«Vingt et un étaient les anciens scarabées qui se faufilaient dans ce dédale à la poursuite de leur ombre. Mais elle était seule, écrasée par l'architecture massive et le décor inhabituel.»
C'est une lecture, que je fais, avec Bernacho, c'est une auteure que je ne connais pas, que je découvre à travers ce roman. de plus, je constate également que c'est une romancière anglaise et elle possède plus que 70 livres à son actif. Je remarque aussi qu'elle se spécialise dans la science-fiction et de la fantaisie.
[Hello, ici Bernacho qui cacarde, c'est moi qui ai proposé cette lecture, et comme je ne sais pas quoi en penser je profite de cette critique pour m'incruster subrepticement entre crochets]
«Elle était en sécurité. Ils étaient fous, mais elle l'était tout autant pour être venue ici. ‘'N'aie rien avoir avec eux, dit sa mère, raide dans une pièce nébuleuse de sa mémoire'' Non, maman murmura Rachaela.»
Étrange, Nébuleux, Morbide
Le livre «La danse des ombres» est quand même un bon pavé, il contient 356 pages. C'est édité par Pocket, dans la collection «Terreur». J'affectionne beaucoup la quatrième de couverture, qui ressort bien à cause des couleurs éclatantes et je crois qu'elle représente bien la clé maîtresse des événements.
Dans l'ensemble, l'auteure Tanith Lee, nous offre une histoire divertissante, avec une écriture fluide, avec un bon scénario. Le point fort du livre : c'est qu'elle reste très centrée sur l'ambiance auquel elle reste très fidèle. Le petit bémol : c'est basé surtout sur la routine du personnage, dans son quotidien.
[Alors pour qui voulais lire des auteures femmes j'ai été servi ici. Je trouve que l'écriture est très féminine. Personnage féminin, problématiques et enjeux très féminins. Jusqu'à cette scène qui ressemble point à point à une des trois scène de sexe obligées de tout livre de la collection Harlequin. Mais plouf! heureusement que la scène se termine d'une manière surprenante qui dérange et fait avancer l'histoire à la fois.]
«Une vache passait dans un champ, solitaire. Aucune habitation n'était visible alentour. Tu vois cette vache, me réga-lerais bien d'une belle tranche de boeuf ce soir, moi…»
Au cours de ma lecture, je me suis beaucoup amusée à suivre l'héroïne même si le dénouement est très prévisible. Elle fait des rencontres très spéciales, au cours de ses promenades.
Au fur et à mesure qu'on la suit, on ressent vraiment sa détresse, elle s'aperçoit que le piège se referme sur elle et elle est de plus en plus démunie. Elle est vite soumise au cercle vicieux de la famille. On distingue très visiblement l'influence maudite, qui l'ensorcelle.
[Un vieux mythe du fantastique repris d'une manière à la fois moins spectaculaire et plus trouble. L'auteure s'attaque à pas mal de tabous aussi. Ca peut déranger. C'est très trouble dans le fond de l'âme humaine.]
«Partir était peu réaliste, les moyens de le faire manquaient. Et elle était destinée à rester. Elle n'avait nulle part où aller. Si vaste qu'il fût, le monde ne pouvait offrir de refuge satisfaisant pour la cacher aux Scarabae.»
«Vous croyez que la sorcellerie des Scarabae est plus forte que tout, n'est-ce pas ? Mais vous n'êtes rien qu'une marionnette. Vous n'avez pas d'identité. Vous n'êtes rien que leur machine à ensemencer.»
C'est un livre qui se lit bien, sans prise de tête. Je ne peux pas dire si j'ai aimé ou détesté ma lecture. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages à part au gros matou. C'est un roman qui procure de la détente, sans plus, ni moins.
C'est difficile d'expliquer, je crois qu'il manque quelque chose de spécial, pour être satisfaite de ma lecture. Je trouve l'idée bonne au départ mais on ressent un ennui, qui perdure, au fil de la lecture. C'est comme une impression de déjà-vu et elle termine son roman, sur une fin ardue, qui prédit la suite.
[C'est trouble et tout en ambiance, mais très lent aussi, et ça manque un peu de ressorts. On découvre la vieille malédiction très progressivement et ce n'est pas terminé, il reste deux tomes après.]
«Tu parles de cette légende familiale à propos d'un prétendu vampirisme ? Nous le sommes. La lumière du jour n'entre pas dans la Demeure. Ils ne sortent qu'à la nuit tombée, à part Cheta et Carlo, les domestiques, qui ne sont pas de purs Scarabae. Et encore, ils doivent se protéger.»
Je confirme que ce n'est pas le genre de roman, que je lis avec Bernacho, d'habitude. Je conviens que le mot «Etrange» prend sa place dans le roman ainsi que dans nos échanges. J'aime bien le taquiner :
- «Est-ce que ce soir, on mange du lapin ou de la mouette ?»
- «Est-ce que c'est le gros matou, qui s'occupe toujours d'attraper
la volaille ?»
- «Est-ce qu'il va nous amener une souris, près de notre porte,
à notre réveil ?»
[La mouette m'a un peu dérangé, mais tant qu'ils ne mangent pas d'oie...]
«Elle sortit de la chambre puis du couloir, remonta l'escalier. J'ai obtenu ce que je venais chercher. Elle avait l'impression d'avoir fait l'amour avec un cadavre.»
C'est une lecture, très bizarre, en soi, c'est difficile d'en faire un bon résumé. Je crois qu'il faut le lire pour saisir vraiment les couleurs, les sensations et aussi les difficultés du roman. C'est une auteure que je vais continuer de découvrir, je ne resterai pas sur cette impression. Je suis certaine d'y trouver un bon livre, parmi son registre.
Le petit plus : c'est surtout le gros matou, que je n'oublierai pas. Il possède une place toute spéciale, près de ses personnages aux allures bizarres et de zombies.
Pour terminer, le livre n'est pas parfait en soi, mais il reste que c'est un bon moment de lecture. Il me permet aussi d'échanger, avec mon compagnon, sur nos ressentis, qui je crois, on se rejoint. C'est effectivement, très «Étrange» cette lecture, qui porte très bien sa signature.
[Une voix très particulière, cette Tanith Lee.]
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