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Morgane Saysana (Traducteur)
EAN : 9782381340357
350 pages
Marchialy (04/05/2022)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Deux arbres, une forêt est un récit de voyage poétique sur les traces d’une famille déchirée qui dresse un portrait de Taïwan à travers ses failles, qu’elles soient humaines, politiques ou géologiques.

Découvrant les mémoires de son grand-père, la Canadienne Jessica J. Lee prend conscience qu’elle connaît peu l’histoire de ses grands-parents originaires de Taïwan, séparés irrévocablement de leur famille au moment de l’avènement de la Chine communiste.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Parmi les plus de 4 000 espèces de plantes vasculaires poussant sur Taiwan, plus d'un millier sont endémiques. Plus de 60 % des mammifères vivant sur l'île n'existent nulle part ailleurs – l'ours noir de Formose, habitant les profondeurs du massif du Yushan, ou les macaques de Formose, plastronnant d'un pas gauche à travers les territoires du Sud. Près de la moitié des amphibiens et un cinquième des oiseaux locaux – dont le bulbul de Taiwan – ne se rencontrent que sur cette île. »,
Voici un livre qui aborde Taïwan, cette île tant discutée , tant disputée et finalement si méconnue , d'une toute nouvelle perspective, à travers un voyage à travers sa nature et la propre histoire et souvenirs de famille de son écrivaine , Jessica J. Lee. Une « nature writing » structurée en quatre parties, Dao, Shan, Shui, Lin / Ile, Montagne, Eau, Forêt.
Une île unique , dont les conditions ayant fait d'elle un terrain compliqué à inventorier avec ses plaines occidentales qui se déploient puis se dressent jusqu'à devenir des montagnes escarpées, inaccessibles, plongeant ensuite à pic jusqu'au littoral oriental, et un éventail d'habitats allant du climat subtropical au climat alpin . Outre elle recèle une flore et faune extrêmement riches, uniques et particulières, aux plantes à l'identité mystérieuse. « L'air exhale une odeur d'amandes et de gâteaux à peine sortis du four, une fragrance douce et sucrée. », cette dernière se révélant des semaines plus tard Persicaria chinensis, la persicaire de Chine.
L'histoire de l'île est tout aussi compliquée, comme celle de la famille . La guerre civile entre nationalistes et communistes suivie de celle sino-japonaise contraindront les familles de la grand-mère et du grand-père père maternel à fuir la Chine continentale pour Taiwan et plus tard les obliger à s'exiler au Canada. Alors que l'île sous domination japonaise de 1927 à 1945, repassera en 45 aux mains des nationalistes, sous domination chinoise, et sera suivie d'une loi martiale de trente-huit ans, triste record battu dans l'histoire mondiale uniquement par la Syrie.
A vrai dire Taïwan n'avait jamais été une destination de voyage auquel j'avais pensé, mais ce livre en donne l'envie, surtout si on aime la nature, et on s'intéresse aux plantes et aux animaux. C'est d'ailleurs dans les plantes que l'histoire récente de Taïwan s'observe le plus volontiers, nous dit Lee , « Les plantes rendent visible ce que les humains cherchent depuis toujours : dans leur façon de croître et de s'épanouir, de se côtoyer sous le couvert d'une clairière arborée, où des espèces semées pour notre consommation s'entremêlent avec d'autres surgies spontanément sur leur terre natale. »
Un voyage insolite où la barrière de la langue joue un rôle important,
que Lee justifie en ces termes dans une note en fin de texte , « Les espaces qui nous relient les uns aux autres recouvrent plus que la distance entre les mots. »


“Les mondes en moi n'existent que par moitié.”

Un grand merci aux éditions Marchialy et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#Deuxarbresuneforêt #NetGalleyFrance
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Avec ce livre à la fois autobiographique, mémoriel, récit de voyage et « nature writing », Jessica L. Lee a cherché à mieux cerner ses origines taïwanaises. Ses grands-parents maternels sont nés en Chine et ont quitté leur pays pour Taïwan au moment de l'avènement du régime communiste. Des années plus tard, ils ont émigré au Canada. Après leur mort, l'auteure et sa mère ont découvert des écrits du grand-père, dans lequel il revient de façon confuse (il était atteint d'Alzheimer au moment où il les a rédigés) sur sa vie passée. Réalisant qu'elle ne sait pas grand-chose de son histoire familiale, elle décide de se rendre à Taïwan pour renouer avec ce passé.

Cette quête des origines s'avère d'emblée difficile et un peu vaine, puisque la narratrice sait qu'il ne reste que très peu de traces tangibles de la vie de ses grands-parents, tant en Chine qu'à Taïwan, où il ne reste pratiquement plus aucun membre de leurs familles.

« Deux arbres, une forêt » parle aussi de Taïwan, une île rebelle, dont l'histoire, la politique et la géologie sont instables en raison de ses relations complexes avec son encombrant voisin chinois et sa position sur la ceinture de feu du Pacifique. C'est aussi une île à la géographie compliquée, faite de plaines, de montagnes et de falaises escarpées, qui connaît tous les types de climat et qui, grâce à tout cela, jouit d'une faune et d'une flore d'une immense diversité biologique et en grande partie endémique.

Tout cela aurait pu être fort intéressant, mais ce livre ne m'a pas convaincue. Je comprends bien la démarche personnelle de l'auteure dans ce retour aux sources à la fois familial et géographique, mais elle n'a pas réussi à me captiver, au contraire. Ses descriptions concernant l'histoire naturelle de Taïwan, trop encyclopédiques voire érudites, m'ont profondément ennuyée. Quant au récit familial et aux comptes-rendus de ses excursions sur l'île, je m'y suis perdue, dans la mesure où ils sont livrés par bribes et en dehors de toute chronologie. L'ensemble m'a donc paru confus, hétéroclite, répétitif et manquant de consistance, sans que le style, distant et impersonnel, parvienne à (me) rendre cette histoire attachante.

En partenariat avec les Editions Marchialy via Netgalley.

#Deuxarbresuneforêt #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Deux arbres, une forêt est le récit d'une passionnante odyssée aux multiples ramifications, d'une grande richesse thématique et poétique.

C'est en effet d'abord une odyssée familiale et existentielle qui débute le jour où Jessica J. Lee, canadienne d'origine taïwanaise, se met en quête hyperactive de ses origines, en partant à Taïwan, terre mystérieuse pour elle, et en cela fascinante. Car la manière, et les raisons pour lesquelles sa famille est arrivée au Canada trouve sa provenance dans un passé finalement proche, mais tragique, de l'île, après la défaite japonaise et la réappropriation chinoise du territoire en 1945, qu'elle découvrira progressivement, par des lectures ou des rencontres.

L'odyssée devient alors historique, mais aussi géographique, géologique, ou encore botanique... : l'île nous est décrite dans les moindres détails, et la quête de l'histoire familiale devient reconquête même de l'île dans son ensemble, dans toutes ses aspérités, dans toutes ses sensations, finalement dans tous ses paradoxes. C'est comme si, pour reconstruire enfin son passé, qui avait toujours été morcelé et tu, la jeune femme avait eu ce besoin de connaître et comprendre le lieu qui a accueilli ses grands-parents et parents avant le Canada.

Un superbe récit, que j'ai vraiment apprécié découvrir. Je remercie les éditions Marchialy et NetGalley de me l'avoir permis.
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Je retiendrai d'abord de cette lecture une forte impression sensorielle. A la dernière page j'ai eu l'impression de ressortir d'un forêt luxuriante, où l'eau est omniprésente, ou le vert sombre domine et le paysage est très contrasté. La narratrice part sur les traces de ses grands-parents décédés, immigrés de Chine à Taïwan et de Taîwan au Canada.
La quête d'informations sur sa famille et sur elle-même suit ses pérégrinations sur l'ïle de Taïwan qu'elle explore à pied, en vélo en s'immergeant dans la nature. Les moments où l'histoire familiale est évoquée, sont intercalés avec des passages où l'histoire de l'ïle est évoquée et ou des descriptions botaniques et animalières sont faites. Expliquer et comprendre Taïwan, en avoir une perception physique et sensuelle semble être la seule issue qu'a trouvé la narratrice pour dénouer des silences, des non-dits, des regrets qu'elle et sa mère portent depuis la mort des grands-parents et sans doute depuis l'enfance. Cartographier les expériences qu'elle fait du pays pour mieux ordonner ce qu'elle ressent et trouver la paix et un moyen de continuer son histoire.
J'ai découvert, mais pas tout retenu tant c'est complexe, l'histoire de l'île. Un pays bousculé par les possessions successives et son récent accès à la démocratie. Une démocratie sous conditions de la Chine qui n'en a pas fini avec l'esprit de possession.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le mot chinois pour « île » n’a rien à voir avec l’eau. Aux yeux d’une civilisation qui s’est développée en s’enfonçant peu à peu dans les terres, depuis la mer, l’immensité des montagnes semblait une métaphore plus adaptée : 島 (dao, « île », prononcé « tou » en taïwanais) se construit à partir du lien entre la terre et le ciel. Le caractère contient l’idée qu’un oiseau 鳥 (niao) peut se reposer sur une montagne solitaire 山 (shan).
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Les langues deviennent un chez-soi. En anglais, je trouve mon mental, et en allemand, ma vie actuelle à Berlin. Pourtant, les tout premiers mots de mon enfance étaient du mandarin, la langue de ma mère.
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En la regardant fuir les vagues à petits pas précipités, telle une bécassine en quête de palourdes, je vis en elle des bribes du passé. A Taiwan, même si les choses avaient beaucoup changé, ma mère devenait une personne dotée d'une histoire topographique, une personne ancrée dans le paysage auquel elle croyait appartenir. Pendant mon enfance, jamais je n'avais perçu cela chez elle : en quarante ans de vie au Canada, jamais elle n'était parvenue à s'y enraciner, et elle se perdait très fréquemment. Lors de ses trajets entre le travail et la maison en pleine heure de pointe, elle ne s'éloignait guère de son itinéraire habituel. Mais ici, sur la plage, je pris conscience que, tout ce temps-là, elle avait porté en elle quelque chose de l'île, au niveau moléculaire, elle avait absorbé cette façon qu'a l'eau de s'enfler sous la peau. En arpentant cette côte, elle faisait pénétrer les lieux jusque dans ses os une fois de plus.
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Comment corrobore-t-on un souvenir?
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