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J'ai emprunté ce livre, le fou de l'île, sans trop savoir pourquoi ni quelle était précisément son intrigue. Je savais que c'était un roman de Félix Leclerc mais je n'avais même pas regardé la quatrième de couverture. Je supposais que cette histoire de fou, il ne fallait pas la prendre au premier degré, mais qu'il s'agissait plutôt d'un passionné. Sachant le grand amour que l'auteur portait à l'île d'Orléans, je m'attendais donc à une évocation de ses jolis passés là-bas. Eh bien, j'avais tort. C'est véritablement l'histoire d'un fou, disons plutôt d'un type un peu simple d'esprit, qui apparaît un beau jour avec la marée. L'arrivée de ce type soulève les passions, certains voudront le prendre sous leur aile, d'autres s'en inquiéteront (jusqu'à la moitié du XXe siècle, la peur de l'étranger persistait), les plus jeunes veulent s'amuser avec lui ou à ses dépens, etc. On craindra qu'il ne corrompe la jeunesse avec ses idées bizarres. C'est que ce fou n'est pas si bête qu'on le croit. Oui, sa compréhension et sa conception de l'univers est assez simpliste mais, parfois, ça amène à considérer le monde autrement. Ne pas se laisser mener par le capitalisme mesquin. Espérer de meilleurs lendemains. Voir la beauté du monde. Rêver. Même les yeux ouverts. Ça peut faire peur à bien des gens qui, autrefois, étaient confortables dans leurs habitudes et façons de penser. Ceci dit, on est loin d'un roman philosophique. On y retrouve bien quelques messages sur le sens de la vie mais ils sont tellement explicites que ça ressemblait à une morale imposée. Pareillement pour ses personnages un peu stéréotypés, presque unidimensionnels. Ainsi, le fou de l'île prend plutôt des accents de conte avec ses histoires de fous et autres si enracinées dans le folklore québécois. Cet univers me paraissait assez famillier. Il me semblait y reconnaître celui des contes de Fred Pellerin. Lui aussi ne disait-il pas que chaque village avait son fou ? Bref, ce fut une lecture peut-être pas très passionnante mais tout de même agréable surtout à cause de la poésie qui s'en dégageait. Il y avait la beauté des mots, Félix Leclerc étant un parolier dont la réputation n'est plus à faire, et aussi l'évocation de la nature et un certain art de vivre dépeints avec onirisme. + Lire la suite |