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Critique de Munin


J'avoue mon incompréhension : depuis que le temps que tout le monde hurle sous les fenêtres de Pocket pour demander la réédition du cycle de Tanith Lee, considéré comme un incontournable de la Fantasy, je ne comprends pas que sa nouvelle publication par les éditions Mnémos n'ait pas déclenché une avalanche de critiques dithyrambiques. Qu'on ne prétexte pas le prix : avec ce gros volume, on a trois tomes dans l'édition précédente : le Maître des Ténèbres, le Maître de la Mort, et le Maître des Illusions. Certes, si l'on notait l'illustration sur une échelle de 1 à 10 pour son rapport avec le contenu du livre, la note serait entre 0,5 et 0,75. Mais si Bragelonne arrive à vendre avec des couvertures comme ça, alors pourquoi pas Mnémos ? Même sur Elbakin, caisse de résonance des moindres faits et gestes du monde de la Fantasy anglo-saxonne, une simple brève, puis plus rien.

20 ans après les avoir lus pour la 1e fois, je continue de penser que ce cycle est ce qui existe de plus réussi en matière de conte, et qu'ils n'ont pas pris une seule ride. D'autres auteurs ont essayé de traiter la Fantasy par ce biais : entre le hiératique Silmarillion et le lénifiant Contes de Terremer, le lecteur qui aime être un peu secoué en est pour ses frais.

Tanith Lee, à l'inverse, développe dans son univers un foisonnement d'images, d'intrigues qui saisit dès la première page. La comparaison avec les Mille et Une Nuits est une tarte à la crème : oui, on imagine plutôt un climat méditerranéen, des oliviers, des palmeraies, des balcons et mezzanines, mais qu'on ne s'attende pas à trouver des djinns, des nomades à l'hospitalité affable et doucereuse, ou des sultans ventripotents entouré d'eunuques et de courtisanes. le génie de Tanith Lee, c'est d'avoir composé son cycle autour de la figure des méchants, les Princes des Ténèbres et en premier lieu le Seigneur de la Méchanceté, Ajrarn, dont la figure traverse tout le cycle et imprègne les cinq tomes. "We Love the Bad Guys". Et cela n'a jamais été aussi vrai qu'avec le magnifique Ajrarn, dont la grandiose mesquinerie et la cruauté affectueuse forme le principal ressort dramatique des intrigues courant sur les générations et les siècles que le cycle raconte.

La plume colorée, le récit sensuel et ironique, culminent avec le 2e épisode, le Maître de la Mort, où le récit perd un peu de la distanciation du conte pour se rapprocher du roman. Malgré toutes les qualités du livre, on sera bien inspiré de faire une petite pause entre les deux tomes, sous peine de saturation devant les hyperboles, les métaphores, et autres figures de style baroques - au sens propre du terme.
Lien : http://hu-mu.blogspot.fr/201..
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