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Critique de Belem


Grâce à cet admirable ouvrage (qui fait figure de référence), on comprend tout d'abord qu'il y a une cohérence entre le vocabulaire et l'usage que l'on en fait.
Un cuisinier utilise les mots « poisson » et « volaille », qui n'ont pas de sens pour le biologiste, mais, curieusement, il n'emploie jamais les mots « mammifère » ou « oiseau ».
Pour un scientifique, le mot poisson n'a pas de sens. de même que « invertébré ».
Parce que d'une part, on ne définit plus les groupes d'espèces par un caractère qui leur manquerait, et que, ensuite, la classification phylogénétique, nouvelle manière scientifique de classer les espèces, a bouleversé les anciennes classifications, et du coup supprimé des groupes qui étaient en réalité incohérents (on dit plutôt qu'ils ne sont pas « valides »).
Les reptiles, les amphibiens ou les algues, par exemple, ne sont pas valides non plus.
Par contre, rassurez-vous, les mammifères et les oiseaux, cela a un sens dans la classification phylogénétique.
Ce qui m'a intéressé, ensuite, c'est que cette nouvelle classification, que l'on peut désormais qualifier de scientifique, est une (des nombreuses) conséquence(s) de la théorie de l'évolution. Les organismes vivants sont porteurs d'un passé, et l'évolution est irréversible. On peut donc définir des liens de parenté, non pas sous la forme « Qui descend de qui ? » – déformation de la théorie de Darwin – mais « Qui a un ancêtre commun avec qui ? ».
Plus précisément, en répondant à la question « Lequel est-il plus proche d'un second que du troisième ? », on peut théoriquement reconstituer de proche en proche les branches phylogénétiques du vivant. Ainsi, bien que la baleine ne possède plus qu'un vestige de membres antérieurs, elle est plus proche de la vache que du requin.
La réalisation de cette classification utilise les procédures définies par Willi Hennig dans les années 1950, mais également les progrès de la biologie moléculaire et de la comparaison des séquences d'ADN.
Ce livre, bien conçu, est très intéressant car, comme le dit Guillaume Lecointre, cette classification permet de « rendre compte de la diversité du vivant par sa structure et par son histoire ».
De plus, il montre ce qui constitue une démarche scientifique, dont le but est de produire de la connaissance objective.
A noter : Ce livre va faire l'objet d'un « deuxième tome » en avril 2013, car « dans le premier volume, certains groupes comme les plantes à fleurs n'occupaient qu'une place mineure (leur classification ayant nécessité de longs travaux) », de même, « quelques grands groupes d'animaux étaient quasiment absents car leurs classifications n'étaient alors pas résolues ».
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