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Critique de oiseaulire


Quel style flamboyant et poétique ! Nul doute que voici un petit chef-d'oeuvre, et l'on comprend que le refus par les éditeurs de ce joyau, au milieu du siècle (le vingtième) ait provoqué chez son auteure une dépression due à la mise en doute de son talent, et de l'expression artistique de ce qu'elle considérait comme une vie de merde vécue par une femme très laide.

Bien sûr on peut se demander pourquoi l'art de Jean Genet évoquant l'homosexualité masculine était reconnu alors que celui de Violette Leduc a ébouriffé le monde de l'édition avec sa très belle évocation des amours saphiques.

C'est qu'une femme parlant aussi ouvertement de sa sexualité remettait en cause les fondements mêmes de la société, établie sur l'exubérante vitalité de la libido masculine et la frigide retenue de l'érotisme féminin.

Et ce pari éditorial là, nul ne pouvait l'assumer : il faut bien vendre, et aussi éviter les procès pour atteinte aux bonnes moeurs. C'est pourquoi Leduc a longtemps été considérée comme un écrivain pour écrivains, et non pour le grand public. Un succès d'estime très restreint.

Et au cas où on aurait envie de juger l'époque, admettons que les choses n'ont pas tellement changé. Surtout si vous êtes une femme quelconque, sans prétention à la création littéraire...

Une femme quelconque, certes Violette Leduc ne l'était pas, elle qui a su transformer sa vie en feu d'artifice de la phrase et des sensations.
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