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EAN : 9782290120187
506 pages
J'ai lu (06/01/2016)
3.6/5   84 notes
Résumé :
Madrid, 11 mars 2004, dix bombes explosent dans des trains de banlieue. Rescapée, le lieutenant Emma Lefebvre entre en guerre contre le terrorisme. La découverte d'une valise contenant le cadavre d'un trafiquant de drogue espagnol, échouée sur une plage landaise, dix ans plus tard, ravive les vieilles blessures. Emma met bientôt au jour une véritable organisation mafieuse, avec à sa tête Javier Cruz, seigneur de l'antiterrorisme. Des rives du fleuve Nervión aux bas-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Ledun is back.

L'Homme Qui A Vu l'Homme traitait de l'organisation séparatiste ETA et de la mystérieuse disparition de l'un des siens.
Au Fer Rouge s'y réfère très largement tout en proposant de nouvelles pistes, notamment celle de la dualité de l'homme (la femme n'étant pas en reste) et de sa fulgurante propension à basculer vers le côté obscur de la force. Rien que de très habituel me direz-vous. Pour le péquin de base, certainement, mais lorsqu'il s'agit de flics renommés à l'opportunisme échevelé, une certaine idée de l'éthique en vient à prendre du plomb dans l'aile. Et le plomb aurait tendance à voler en escadrille ces temps-ci...

Question légitime de la part de Mme Bellepaire de Loches qui me demande s'il faut avoir lu L'Homme qui...pour en apprécier la substantifique moelle. Oui z'et non. Oui car Ledun balance régulièrement les tenants et les aboutissants du précédent opus. Non car il ne s'agit pas ici d'une suite directe. Ceci étant dit, il serait vraiment dommage de passer à côté au vu de la qualité reconnue et avérée de son prédécesseur.

Une fois de plus, Ledun m'a passionné.
Paru aux éditions Ombres Noires, collection qui colle parfaitement à ces nouveaux protagonistes, Au Fer Rouge met ici l'accent sur des ripoux de niveau stratosphérique évoluant au vu et au su des hautes instances étatiques qui les dirigent et les couvrent sans vergogne, l'intérêt de l'état primant plus que tout.

Et lorsque votre boss vous annonce que c'est open bar à volonté, Javier Cruz, ponte de l'anti-terrorisme, ne se le fera pas signifier deux fois. Flic mafieux ne lui posera jamais aucun problème de conscience d'où ce formidable réseau de drogue censé, par des moyens largement explicités dans le bouquin, combattre l'ETA. Si, si, c'est possible, le mal par le mal...
Léger gravillon dans la godasse gauche, Emma, flic pugnace et intègre bien décidé à siffler la fin de la récré.

Ledun signe ici un bouquin de genre puant la corruption et suintant l'opportunisme.
Petit bémol concernant les nombreux personnages qu'il faut au départ bien identifier mais une fois la chose faite, c'est du plaisir en barre, les nombreuses substances illégales parsemant ce cauchemar éveillé n'y étant absolument pour rien votre honneur...
Cela va de la pute au grand coeur à l'homme de main fidèle et bestial en passant par le jeune militant basque avide de vengeance envers le politicien véreux. Pléthore d'acteurs, plaisir de lecture démultiplié.

Au Fer Rouge est un bouquin clairement typé qui ne fera peut-être pas référence mais qui procurera un plaisir incommensurable à tout amateur d'excellence en matière de récit burné et audacieux. le tout se tient parfaitement et préfigure de ce qui pourrait bien se tramer dans les arcanes du pouvoir. Plausible et travaillé, ce Fer Rouge prouve, si besoin était, que Ledun est devenu un auteur à suivre de très près. A coller aux...basques oserais-je même...
Un petit conseil avant d'en entamer sa lecture, ne faire confiance à personne et ne jamais se départir de son gilet pare-balles de niveau III-A. Je vous ai déjà parlé du vol en escadrille ?
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Retour au Pays basque avec "Au fer rouge" qui suit "l'homme qui a vu l'homme". Marin Ledun mêle plusieurs trames : il est question de lutte antiterroriste, de corruption, de trafic de drogue, de scandale écologique, de prostitution et de magouilles immobilières... Rien que ça. L'auteur parvient à combiner ces différentes intrigues avec maestria de telle sorte que son récit reste parfaitement intelligible. Son objectif est de dépeindre un "enfumage dans les règles de l'art". Et il parvient à mettre en place un vaste complot mêlant des policiers véreux et des barbouzes qui n'hésitent pas à franchir la ligne rouge au nom de la raison d'Etat. Au diable la justice et la morale ! Les pires crapules ne sont pas celles que l'on croit et les justes causes servent parfois à couvrir les pires pratiques. Marin Ledun a réussi à reproduire la dynamique de l'opus précédent. C'est percutant, incisif, ça va vite. L'action et la violence boostent l'intrigue. On devine l'influence des grands maîtres du genre "adrénaline et corruption". S'il manque au roman un petit supplément d'âme, "Au fer rouge" n'en est pas un moins un polar maitrisé et terriblement efficace.
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On poursuit la balade en Pays Basque ...

Marin Ledun continue sa petite musique policière, jouant sa partition entre barbouzes anti terroristes, flics pourris, sur fond de militants de l'ETA, d'écologie, de politique et de trafic de drogue. Ce livre peut sans doute se lire indépendamment de "L'homme qui a vu l'homme" mais il faut bien admettre que le contexte et les personnages y font de nombreuses fois référence.

C'est sans doute pour cela que cette enquête, nouvelle ou en continuité, m'a moins intéressée que la précédente, comme une impression de déjà lue.

Du coté des "gentils" pas si gentils que ça, ce sont deux policiers qui se repartissent le boulot, un commandant mollasson et sentimental et une jeune lieutenant qui a les mors aux dents.
Du coté des "méchants", toujours des flics, taupes, mercenaires ou autres compromis de l'Etat, qui tentent de sauver leur peau, à défaut de leur business.

La question est toujours de savoir qui, au plus haut niveau, commande et finance des opérations de grand banditisme dans le nouveau contexte de détente dans la lutte anti terroriste basque .

En tous cas, "Pas de vague! " est le mot d'ordre de la hiérarchie. Pourtant il semble faire un temps épouvantable sur le Pays Basque, au propre comme au figuré.

Marin Ledun reste impeccable dans son savoir-faire de scénario tordu. Il déplie cette histoire louche et obscure avec efficacité, la rythmant par des chapitres courts et nerveux et donnant corps à des personnages tous plus noirs les uns que les autres.
Rien à dire, c'est du savoir-faire dans le registre."tous pourris"!
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Avec ce nouveau roman, qui succède à L'homme qui a vu l'homme (une suite sans en être une), Marin Ledun continue à surfer sur la vague des histoires à classer entre barbouzerie, politique et terrorisme, le long de la magnifique côte basque.

Oui, l'auteur semble vraiment avoir trouvé sa voie (voix) à travers ces récits où la corruption n'a plus de limite, où la perte de valeurs semble être la norme (sauf pour ceux qui s'en inventent pour essayer de faire passer la pilule).

Trafic de drogue, scandales environnementaux, règlements de compte sur un air de « tous pourris », le cocktail est explosif.

Le roman de Ledun sort son épingle du jeu par cet environnement spécifique et son coté si réaliste. C'est aussi une écriture particulière et vraiment personnelle.

Il est un peu difficile de ne pas s'y perdre au début, tant les protagonistes sont nombreux et leurs manières d'être difficiles à cerner. Il faut s'accrocher un peu pour commencer à comprendre où veut nous mener l'écrivain avant que le tout ne prenne forme.

Car ce roman est comme une partie d'échec, chaque personnage avance ses pions en ne pensant qu'à son propre intérêt, se rendant coup pour coup sans se rendre compte qu'ils font partie d'un grand ensemble particulièrement instable.

On est loin d'une banale visite touristique du pays basque. Les vertus de l'iode sont balayées par un Marin Ledun qui nous brosse le tableau ravageur d'un milieu où tous les coups sont permis. Réalité ? Fiction ? Je ne préfère pas imaginer la réponse à cette question…

Pour mieux décrire l'horreur, Ledun ne prend pas parti, son style est souvent très descriptif, direct et il use d'une distanciation parfois assez déstabilisante. Capable d'envolées stylistiques étonnantes tout comme d'un détachement glaçant, il construit son récit avec un recul qui rend difficile le ressenti d'une quelconque empathie pour quelque personnage que ce soit.

Chacun est une pièce d'un puzzle complexe, dont l'auteur joue avec un vrai talent. Je me dis qu'il aurait sans doute mieux valu que je lise L'homme qui a vu l'homme avant celui-ci pour davantage adhérer à cette histoire touffue, qui fait froid dans le dos. On est, en tout cas, bien loin du banal polar.

Merci à l'éditeur Ombres Noires et à Babelio pour cette lecture.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Avec L'homme qui a vu l'homme, Marin Ledun nous offrait l'an dernier un des tous meilleurs romans noirs de 2014 (et des années précédentes, d'ailleurs). Mais si l'enquête d'Iban Urtiz sur la disparition du militant basque Jokin Sasko avait pris fin, nombre de ses protagonistes n'ont pas disparus. C'est quatre ans après les faits décrits dans L'homme qui a vu l'homme que débute Au fer rouge avec de nouveau une disparition ; celle de Domingo Augusti, maillon d'un trafic de drogue entre l'Espagne et la France. Une disparition bien brève cependant, puisqu'Augusti refait littéralement surface enfermé dans une valise sur une plage des Landes après un périple sous-marin dans le golfe de Gascogne. Voilà un cadavre encombrant pour ceux qui pensaient s'en être débarrassé définitivement, une équipe de policiers français corrompus et de nervis de l'antiterrorisme espagnol dirigés par Javier Cruz.
Marin Ledun se place d'emblée avec une des citations qui ouvrent le roman dans la trace de Don Winslow. Et s'il cite une phrase de Savages , c'est incontestablement vers La griffe du chien qu'il louche dans son désir de démonter complètement les mécanismes de la corruption et de la compromission qui sont à l'oeuvre sur les terres où se sont affrontés ettaras et services plus ou moins officiels de police et ou l'ébauche d'un processus de paix pourrait pousser certains des acteurs du conflit à se reconvertir dans de nouveaux secteurs d'activités.
Ainsi, comme chez Winslow, l'on va suivre une galerie de personnages représentant chacun une facette du phénomène à l'oeuvre, du problème ou, allez savoir car l'optimisme n'est pas forcément de mise ici, de la solution. Il y d'abord l'équipe chargée de l'enquête sur le meurtre d'Augusti. Une équipe montée de façon a ne pas risquer de résoudre l'affaire : Simon Garnier, impliqué dans le meurtre et qui n'a donc aucun intérêt a trouver les coupables, Axel Meyer, chef du groupe dépêché par son supérieur pour ne surtout pas orienter l'enquête du côté des barbouzes engagés dans la lutte contre ETA et, surtout, Emma Lefebvre, jeune policière hantée par l'attentat du 11 mars 2004 à Madrid dans lequel elle a été blessée et entièrement tournée, de manière obsessionnelle, vers la lutte contre le terrorisme basque quand bien même al Qaïda a revendiqué l'attentat dont elle a été victime. Il y a ensuite les barbouzes espagnols qui ne peuvent plus combattre les ettaras et cherchent un moyen de se reconvertir. Trafic de drogue, opérations immobilières juteuses et corruptions de notables locaux du côté de Bayonne sont au programme de Javier Cruz et de son bras droit Aarón Sánchez, redoutables tueurs évoluant aux limites de la folie. Et puis il y a tous ceux qui se trouvent indirectement touchés, militants écologistes, enfants réclamant justice pour leurs pères, escort girl frayant au milieu de ce marigot…
Au fer rouge est donc incontestablement un roman ambitieux, tout comme l'était L'homme qui a vu l'homme. Peut-être même l'est-il encore plus, puisqu'il ne s'agit pas de démonter la mécanique d'un fait particulier comme la disparition d'un militant basque, quand bien même cela ouvrait sur une perspective bien plus large, mais de mettre en lumière la complexité des alliances nouées à la fois du côté de l'antiterrorisme français et espagnol, ces derniers et une pègre internationale ainsi que les notabilités locales tirant profit des événements. Par ailleurs, Marin Ledun s'attache à chercher les ressorts intimes, pas toujours logiques, qui dictent la conduite de ses personnages et plus particulièrement celui d'Emma Lefebvre qui est le véritable point central du roman.
Cette ambition alliée à un sens aigu de la dramaturgie fait d'Au fer rouge un livre extrêmement prenant et intéressant qui a sans doute aussi à certains moments les défauts de ses qualités. L'intrigue très touffue et la volonté de traiter des problématiques qui, pour être liées, n'en sont pas moins très diverses – trafic de stupéfiant, lutte antiterroriste, immobilier, pollution, luttes identitaires, traumatismes collectifs et personnels – oblige parfois l'auteur a des raccourcis ou a faire coller un peu artificiellement certains éléments, au risque de l'invraisemblance, pour les besoins de son intrigue et du rythme de celle-ci.
S'il n'atteint donc pas l'extrême justesse de L'homme qui a vu l'homme – et peut-on vraiment le lui reprocher tant la barre était haute ? – ce deuxième volet de l'oeuvre basque de Marin Ledun vaut toutefois que l'on s'y attarde et s'extrait sans problème de la masse des romans noirs tant par son ambition que par sa peinture de personnages d'une belle complexité.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
L’héro est comme Franco. Elle crée de la haine, de la colère et de la rancœur. La colère n’est pas bonne pour le business. Les effets de la cocaïne sont plus subtils. La cocaïne, c’est notre Fukushima à nous. La cocaïne ne tue pas, elle enferme. C’est plus une stratégie de colonisation à moyen-long terme. Tu encercles l’ennemi, tu construis un mur autour de lui et ensuite, une fois qu’il est coupé du reste du monde, tu dictes les règles. Avec la cocaïne, le temps joue en notre faveur.
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Ce sont les hommes comme toi les véritables putes ! Vous vous cachez derrière des grands principes, vous êtes arrogants, vous méprisez les gens comme moi, mais personne n’est dupe : vous roulez pour le fric sous les ordres d’autres putes magouilleuses encore plus pourries que vous.
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Jeudi 7 mars. Dans son bureau du commissariat de Bayonne, Meyer carburait à la caféine pour enrayer les effets dévastateurs d’une nuit blanche. Le téléphone de Maldjian sonnait occupé depuis vingt-quatre heures. Emma Lefebvre allait et venait, le front barré d’un pli soucieux. Simon Garnier était la définition même du courant d’air. Il ne restait jamais plus de cinq minutes dans la même pièce qu’eux. Il émanait de lui une odeur étrange de tabac froid, de sueur aigre et de « sauve-qui-peut ».
Vers 10 heures, Meyer téléphona à Marie-Line pour lui annoncer qu’il risquait de ne pas pouvoir rentrer ce week-end. Il tomba sur le répondeur. Il laissa un message bref qui se terminait par un coupable « Tu me manques, ma chérie ».
C’était la merde.
Mais c’était bigrement stimulant.
Sa petite enquête de plage – Oh, tiens, une valise contenant un cadavre au milieu des coquillages et des crustacés ! – prenait des allures d’opération Mur de l’Atlantique – Sortez l’artillerie lourde ! Le masque qui recouvrait le visage del señor Domingo Augusti se drapait de mystère et changeait d’aspect chaque minute.
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C’était un fait : les salauds n’étaient pas forcément d’anciens enfants battus, des fils d’alcooliques, des victimes de pédophiles ou élevés dans un environnement familial, psychique ou social instable ou défavorisé. Les salauds étaient des salauds. Point.

C’est ce qui avait le plus frappé Meyer, ce jour-là : le fait que le redoublant ait agi comme ça, sans raison.

Pas par plaisir, du moins pas consciemment – ça viendrait peut-être plus tard.

Par méchanceté gratuite.
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Il versa une larme mentale. Il planta un couteau mental dans le coeur de tous ceux qui avaient brisé son rêve. Il tourna et retourna le couteau dans leur plaie mentale et il en éprouva une jouissance physique. (p.343)
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Vidéo de Marin Ledun
Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique et la première économie du continent. Cependant, les Nigérians font face à des réseaux criminels puissants, qui exploitent les plus démunis. L'écrivain Marin Ledun et la journaliste Célia Lebur proposent deux enquêtes sur le sujet, de Lagos à Marseille. Ils sont les invités du Book Club d'Antoine Lheiris.
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