AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782711201525
362 pages
Les Arènes (04/09/2019)
4.08/5   38 notes
Résumé :
Hier, la Silicon Valley était l’épicentre du progrès technologique.
Aujourd’hui, la Chine attire tous les regards.
Comment a-t-elle pu rattraper son retard en quelques décennies ?

Après avoir travaillé chez Apple, Microsoft et Google, Kai-Fu Lee est aujourd’hui l’un des investisseurs chinois N°1 en intelligence artificielle.
Dans cet ouvrage fascinant devenu un best-seller mondial, il raconte comment la Chine utilise « le p... >Voir plus
Que lire après I.A. : La plus grande mutation de l'histoireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre, assez impressionnant, retrace l'histoire de l'intelligence artificielle (IA) d'un point de vue technique et surtout dans un contexte bilatéral USA-Chine, deux pays où l'auteur a vécu et travaillé, et qui sont aujourd'hui les deux nations phares dans le développement de cette technologie. Au delà d'une simple rétrospective, ce livre a l'avantage de se fonder sur l'expérience de l'auteur en tant que scientifique, programmeur, chef d'entreprise et enseignant, mais surtout en tant qu'être humain dans un monde voué à être dominé (avec des conséquences positives ou négatives) par l'IA. L'ensemble est bien construit et très clair, depuis l'explication du deep learning et de ses applications, jusqu'aux scénarios utopiques ou dystopiques de notre société des 25 prochaines années, commandée par l'IA. C'est donc une réflexion sur l'influence de l'IA sur l'économie mondiale, sur le devenir de l'être humain, et surtout sur le devenir des emplois et de la relation que nous aurons avec notre travail dans les prochaines décennies. Ce livre, et c'est là toute sa force, nous fait prendre conscience du profond chamboulement que l'IA peut venir à créer dans la société, non seulement au niveau de toutes nos tâches journalières, mais aussi de toutes les activités qui composent nos emplois et qui régissent notre vie. Au delà d'une seule vision économique, l'auteur porte un regard lucide et extrêmement réel sur les possibles évolutions, principalement sociales, que les gouvernements devraient prendre pour s'adapter aux changements, et surtout, pour éviter les scénarios catastrophes et le creusement des écarts de richesses entre les experts et investisseurs de l'IA et le reste de la population. L'auteur nous livre finalement une vision et un scénario humaniste, fondé sur plusieurs expériences personnelles douloureuses, où l'IA et l'homme interagiraient de façon coordonnée, dans une sorte de symbiose, et où la société pourrait revenir, grâce à l'IA, à un mode de fonctionnement d'entraide et d'empathie qui fait défaut aujourd'hui. Bien sûr, de tous les scénarios possibles, celui de l'auteur est le plus attirant et surtout le moins préjudiciable pour l'ensemble de la société. Mais là où le livre fait peur, c'est ce que ce n'est pas du tout de la science fiction, qu'on y est déjà et que cela va très vite, et qu'il n'est pas du tout acquis que les gouvernements, en moins de 20 ans, prendront des décisions aussi drastiques et effectueront des changements d'ordre sociaux aussi différents que ceux proposés par l'auteur. Sans oublier que cela vaut principalement pour des pays comme les USA et la Chine qui concentrent tous les meilleurs cerveaux et investisseurs de l'IA, mais qu'en sera-t-il des autres pays (dont la France, et sans parler des pays en voie de développement) qui sont déjà très en retard dans ce domaine ? A réfléchir, vraiment...

Ce livre m'a été offert par Babelio et les Éditions J'ai Lu dans le cadre d'une masse critique 'Non-Fiction'; tous mes remerciements pour cette excellente lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Pourquoi les emprunteurs qui signent leur prêt un mercredi remboursent-ils plus rapidement que les autres ? le livre ne donne pas de réponse à cette question. Mais c'est un exemple qui m'a fait découvrir un des outils intégrés par l'IA afin de produire d'excellents diagnostics et prédictions. le logiciel passe au peigne fin des gigaoctets de données et repère « des données périphériques sans rapport apparent avec le résultat, mais qui, examinées à la lumière de millions d'exemples, et pour de raisons échappant à l'entendement humain, possèdent une certaine valeur prédictive. » p179

A part ça, deux prises de position que j'ai retenues :
- une apologie de la place marquante de la Chine dans l'univers concurrentiel de l'IA, aujourd'hui et à moyen terme ;
- un exercice d'anticipation portant sur la destruction massive des emplois.

Sur l'apologie de la place de le Chine : l'auteur montre que le géant asiatique est en train de combler rapidement le retard pris par rapport aux Etats-Unis. Cette apologie a valu à Kai-Fu Lee l'étiquette de techno-chauviniste - et je souscris. L'auteur évoque également le combat sans merci que se livrent les grands entrepreneurs chinois afin de neutraliser les concurrents (même s'ils sont leurs compatriotes, pas forcément des patrons étrangers) : tous les coups sont permis, le plagiat, le clonage des sites etc.

Sur la destruction des emplois : KF Lee cite les prédictions des experts. Ils chiffrent à 40% les emplois susceptibles de disparaître suite à l'utilisation de l'IA. En se penchant sur les métiers menacés et les activités qui ont plus de chances de résister, il énonce le ‘paradoxe de Moravec' : « Les algorithmes battent les humains quand il s'agit de formuler de prédictions à partir de données, mais le robot capable de remplacer une femme de chambre n'est pas encore né. [ ] Si l'IA excelle à raisonner, les robots ne savent pas faire grand-chose de leur dix doigts. »p257

Le livre est aussi un plaidoyer pour le lien social, l'empathie et l'ouverture aux autres que nous devrions cultiver dans un univers gouverné par les algorithmes : il prône « une nouvelle culture qui valorise plus que jamais l'amour, le service et la compassion ». p304 « C'est pourquoi je propose la création d'une allocation d'investissement social. Il s'agirait d'un salaire décent versé par le gouvernement aux personnes qui s'investissent dans des activités promouvant une société chaleureuse, compatissante et créative. Celles-ci se repartiraient en trois grandes catégories : le travail centré sur les soins, les services à la communauté et l'éducation ». p331. Cette allocation serait une meilleure alternative au revenu universel. J'aime bien cette idée.

En toute humilité, l'auteur avoue que cette vision généreuse de la solidarité et du social n'a pas toujours été la sienne. Il évoque sa tumeur cancéreuse et sa guérison – expérience qui a profondément changé ses valeurs. Avant cet épisode, il était mû par une immense ambition ; véritable bourreau de travail, il souhaitait « maximiser son influence et changer le monde » ; « transformer le progrès technique en produits accessibles et profitables à tous ». p 276 et p286.
KF Lee est un expert reconnu et un entrepreneur. En 2013 il a figuré dans la liste des cent personnes les plus influentes du magazine Time.

Pour finir, un aperçu de ce que l'auteur appelle les quatre vagues de l'IA.
1/ L'IA sur le web : elle anticipe nos désirs et nos goûts ; autres exemples, un algorithme capable d'identifier les fake news ou alors de générer un fil d'actualités personnalisé
2/ l'IA utilisée dans les domaines de l'assurance, du diagnostic médical, jurisprudence etc
3/ l'IA perceptive, c'est-à-dire capable d'entendre et voir, exemple la reconnaissance faciale
4/ l'IA autonome « capable de prendre des décisions ou d'improviser dans un univers changeant ». Exemple : véhicules autonomes
Le titre en VO : ‘China, Silicon Valley, and the New World Order'.
Commenter  J’apprécie          40
Un livre très riche et très dense sur l'impact que va avoir l'IA. Dur à résumer. Je retiendrai quatre points.
Le premier est la différence de stratégie entre la Chine et les USA. Les USA, riches de leur passé et de leur prospérité, cherchent à innover dans un secteur. Les Chinois, découvre la société de consommation et veulent réussir à tout prix en copiant d'abord, puis en diversifiant tous azimut leurs découvertes.

Le deuxième point, c'est l'histoire de Pékin Origami. Comment le monde se transforme en caste sans communication entre elles si nous n'y prenons garde.

Le troisième point, c'est le sujet de la création d'emploi. L'IA va détruire des emplois. Certains (les disciples de Schumpeter) disent qu'il s'encrera d'autres. D'autres disent que non : à nous le désastre avec des personnes qui auront perdu leurs repères et leur statut social donné par le travail. Les trois solutions présentés (formation, réduction du temps de travail et revenu minimum) ne sont pas satisfaisants à eux seuls, à la limite combinés, mais il manque un notion de sens et de partage avec autrui.

C'est le quatreième point abordé par l'auteur à propos de son cancer et de la réflexion à laquelle cela l'a conduit. C'est l'histoire de l'entrepreneur qui a créé un écran pour les personnes âgées, écran très simple qui les aidait à régler plein de détails de la vie quotidienne. Mais le bouton qui avait le plus de succès, c'était la fonction « aide ». Les personnes âges avaient plus besoin de parler à quelqu'un que d'autre chose.

Science sans conscience n'est que ruine de l'âme disait Rabelais. C'est ce que découvre l'auteur.
Commenter  J’apprécie          20
Quel avenir pour l'humain avec l'arrivée massive de l'Intelligence Artificielle (IA) ? Cette question résume un peu les enjeux du livre du grand spécialiste Kai-Fu Lee. Il fait le tour de la question de l'avancée de l'IA et de sa place actuelle et future dans notre société. Il aborde aussi, avec beaucoup de clairvoyance, la grande rivalité entre les deux grandes puissances dans ce domaine : la Chine et les Etats-Unis. J'ai beaucoup apprécié le développement réaliste et fondé de l'auteur sur l'historique, l'état actuel et le devenir probable de l'IA. Mais je suis beaucoup plus réservé sur ses conclusions « humanistes » qui, selon moi n'adviendront pas. L'humain, surtout celui qui détient la fortune et le pouvoir, étant, selon moi, beaucoup trop égoïste pour oeuvrer au bonheur de tous… Un bon état des lieux avec de bonnes pistes de réflexions.

Ouvrage reçu dans le cadre d'une Masse Critique, Merci !
Commenter  J’apprécie          40
Très bon livre qui se lit rapidement.
Bien évidemment, je trouve que l'auteur n'est pas totalement neutre dans son avis sur le modèle chinois mais reste quand même réaliste par rapport aux limites de ce dernier.
Ce livre m'a permis de comprendre un peu mieux le marché chinois qui jusque-là ne m'avais jamais vraiment intéressé. J'ai été stupéfait par la concurrence et la violence qui règne dans le marché chinois.
J'ai pu me rendre compte de l'ascension phénomènal de la Chine en matière d'intelligence artificielle , bien loin de l'image que certains se font d'une Chine en retard.
Kai-Fu Lee questionne aussi notre future vis-à-vis de l'intelligence artificielle et tente de nous proposer différentes hypothèses possible pour appréhender ce futur qui pour la plupart font réfléchir.
Je recommande cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
NonFiction
06 juillet 2021
L'avancée de la Chine en termes d'intelligence artificielle pose un grand nombre d'enjeux aussi bien concernant le contrôle de sa population que pour le marché de l'emploi.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
... jusqu"au tournant du millénaire, les cités chinoises ont grouillé de bicyclettes. Mais les réformes économiques, en créant une nouvelle classe moyenne, ont aussi marqué l'essor de la voiture individuelle. Le vélo fut relégué aux marges des villes et de la culture populaire. Dans une émission de téléréalité chinoise très regardée, l'une des candidates a parfaitement résumé cet esprit matérialiste en s'exclamant, après avoir repoussé un prétendant peu fortuné: "Je préfère encore sangloter à l'arrière d'une BMW que m'amuser sur le porte-bagages d'un vélo !"
Commenter  J’apprécie          91
L’algorithme d'une voiture autonome doit-il accorder la priorité à la vie de son propriétaire, ou peut-il la sacrifier pour sauver celle de trois autres personnes ?
Commenter  J’apprécie          150
Le deuil le plus dur à faire quand on va mourir, ce n'est pas celui des expériences qu'on n'aura pas la chance de vivre, mais de celles sur lesquelles on ne peut pas revenir.
Commenter  J’apprécie          120
Si je n'avais pas traversé cette terrible épreuve, je n'aurais peut-être jamais pris conscience du rôle central que joue l'amour dans la vie humaine. Aujourd'hui, j'en serais peut-être à envisager les crises futures à travers le même prisme que les experts de l'IA - comme un simple problème de répartition des ressources qu'il conviendrait de régler avec un maximum d'efficacité, par exemple en distribuant un revenu universel de base.
Commenter  J’apprécie          20
Le revenu universel de base est un antalgique dont l'effet anesthésiant va dans les deux sens : il apaise la douleur des victimes de l'IA tout en soulageant la conscience de ceux qui sont à l'origine de ces bouleversements.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : intelligence artificielleVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Lee Kai-Fu (1) Voir plus

Lecteurs (105) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
128 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..