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EAN : 9782702142448
384 pages
Calmann-Lévy (17/08/2011)
3.25/5   8 notes
Résumé :
« Plus l'amitié approche de l'amour, plus elle est parfaite...»
Paris, 1896. Lors d'une soirée mondaine où elle s'ennuie, Denise Tremors, mère d'une petite fille, rencontre Philippe de Luzy, un gentleman célibataire. Entre eux, la complicité est immédiate. Quelques jours plus tard, Denise reçoit une lettre : Philippe souhaite la revoir. De ce premier courrier naîtra une amitié forte et sincère. Ils entretiendront une correspondance journalière et se donneront... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
mitié amoureuse est un roman épistolaire qui m'a fait penser à Balzac (La Duchesse de Langeais) et à Flaubert (l'éducation sentimentale). Nous sommes en effet totalement dans une autre époque, et il est toujours intéressant de lire de nos jours un roman qui fut contemporain il y a plus d'un siècle.

Oui, le roman peut paraître désuet, suranné. Cette correspondance montre les relations, cette fameuse amitié amoureuse qui donne son titre au roman de Denise et de Philippe sur plusieurs années. Leurs sentiments, complexes, sont analysés finement, leurs pudeurs, leurs réticences aussi, leur évolution également, avec des actes, ou plutôt des absences d'actes qui ne sont plus de notre époque.

Denise est séparée, elle a souffert en amour, Philippe, lui, est un éternel célibataire qui ne franchit pas le pas, ne s'engage pas, ou plutôt, tombe amoureux de cette femme séparée, qui élève seule sa fille Hélène. Il est plus facile de ne pas s'engager officiellement quand l'autre n'est pas libre – oui, je raisonne comme en 2020 – et quand l'autre ne veut plus s'engager sur les chemins amoureux, à cause de déception, à cause de sa maternité aussi, qui lui fait penser à préserver sa fille – ou comment tenter de préserver sa fille des déconvenues, des douleurs que Denise « Nisette » a elle-même ressenti. Je cite Philippe Quinault, un de mes auteurs du XVIIe qui a le plus parlé d'amour « nous donne-t-on un coeur pour n'en rien faire ? » (Alceste, 1673). Dans le cas de Denise, presque.

Elle n'est n'est pas seule, et d'autres personnes gravitent autour d'elle, comme son amie Germaine. Elle souffre encore à la pensée de son enfant mort, elle a gardé précieusement ses souvenirs, et a un franc-parler qui fait plaisir à voir au milieu de ses douairières et de ses messieurs bien-pensants, qui attendent surtout d'une femme qu'elle soit discrète, qu'elle passe le plus inaperçu possible. Il est aussi un autre couple, les Danans, dont une des réflexions du mari m'a mise mal à l'aise : « si j'avais été sûr d'avoir une fille semblable à cette petite, j'aurais aimé que vous eussiez un enfant ». Sa femme, Marie-Anne, que Denise admire beaucoup, commente ainsi les propos de son mari : « Ce n'est pas seulement en père que Paul aime tite-Lène ; c'est pour cette fraîche féminité, cette coquetterie naissante, qui émanent d'elle ». Rappel : Hélène a huit ans quand de tels propos sont tenus. Si je dois développer, je dirai que, déjà, la femme était soumise au désir (ou non) de paternité de son mari (et sur qui reposait la contraception ou l'interruption de grossesse, toutes deux interdites je le rappelle ?) et qu'il désire que l'enfant soit déjà une femme. D'ailleurs, l'éducation des filles est totalement inexistante, et Denise de dire très souvent tout le mal qu'elle pense du caractère de sa nièce Suzanne, qui n'a pas été éduquée pour être une bonne épouse. Denise, elle, compose, mais toutes les autres femmes me semblent avoir des existences d'une grande vacuité en dehors des mondanités, qui sont des faits tout aussi vides de sens pour moi aussi. Pour faire bonne mesure, l'existence de Philippe est tout aussi vide. Quant au mariage, il est surtout questions non des sentiments, qui passent à la trappe, mais des arrangements qui permettent de vivre avec suffisamment d'argent pour mener une vie mondaine harmonieuse.

Alors oui, ce fut un livre intéressant à lire, parce qu'il nous montre une époque qui n'est plus. Il nous montre surtout des gens extrêmement aisés qui n'avaient d'autres préoccupations que d'étudier, d'analyser leurs sentiments, entre deux mondanités.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Je tiens à remercier Flamant Noir Editions pour m'avoir permis de découvrir ce petit bijou. Si vous me connaissez, vous le savez : j'adore les romans épistolaires ! Celui-là ne fait pas exception. D'autant qu'il a été écrit en 1896 et qu'en ce temps-là, soyons honnêtes, la correspondance était tout de même autre chose que ce qu'elle est de nos jours.

Denise est une femme mariée, séparée, qui élève seule sa fille Hélène, entourée par sa mère, sa belle-mère et ses amis intimes. Philippe, gentleman trentenaire et célibataire, lui écrit à la suite d'une soirée lors de laquelle ils ont passé un agréable moment. Une amitié intense, passionnée, va découler de cette correspondance, donnant parfois naissance à certains sentiments qu'ils doivent alors réprimer, en accord avec la bienséance de l'époque.

Alors oui, c'est un roman d'un autre siècle, mais pour ma part, j'aime beaucoup les valeurs de ce temps-là et j'ai apprécié l'évolution de cette relation épistolaire amicale. La correspondance s'étendant sur plusieurs années, de grands changements ont lieu dans la vie des uns et des autres. Les sentiments évoluent, s'intensifient, s'éteignent. Nous sommes emportés tout au long de cet échange enflammé par la plume fabuleuse de l'auteure. Les personnages ont de l'esprit, raisonnent, philosophent parfois, et citent même leurs contemporains (Maupassant, Georges Sand…). Je suis très heureuse d'avoir découvert ce roman, remis au goût du jour et facilement accessible grâce aux notes en fin de page pour expliquer les mots anciens et compliqués. J'aime cette façon d'écrire et de parler du XIXème siècle. le charme a fonctionné sur moi, sans conteste.
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"Je te fuis, tu me suis ; je te suis, tu me fuis" pourrait être un des résumés de ce roman.

Ah quelle amitié entre nos deux protagonistes qui deviendra, bien plus que ça, à l'un puis à l'autre, de la passion et une (impression ?) d'amour véritable ; quand pour l'autre il n'en est plus rien qu'une seule amitié. L'erreur de cette liaison d'amitié, si l'on peut qualifier ceci d'erreur, et que les symptômes de l'amour ne les prennent pas au même moment, et que l'histoire aurait pu être alors tout à fait différente...

C'est un peu le jeu du chat et de la souris. Les montagnes russes des sentiments humains entrent en jeu, et pour ce "couple" d'amis, quelqu'en soit la situation, il est impossible de se séparer.

Et si je cite : "on ne meurt pas d'amour" (et moi je pense : ???), le Spleen se fait souvent sentir ; mais l'on pourrait y analyser parfois aussi, des jeux de :
séduction certes, mais aussi pitié, et manipulation !

Quelle complexité humaine !
Comme dirait Zweig, il s'agirait de : La confusion des sentiments.

Ce roman, qui m'a paru long au départ quand je me suis rendue compte que quelques 400 pages n'allaient être que des lettres est finalement passé....très vite sous ma lecture.
Je quitte à grands regrets Philippe et Denise,
Et laisserai vagabonder mon esprit..
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En ce 14 février 2020, commercialement célébré par la « fête des amoureux », ressort, aux éditions « Flamant noir », « Amitiés amoureuses », par Hermine Leconte de Nouÿ, qu'elle écrivit en 1896.

Nous l'avons lu pour vous et vous en proposons, dans le présent article, so résumé et notre critique.

Plus connue pour une supposée correspondance amoureuse avec le grand Guy de Maupassant, publiée en 1912, dans « La grande revue », par une certaine « Madame X », et dont on sait, depuis, qu'il fut le fait de l'auteur Adrien le Corbeau (ça ne s'invente pas), Hermine Leconte de Nouÿ - auteure de la fin du XIXe et du début du Xxe siècle -, qui publia quinze ouvrages, dont certains furent des collaborations avec d'autres auteurs.

« Amitié amoureuse », que nous vous présentons ici, est le troisième ouvrage de Hermine Leconte de Nouÿ. Il s'agit d'un roman épistolaire qui raconte la relation d'amour platonique (mais pas tant que cela...), entre Denise Tremors, femme élevant seule sa fille, Hélène, encore jeune enfant, et de Philippe de Luzy, gentilhomme célibataire, qui se rencontrent lors d'une soirée mondaine.

Le style littéraire épistolaire a quelques très grands classiques à son actif (on pense, en tout premier lieu, au si célèbre « Les liaisons dangereuses », bien évidement), et ce malgré qu'il soit assez peu goûté à notre époque, le « format lettre » rendant difficile le rythme dans l'action. Il faut donc, déjà, être sensible à cette forme littéraire pour pouvoir se plonger dans « amitié amoureuse ». Si vous y arrivez, alors vous aurez la chance de pouvoir profiter d'un très bel ouvrage, dans son style suriné vis à vis de notre époque (et donc, exotique), qui fait d'autant plus de bien à cette époque qu'est la notre, gangrenée par la perte de l'usage de la pratique de correspondance épistolaire, et donc la perte de la connaissance de la langue, d'un phrasé agréable remplacés par l'immédiateté et sa pensée utilitariste qui fait réduire même un simple mot de cinq ou six lettre en une sorte d'onomatopée de deux lettres.

Pour ce qui est de son histoire, par contre, seules les apparences trompeuses dues au style, peuvent faire croire que cela ne pourrait se passer à notre époque, que cet amour-amitié entre un homme et une femme, avec sa complexité, pour chacun des deux protagonistes, a savoir où se placer, d'un point de vue affectif, émotionnel, sentimental, vis à vis de l'autre et, surtout, vis à vis de lui-même.
C'est, d'ailleurs, ce qui fait le grand intérêt de ce roman qui – hélas, à nos yeux -, est trop simpliste en ce qui concerne son titre « amitié amoureuse », donnant tout le sel de son contenu.

Mais que ce triste choix de titre n'empêche personne de profiter de la lecture de ce bon roman épistolaire, qui en fit la grande référence de son auteure, pour la promotion du reste de son oeuvre.

Note : 4,5/6 étoiles

Christian Estevez

Critique publiée sur le site du média "FemmeS du Monde magazine", le 14 février 2020

Remerciement aux éditions Flamant Noir.
Obtenu en service presse numérique via #NetGalleyFrance
Lien : https://femme-s-dumonde.com/..
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Quelle déception ! Je pensais lire une nouveauté et si j'ai bien tout compris ce livre est une réédition de celui qui est paru en 1896. Wikipedia nous dit que ce fut un succès mondial ! Rien de moins.

A l'époque ce fut sans doute un livre moderne, mais je l'ai trouvé très démodé forcément, je ne suis déjà pas attirée par ce genre mais leurs petites histoires de réceptions mondaines, de dîners, de voyages, d'amours amicales ou d'amitié amoureuse ne m'ont pas du tout intéressée.

En revanche, je suis sûre que certaines personnes participant au challenge Correspondances d'autrefois par exemple, pourraient aimer ce livre, je l'envoie à qui en fait la demande avec pour objectif de le faire voyager et apprécier à sa juste valeur je l'espère.


Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Pour en revenir à nous, y a-t-il, au fond, rien de plus étrange que ce sentiment qui nous lie ? C'est vraiment sur cette question, que le psychologue délicat qu'est Bourget, devrait faire marcher son prochain roman, car nos lettres toutes décousues, se suivant à peine, n'en peuvent constituer un.
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Parce que la mission des femmes est de vous servir, de vous adorer sans discussion, d'écarter de vous la peine, le souci, l'ennui, ne le peuvent-elles plus faire quand elles pensent ?
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Ah ! La misérable petite chose que les mots pour exprimer : je souffre ! Et quelles richesses les combinaisons harmoniques nous déversent pour chanter cette souffrance ! Un peu abstraites dites-vous ? Bien plus personnelle, bien unique, puisque nous n'avons pas de termes fixes pour dire cette souffrance. Si le public sent la douleur que nous avons mise dans nos chants, il dit : "C'est beau, je suis ému". Il ne dit pas : "c'est mon propre mal".
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Vous n'avez pas une âme d'artiste ; ces âmes-là ne connaissent pas le découragement, elles demeurent éternellement combatives pour donner le jour aux idées qui dévorent leurs cerveaux et leurs cœurs, et c'est par coquetterie aussi bien que par orgueil qu'elles ne montrent pas les plaies que leur ont faites les ronces du chemin.
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Que d'énergie déployée par chaque individu pour former cette chaîne étonnante qui se déroule de siècle en siècle et qui est l'humanité ! J'en suis comme anéantie quand je lis l'histoire générale, et me demande si c'est beau ou si c'est monstrueux, ce travail de chacun pour tous qui éternise la douleur humaine.
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