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Critique de le_Bison


C'était dans un autre temps, je crois. Tu crois que c'est fini ? Je ne sais pas. Je me pose quelques questions. Une chose est sûre, avec les médias, rien n'est moins sûr, ils font la pluie et le beau temps suivant les commandes du gouvernement ou des tout-puissants. Je n'ai pas une confiance aveugle en ce qu'un journal, télévisé ou pas, me raconte. Certainement un peu de paranoïa. Alors qu'en est-il réellement de l'ETA de nos jours. La guerre sale est-elle vraiment terminée ? Les revendications indépendantistes abandonnées ? Les prisonniers oubliés ? Les meurtres passés sous silence ? Bref, voilà tout un tas de questions que je me pose après la lecture de ce polar estampillé prix SNCF du polar 2016. Parce qu'il est bien connu que la meilleure lecture dans un train reste le polar…

En quelques pages, je me retrouve plongé dans un Pays Basque noir couvert d'un rouge sang. le prix à payer. Mais qui sont les coupables. Difficile à dire. Les membres de l'ETA, ces terroristes, les GAL, autres terroristes anti-terroristes, la Guardia Civil, la Police Française… Autant de coupables à chaque disparition suspecte, autant de rage à chaque veillée funèbre. Pour peu que le corps soit retrouvé et ne pourrisse pas dans une morgue anonymement.

Alors, pendant que la tempête Klaus dévaste la région, mobilisant toutes les forces médiatiques du Sud-Ouest, pendant qu'un trader vide les comptes des petits épargnants avec l'aval – bien entendu – de sa hiérarchie, monopolisant toutes les forces médiatiques de la France, je me prépare un cocktail fouettant ce mélange d'embruns et de montagnes à l'Izarra, un disque des Guns N' Roses sur la platine, du temps où Axl Rose avait encore des revendications. Welcome to the Jungle. La jungle basque où les balles fusent, les explosions défigurent les voitures et les visages, les disparitions suspectes se transforment en séance de torture dans des masures abandonnés de l'arrière-pays. Prendre l'A10, sortie 21.

La peur se lit entre les lignes, comme si j'y étais. Se méfier de tout le monde. A qui profite le crime, la question primordiale avant de débuter toute enquête. Iban Urtiz paiera cher sa première expérience en solo de journalisme. Il pensait élever sa carrière, en sortant de l'ombre et de l'ambiance dévastatrice de cette tempête. Il ne travaille quand même pas pour France 3 région, mais sa quête va virer à l'obsession. Est-il prêt à en assumer toutes les conséquences, lorsque Jokin Sasko disparait sur une aire d'autoroute ?

La peur dans un roman. Mais encore plus froid et terrifiant de se dire que rien n'a été imaginé. Que derrière ces pages, on retrouvera le corps de Jon Anza abandonné dans une morgue toulousaine pendant des mois. Des mois de doutes, de pleurs et d'inquiétudes. Des mois où il est impossible de faire le deuil, des mois où les coupables restent libres, des mois où l'on se demande même qui sont les coupables. Mais d'ailleurs qui cela intéresse de connaître les coupables de la mort d'un membre de l'ETA de seconde zone ?
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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