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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Polar très documenté, « Leur âme au diable » propulse ses lecteurs atterrés loin des volutes romantiques d'un Dieu fumeur de gitanes : non seulement la cigarette tue, mais elle engraisse des psychopathes qui n'ont rien à envier au Parrain scorcesien.
Par exemple, et ça paraît évident dès qu'on y réfléchit, les firmes cigarettières auraient aussi la main sur le tabac de contrebande, engrangeant profits légaux et illégaux.
Mais bon, évidemment, il ne suffit pas de s'être documenté, encore faut-il construire une intrigue qui tienne la route, servie par des personnages crédibles. Et c'est là que le bât blesse, en tout cas qu'il blesse la lectrice que je suis -ce bouquin étant par ailleurs très bien noté. Si je me suis si souvent endormie dessus, c'est qu'il redondance (du verbe « redondancer » qui n'existe peut-être pas mais qui manque à la langue française, comme chacun l'aura noté).
Ainsi, le gars qui gagne (très bien) sa vie à vendre par tous les moyens nicotine et additifs en s'asseyant sur toute morale est-il un affreux pas beau, je crois que c'est assez clair. Et bien, le jour où, incidemment, il se retrouve avec une arme en main, il tire et découvre qu'il adore ça. Bien sûr. Des fois que ça nous aurait échappé qu'il était méchant. Il me semble pourtant que la banalité du mal de l'employé modèle qui agit pour la plus grande gloire de son entreprise et de son propre portefeuille d'actions est autrement plus glaçante que la figure de l'énième psychopathe qui se délecte de ses déviances.
Quant à Patrick, flic obstiné, intègre, et solitaire (oeuf corse), il a des intuitions qui me laissent pantoise: « L'autre scénario possible est qu'Hélène a juste décidé de couper les ponts avec ses parents parce qu'ils la faisaient chier, de reprendre sa vie en main et de bâtir elle-même son propre conte de fées. Ça arrive tous les jours, Patrick pourrait s'en contenter. Sauf que ça ne colle pas avec un détail, griffonné dans son petit carnet pendant l'interrogatoire des parents. Le jour où elle a quitté son studio de Bagnolet en compagnie d'un grand costaud, elle avait l'air bien et surtout, elle riait. » Ah, d'accord. On ne peut pas à la fois quitter ses parents au bras d'un grand costaud et rire. C'est suspect. Moi, ce sont les ficelles narratives de Marin Ledun que je suspecte.
Ou bien: « Un homme plutôt mince, la trentaine, planté au milieu d'un flot continu de passagers qui s'écartent pour ne pas le percuter. Cheveux courts plaqués en arrière, barbe de trois jours, costume bon marché. Ni valise ni attaché-case. Il n'est pas là par hasard. Ses yeux sont braqués sur elles, comme si le reste n'existait pas. Une aura de malveillance se dégage de lui. » « elles » en italiques et « aura de malveillance »(hyper pratique, le méchant facile à identifier) : c'est tout ce que je déteste, tous ces pseudo-effets qui ne servent à rien sinon à rallonger le nombre de pages et à rassurer le lecteur sur le fait qu'il peut très bien tourner les pages tout en réfléchissant aux chemisettes en promotion qu'il a repérées en rentrant du bureau parce que tout est fait pour qu'il parvienne quand même à suivre.
Ou bien « Brun est pris de vertiges. Son carnet lui tombe des mains et glisse sous le siège. Il suffoque. Il baisse la vitre à bloc pour laisser entrer un peu d'air. » Là, c'est pour que le lecteur comprenne bien que c'est important. Au millénaire dernier, on avait l'inspecteur Bourel qui s'exclamait « Bon sang, c'est bien sûr » quand il finissait par résoudre l'énigme, désormais les flics doivent frôler l'AVC pour que le lecteur distrait comprenne qu'il se passe un truc important. C'est vous dire si on a progressé quant au temps de cerveau disponible.
Après, on peut préférer la musique poussée au maximum, les rires enregistrés dans les sitcoms et la littérature fléchée (Attention! Là! Ici! Indice!). Y'a pas de mal à ça.
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J'ai arrêté avant même de commencer… Arrêté quoi ? Ben de fumer, pardi ! Je n'ai jamais commencé de ma vie.

Pourquoi ? Parce que fumer transformait vos vêtements en trucs puants (et vous avec) et que si j'avais acheté des clopes, j'aurais eu moins d'argent pour acheter des livres.

Beurk, ça pue et en plus, ça coûte un bras, tout en vous transformant en addict, alors, j'ai envoyé tout ça au diable. Ce qui n'était pas facile, car à l'époque (les années 80/90), fumer était signe de liberté, de coolitude, d'avoir du style…

Marin Ledun nous propose un polar hyper documenté sur l'industrie du tabac et toutes ses magouilles, ses dérives, ses plans marketing bien huilés, bien hypocrisies, ses bonnes idées pour que les gens fument encore plus, que les politiciens n'entravent pas trop le droit de fumer partout et de s'en mettre plein les fouilles.

L'industrie du tabac, dans ce roman, n'a rien à envier aux mafias : pots-de-vin, pressions, intimidations, cadeaux pour tenir certaines personnes dans sa poche, meurtres, contrebande organisée, détournements d'argent, arrosage des politiciens, des scientifiques ou menaces… Tout est bon pour se faire du pognon, quitte à mentir, à cacher, à jouer avec les mots. Fumer provoquerait des cancers ? Mheu non !

Oui, ce roman est documenté, à fond, l'industrie des clopes n'est pas une oeuvre caritative, ni de bienfaisance, ni écologique. Quant aux ingrédients rajoutés en schmet (en douce) dans le tabac, nous avons de la réglisse, du sucre, du chocolat (jusque-là, tout va bien) et d'autres plus que dégueu, notamment le carburant pour fusées, du mercure, du plomb, de l'arsenic et de l'ammoniac…

Vous ne mangeriez pas ce que vous fumez ! Mais maintenant, j'aurai une pensée émue pour les fumeurs lorsque je nettoierai mes carreaux, puisque j'utilise un peu d'ammoniac mélangé avec mon produit fait maison.

Hélas, là où le bât a blessé, c'est que le roman est trop long et que les personnages ne m'ont pas touché, même s'ils étaient magnifiques d'hypocrisie, de cynisme, de désabusement,…

L'un d'eux a manqué de crédibilité : David Bartels est déjà assez glaçant grâce à sa cupidité et l'auteur lui rajoute le plaisir d'avoir tué quelqu'un. C'est bon, fallait pas en jeter plus ! Son côté "lobbyiste prêt à tout" en faisait un vilain très crédible, là, on a surjoué en sucrant le sucre.

Si j'ai apprécié ce que j'ai appris dans ce roman (même si je n'avais jamais eu de doutes quant aux méfaits en tout genre des cigarettiers), à partir de la moitié du récit, j'ai eu l'impression que l'on s'enlisait dans de la mélasse, ce qui a rendu la seconde moitié plus longue à lire et moins passionnante.

Dommage, parce qu'il y avait tous les ingrédients pour faire de ce roman une lecture addictive, sans ajout de substances illicites ou cancérigènes. L'industrie des cigarettes est un rouleau compresseur prêt à tout pour vendre ces clopes et ça, le roman le démontre bien, d'une manière magistrale même. Hélas, à un moment donné, le récit tourne un peu en rond, ce qui a cassé le rythme.

Malgré tout, cette lecture restera marquante pour ce qu'elle explore à fond, sans concession, nous rappelant que l'on déforeste aussi pour planter plus de plants de tabac et que ça, ça ne se mange pas !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Roman policier assez bien ficelé , collant à l'actualité politique des années 80 à 2000 surfant autour de l'industrie des cigarettes et des tentatives de lois anti tabac . L'on y voit que les cigarettiers contournent facilement les bâtons que l'on voudrait leur mettre dans les roues tant par un intense lobbying auprès des politiciens que par l'activité de contrebande .

Roman noir et politique donc décrivant un monde pas très propre ou lobbying et corruption ne sont pas sans fricoter avec le crime organisé .
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Juillet 1986. Deux camions-citernes chargés d'ammoniac sont braqués, leur contenu transvasé afin d'être livré à European General Tobacco, multinationale aux ramifications multiples et obscures. le braquage tourne mal, le chef de l'opération abat ses hommes.
S'ensuit alors une enquête qui va se dérouler sur plus de 20 ans, entre lobby pro-tabac, évolutions des politiques anti-tabac, publicité, manipulation, prosélytisme. L'argent est partout, l'argent est roi, mais l'argent ne fait pas tout. Les hommes restent des hommes: assoiffés de sexe, de pouvoir, prêt à tout pour dominer, contourner la loi à leur avantage et la manipulation règne en maître.
C'est un roman noir dense, habilement construit, à la mécanique parfaitement huilée, où manipulation, jeux de pouvoir sont omniprésent, où les règles changent en fonction des situations. Pourtant, j'ai eu du mal à vraiment rentrer dans l'intrigue, à m'attacher aux personnages et j'ai fini par trouver le temps un peu long jusqu'au dénouement final.
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Un roman très documenté, un peu trop ? car j'ai du l'impression parfois de lire un documentaire sur le tabac et sa commercialisation plutôt qu'un roman policier. Cela manque de liant pour faire une histoire, le personnage du policier est peu fouillé et j'ai eu du mal à le suivre dans son enquête et me suis ennuyée souvent à la lecture.
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