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Critique de gabb


Quand on a vu le jour dans une caravane pourrie, entre les bras d'une prostituée alcoolique, on peut considérer qu'on démarre dans la vie avec un sacré handicap...
Quand on est, en plus, elevé comme un clébart, au sens le plus tristement premier du terme (coups de triques et nuits seul dehors), on ne s'en relève pas. A moins, peut-être, de cramer nos derniers fusibles mentaux, de renoncer à toute humanité et de se changer en bête féroce.
C'est ce qui arrive ici au jeune Ringo, et c'est ce processus d'implosion psychologique, cette résilience du survivant que j'espérais toucher du doigt dans ce roman, en m'inscrivant à la dernière Masse Critique.

Hélas, trois fois hélas, j'ai vite réalisé que mes attentes risquaient d'être déçues... Nous n'assistons là qu'aux errements d'un désaxé, utltra-violent et sans moralité aucune, qui tue sans raison et multiplie les atrocités au grès de ses pulsions. Aucune "autopsie" de notre tueur-né, recul et profondeur quasi-nuls, personnages inconsistants et sexe gratuit à outrance : cette fuite en avant malsaine, sans finalité, tourne vite à la farce morbide, très péniblement débitée.
Car pour ne rien arranger, le style télégraphique de Benoit-Marie Lecoin (qui, je l'espère, ne me lit pas) est d'une platitude inouïe, et certains passages sont dignes des pires rédactions que ma classe de 6eme B imposa naguère à la regrettée Mme Delarue... Ce qui se voulait trash se révèle ici complètement insipide, et c'est gênant pour un roman prétendument subversif et dérangeant, qui s'adresse à un public averti (question "avertissement", j'espère vous avoir suffisamment mis en garde ! ;-))

Bien sûr, si vous n'avez rien contre les mauvais films de série Z ni sur les pléonasmes indigents du type "il sortit dehors", ou si vous n'avez rien de plus urgent à lire (un vieux Boule et Bill peut-être ?), vous pouvez tenter le coup.

De mon côté, j'espère oublier rapidement cette mauvaise pioche et avoir plus de chance lors de la prochaine Masse Critique.
Je suis un garçon poli et je remercie quand même Babelio et les éditions "le Murmur" (qui par ailleurs m'ont permis de découvrir une jolie collection : papier de qualité, format, typographie et mise en page très agréables !).
Ciao Ringo, et sans rancune !
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