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EAN : 9782916130293
Editions du Chemin de Fer (04/11/2010)
3.96/5   13 notes
Résumé :
"Je hais mon dormeur qui peut se créer, avec de l'inconscience, une paix qui m'est étrangère. Je hais son front de miel. Il a un visage d'ange mais si je le secoue c'est une bête écartée d'un os."

Lire l'oeuvre de Violette Leduc, participe toujours de l'expérience : expérimentation des mots, de leur sens, de leur contre-sens, de l'obsession de l'écriture, de la face charnelle du texte.
Ce récit court et touffu, publié en 1948 et jamais réédité... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les nuits ne sont pas faites pour dormir. Les nuits sont faites pour aimer, boire, lire, s'aimer encore, se tordre et réfléchir. Ne maudissez pas les insomnies et chérissez les cernes, c'est au coeur de la nuit que naissent les plus vives pensées. Les nuits sont faites pour rêver parfois, pour s'entrelacer beaucoup, pour écrire, rire et s'emmêler, pour froisser les draps et s'évader. Une insomnie, c'est s'évader dans un monde imaginaire, c'est prendre le temps de composer un nouvel univers, dans lequel le réel n'existe plus, un monde sans âge et sans contraintes, un monde dans lequel on peut mordre et chanter, aimer comme on dévore, sans limite et sans faim, par pure gourmandise, par pur plaisir. Les nuits ne sont pas faites pour dormir mais pour maudire ceux qui dorment, surtout s'ils sont à portée de main, dans nos draps sales, à ronfler paisiblement alors qu'ils pourraient aspirer à l'enivrante folie de l'insomnie. Maudissons les sages, les raisonnables, les couche-tôt, tous ceux qui dorment du sommeil du juste alors qu'ils pourraient eux-aussi réveiller les anges, exhortons-les à mêler leur sueur à nos lèvres peintes et chérissons le noir de la nuit dans laquelle s'oublier. Ne craignez pas la nuit, profitez-en pour disparaître et imaginer, pour créer et ressentir, aveuglément, furieusement. Laissez parler vos sens, ils se réveillent toujours en pleine nuit, lorsque le noir absolu nous enivre. Ne maudissez jamais vos insomnies et laissez-vous enivrer par le récit sensuellement fou de Violette Leduc, au coeur de la nuit.

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Un court récit sur le monde de l'insomnie, de son ressenti, de ses attentes ; un monde qui ne peut être partagé avec les dormeurs et tout particulièrement avec la ou le partenaire de lit !
Une très belle écriture pour décrire ces états.
Mais c'est aussi la découverte des éditions du Chemin de Fer qui nous offrent un superbe ouvrage (cousu), vu par Catherine Violet.
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Je hais les dormeurs est un court texte de Violette Leduc, publié en 1948 et jamais réédité jusqu'à ce que les Editions du chemin de fer l'éditent à 100 exemplaires.
On plonge dans une nuit d'insomnie sous la forme d'un texte en prose poétique.
Il a été écrit durant la rédaction de Ravages, son 3e roman. Il figure d'ailleurs dans ce livre sous une autre forme. Parallèlement, le texte a été publié par L'Arbalète, une revue littéraire à l'été 1948.
Violette arrache 15 feuillets de son manuscrit et les donne à une amie, Adriana Salem : c'est une version intermédiaire entre celle de l'Arbalète (qu'on trouve rééditée aux Editions du Chemin de Fer) et celle de Ravages.
Le dormeur, c'est Marc, c'est un homme, dans ce texte, mais cela pourrait être aussi Cécile que Violette ne cesse de tenter d'arracher au sommeil...
L'image du balancier, de l'acrobate est très présente dans ce texte poétique.

Lien : http://edencash.forumactif.o..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La goutte de rosée à la pointe d'un brin d'herbe a plus d'assurance que moi. C'est trop fastueux le recommencment d'une journée, c'est trop surnaturel le contraire de la fin du monde...
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Voici l'homme qui a découché. Voici le peureux qui racle les murs avec son épaule. Voici l'irrégulier qui fuit l'Aurore dans sa première robe de bal de tous les jours. Voici mon frère de lait à qui je ne parlerai pas qui se cache dans une entrée. Mais la royauté universelle progresse avec le jour qui vient.
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Je hais les dormeurs. Ce sont des morts qui n'ont pas dit leur dernier mot. Ils méconnaissent la nuit quand elle est pleine.

Page 9
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Videos de Violette Leduc (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Violette Leduc
Lecture par Mathilde Forget & Laura Vazquez Festival Paris en toutes lettres
En 1955, les Éditions Gallimard publient une édition censurée de Ravages de Violette Leduc. Un drame personnel et littéraire pour l'autrice, qu'elle décrit encore vingt ans après comme un « assassinat ». Cette année, une nouvelle édition propose enfin une structure revue et augmentée des passages censurés, au plus près de l'entreprise romanesque et autobiographique de Violette Leduc. Mathilde Forget qui a écrit l'une des deux préfaces, propose une soirée mêlant archives, lectures et chansons, accompagnée par la poétesse et romancière Laura Vazquez, pour fêter ensemble cet événement littéraire.
« Mon baiser est intègre lorsque j'embrasse indirectement la peau. La bouche s'épuise, la faim persiste. » Violette Leduc, Ravages
À lire – Violette Leduc, Ravages (édition augmentée), coll. « L'imaginaire », Gallimard, 2023. Mathilde Forget, de mon plein gré, Grasset, 2021. Laura Vazquez, le livre du large et du long, éditions du sous-sol, 2023.
Son : Lenny Szpira Lumière : Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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