si l'auteur a tiré à la ligne, au moins on a une idée claire de la raison précise pour laquelle il veut se venger.

De plus, un des points que je présente comme négatifs (le côté patchwork de l'univers) a aussi son charme d'un autre point de vue : même si je trouve que c'est grossièrement fait, il fallait quand même oser mélanger la Culture, Arthur Clarke, Ursula le Guin, les Borgs (car non, malgré ce que vous lirez de ci, de là, les Ancillaires ne sont pas faits avec des corps morts), une mythologie hindouiste, le clientélisme à la romaine, des tabous vestimentaires dignes des pires côtés de la société victorienne, et ainsi de suite.

Bref, il ne fait aucun doute pour moi que je vais acheter le tome 2 (pour le 3, je suis plus réservé, on va déjà voir le 2, hein). Après tout, avoir fait autant d'efforts pour aller jusqu'au bout du premier tome et laisser tomber la série, ce serait un peu bête. Car oui, pour être honnête, les 240 premières pages ont été un calvaire, lu à même pas 20 % de ma vitesse de lecture habituelle (un roman de moins de 450 pages ne me prend habituellement pas quatre jours à lire, pour info), et j'ai failli abandonner à plusieurs reprises, ce qui est très, très rare chez moi. Mais bon, comment chroniquer de façon crédible un roman qui n'a pas été lu jusqu'au bout ? Finalement, je me suis accroché, et la seconde moitié du roman a bien rattrapé la première.

Un mot de conclusion : ce n'est pas le chef d'oeuvre annoncé, en aucun cas, mais ce n'est pas indigne d'intérêt non plus. C'est juste un premier roman, maladroit sur beaucoup de points, peu ou pas original, qui ne méritait probablement ni l'intégralité de ses prix, ni le battage autour de lui.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Hum ! encore une fois je lis un livre primé et j'en sors complètement mitigée.. J'ai a la fois aimé et détesté.. un chapitre sur deux.
Les flasbacks m'ont barbée par contre l'histoire racontée dans le "présent" m'a plu.

Je n'ai absolument pas adhéré a la façon d'écrire de l'auteure, mais je crois surtout que c'est un effet de traduction... les personnage sont "asexués" dans leur orthographe et la cousin et autre chose du même acabit m'ont ennuyée dans ma lecture.
J'ai bien du mal a écrire mon billet tellement je suis dans un flou total et je n'arrive pas a me décider pour savoir si j'ai plus aimé ou plus détesté ce livre...

Ma note réelle est donc un 2.5/5 et je ne pense pas poursuivre l'aventure avec cette trilogie
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Premier roman d'une trilogie.

L'intelligence artificielle d'un vaisseau (AI), "Le Justice de Toren", contrôle aussi des milliers de corps reconditionnés, les Ancillaires. Suite à une injustice, elle se révolte. Mais les représailles sont coûteuses. le vaisseau est détruit et elle survit, très réduite, chez le seul ancillaire qui a réussi à fuir. Depuis, elle fomente sa vengeance.

Premièrement, le choix de tout mettre au féminin, tout en gardant les genres, s'avère malencontreux (ma cousin, etc.) et nuit à la lecture.
L'histoire est simple, mais alourdie par un paquet de détours, dont plusieurs inutiles.
Presque pas de rythme, tellement que j'ai abandonné le livre pendant une assez longue période.
Pour un amateur de science-fiction comme moi, j'aime que l'on me stimule au niveau des idées. Ce n'est pas le cas ici, on présente des éléments, dont plusieurs non plausibles, sans explications ou contexte, ou, lorsqu'il y en a, ça ne tient pas debout (voir le fonctionnement de l'arme vers la fin).
Pour une critique plus étoffée, vous pouvez lire la critique d'Apophis, avec laquelle je suis d'accord. Dommage, que je ne l'ai pas lue, avant d'acquérir la série.
Encore un prix Hugo récent, qui est décevant.
Les autres romans de la trilogie viennent de baisser, de priorité, dans ma pile à lire.
Un roman très moyen pour moi, et la fin de l'étiquette de qualité du prix Hugo pour les romans récents. Pour les romans plus anciens, c'est encore un bon gage de qualité.
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J'ai bien failli abandonner ce livre à plusieurs reprises, mais j'ai tenu bon et heureusement la deuxième moitié s'est révélée plus intéressante et plus captivante que la première. Malgré cela, je ne suis pas sûre que mes efforts aient valu la peine. Je crois que si j'ai tenu jusqu'au bout, c'était uniquement pour voir si cette histoire trainante et alambiquée allait s'éclaircir à la fin, mais je n'ai été que déçue (et bien peu éclairée).

En fait, ce livre m'a donné l'impression d'être en présence de très bons ingrédients qui auraient pu en faire un chef d'oeuvre de SF, mais qui sont arrangés de manière trop hâtive et trop peu inventive, de sorte que le plat final manque franchement de saveur.

Les idées de départ sont excellentes. Un empire intergalactique expansionniste et autoritaire, avec une manière particulière d'envisager le genre, la spiritualité. Des planètes subordonnées aux cultures multiples, la présence d'espèces extraterrestres... on a envie d'en savoir plus !

Et cette idée fascinante, une I.A. qui s'incarne à la fois dans un vaisseau et dans des dizaines de corps reliés entre eux et présents en divers endroits : voilà une image saisissante, qu'on a envie de voir déployée dans tous ses aspects et conséquences.

Malheureusement, Leckie ne s'aventure vraiment pas loin dans ces questions et fait de Breq, l'héroïne de l'histoire, un personnage tellement lisse et peu développé que je me suis demandée à quoi servait d'avoir fait d'elle une I.A.

Autre exemple, Leckie (et son traducteur en français) nous impose une féminisation par défaut des noms et pronoms, et des accords de genre plus qu'étranges, car l'I.A. aurait beaucoup de mal à identifier correctement les genres masculin et féminin. Ce procédé prête à confusion au point que j'ai dû plus d'une fois m'arrêter pour relire des phrases pour comprendre de qui on était en train de parler. Je n'ai tout simplement pas réussi à me faire une image mentale des personnages, ne sachant jamais s'il s'agissait en fait d'hommes ou de femmes ni même à quoi ils ressemblaient.

Alors soit, je ne suis pas contre être confrontée à mes préjugés en matière de genre, c'est une démarche intéressante. Mais si ça dure 500 pages et provoque une telle difficulté de lecture, il me semble qu'il faudrait au moins que ça soit accompagné d'une réelle nécessité narrative, d'une réflexion un peu poussée. Or, la problématique du genre n'est en fait jamais abordée dans le livre (à part un demi-paragraphe qui explique en vitesse, comme pour se débarrasser de la question, les différentes manières de se reproduire des Raadchaï). Pire, cette confusion des genres de la part de Breq semble vraiment tirée par les cheveux, car par ailleurs on nous explique que l'I.A. est capable d'apprendre tout un tas de choses extrêmement complexes, alors on ne comprend pas pourquoi c'est si difficile pour elle d'utiliser un pronom correct dans une interaction.

Et tout est comme ça dans ce livre : maladroit, peu crédible.

Alors qu'il y aurait eu tellement de manières de nous placer au coeur de l'action pour exploiter au maximum les particularités de l'univers qu'elle tente de créer, l'auteure nous perd dès le début et pour plus de la moitié du livre dans des histoires de pêche dans les marais bourbeux d'une planète reculée, ou dans de longues conversations autour d'interminables tasses de thé (j'avais l'impression d'être dans "Amour, gloire et beauté"), et le puissant empire galactique dans lequel se situe l'histoire n'est pratiquement pas décrit. Une des espèces extraterrestres n'est décrite, là aussi, qu'en un seul paragraphe et de manière tellement bâclée que je me suis demandée si l'auteur nous faisait une blague (mais non, je ne crois pas).

Et si le traitement des personnages et de leur monde m'a semblé pour le moins un peu léger, il en a été de même pour la trame de l'histoire, présentant nombre de coïncidences et de raccourcis vraiment trop faciles (sur toutes les planètes de toutes les galaxies possibles Breq et Seivarden se retrouvent par hasard exactement dans le même endroit reculé? Breq, sans trop savoir pourquoi, décide de le/la sauver et de l'emmener avec elle et oh, quel hasard, Seivarden se révèle essentiel à son plan? Et l'histoire du pont sur Nilt, quelle utilité, à part remplir un ou deux chapitres ? Et je n'aborde même pas le plan de vengeance de Breq, digne du meilleur James Bond, mais pas vraiment ce à quoi on s'attendrait dans un futur aussi avancé...)

Le style est, quant à lui, totalement plat. Même quand elle décrit des lieux qui pourraient être magnifiques ou fascinants, Leckie arrive à le faire d'une manière tellement... soporifique que j'arrivais à peine à me les représenter.

Ah, et si vous êtes fan de science et de technologie, passez votre chemin, parce qu'ici on nous présente des armes et des outils aux capacités vraiment incroyables, sans une once d'explication sur comment ils peuvent bien fonctionner.

Ma critique semble sans doute sévère, désolée, mais quand on a lu Asimov, Dan Simmons, Ursula le Guin et quelques autres, on devient un peu exigeant ! Surtout quand on est en présence d'un livre qui a reçu tant de prix, et qu'on s'attend à être un minimum impressionné, pour se retrouver au final avec un livre qui ressemble plus à une ébauche avec pleins de faiblesses qu'à un roman abouti.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Il est facile de dire que, si vous aviez été là, vous auriez refusé, que vous auriez préféré mourir plutôt que de participer au massacre, mais tout semble bien différent quand c'est réel, quand vient le moment de choisir.
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La courtoisie, bien entendue, était de pure forme. On ne refusait pas les invitations de la Sécurité de la Station. Même si nous le tentions, il y avait des renforts dehors pour s'assurer de notre assentiment.
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Seuls sont rééduquées les criminels, ou les gens qui ne fonctionnent pas bien. Nul ne se soucie vraiment de ce qu'on peut penser du moment qu'on agit comme on est censé le faire.
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Parlez et vous montrez à tous que vous avez une opinion. Taisez-vous et vous laissez croire que non seulement vous en possédez une, mais que vous la cachez.
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Si tout ce qui se passe est la volonté d'Ammaat, si rien ne peut se passer qui n'est pas déjà conçu par la Divinité, pourquoi se donner la peine de faire quoi que ce soit ?
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Vidéo de Ann Leckie
Many fantasy and science fiction series feature characters who are not humans from our world—whether they're aliens, faeries, or simply humans who live in a world created just for the book. On this panel, several authors discuss the process of building a new culture from scratch, building on real-world inspiration and making fictional cultures both authentically alien and relatable to readers.
Featuring Ann Leckie, Suyi Davies Okungbowa, Essa Hansen, and Davinia Evans
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