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4,28

sur 10878 notes
Je ne vais pas faire une longue critique, -je n'ai presque rien à dire, hormis le fait que ce livre m'a bouleversée au plus haut point, du début à la fin...Ne Tirez pas sur l'oiseau moqueur a été une véritable révélation, un petit bijou qu'il faut déguster, ou plutôt dévorer, enfin, une merveilleuse réflexion sur la condition humaine, et surtout sur l'enfance, portée par sa narratrice, Scout Finch.

J'ai été emportée par l'histoire, les mots simples mais attachants de la petite fille, l'Humanité de son père, Atticus, ou encore la solitude de son voisin Boo Radley ; deux mots me restent d'ailleurs une fois ma lecture terminée : enfance, à travers les personnages de Scout, Jem et Dill, et, bien évidemment, tolérance, à travers le comportement d'Atticus lors de la condamnation injuste de son client Tom Robinson, simplement parce que ce dernier est Noir...

Un chef d'oeuvre, voilà, la nature de ce roman d'Harper Lee, grande magicienne de la littérature américaine, qui voulait être la "Jane Austen de l'Alabama", et qui l'est devenue grâce à cette oeuvre universelle et intemporelle. Bref, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est un livre que tout le monde se doit de lire, ne serait-ce que pour mieux se respecter les uns les autres...

A lire absolument !!
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S'il y avait une sixième étoile, je la décernerais à ce livre. Pourquoi tant d'enthousiasme ? Parce que "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", l'unique chef-d'oeuvre de Nell Harper Lee, réussit un prodige : ressusciter la grâce de l'enfance.

« À Maycomb, on voyait une dame dans la lune. Assise à une coiffeuse, elle se peignait les cheveux. » se rappelle Scout, la narratrice, une petite fille vive et débrouillarde. Son récit nous transporte en Alabama dans les années 1930. Maycomb est alors une ville rurale et ségrégationniste, durement frappée par la récession. Scout et son grand frère Jem vivent avec leur père, Atticus Finch, un avocat taciturne. Leur mère est morte quand Scout avait deux ans et la seule figure féminine de la maison est la vieille Calpurnia, la cuisinière noire. Ce qu'aime Scout par-dessus tout, c'est porter une salopette et suivre son frère partout. Au grand désespoir de sa tante Alexandra qui voudrait l'affubler d'une robe et faire d'elle une dame. Avec leur ami Dill, qui passe ses étés chez une voisine, Scout et Jem s'inventent des aventures extraordinaires. Mais l'intervention d'Atticus dans un procès qui enflamme la population de Maycomb va bouleverser leur insouciance...

Le petit monde recréé par Nell Harper Lee, en partie inspiré par son enfance dans l'Alabama, est diablement attachant. J'ai adoré le bon coeur et le courage de Scout, la bienveillance discrète d'Atticus, les efforts de Jem pour devenir un gentleman, la fantaisie de Dill, son côté "Huckleberry Finn" et son amour pour Scout... Après la lecture du livre, certains mystères demeurent, comme par exemple le passé d'Atticus ou ce qu'il est advenu de la famille de Dill. Il en est ainsi des souvenirs d'enfance : tout ne s'explique pas.

Ramené dans le contexte des années 1960 et de la lutte pour les droits civiques, le combat d'Atticus pour défendre un Noir injustement accusé d'agression sur une Blanche est un message de justice et de tolérance qui explique la portée politique du livre à sa sortie. C'est aussi un formidable ressort dramatique et le récit du procès m'a fébrilement tenue en haleine jusqu'au verdict. Surtout, ce procès et ses répercussions confrontent Scout, Jem et Dill à l'injuste réalité du monde des adultes. Un monde où l'hypocrisie le dispute souvent à la mauvaise foi. Car avec le temps, beaucoup se laissent gagner par les préjugés de leur caste, de leur sexe ou de leur race, renonçant ainsi à agir ou à penser librement.

« Tuer un oiseau moqueur est un péché », dit le proverbe américain. En effet, ces petits passereaux, si répandus dans le Sud des États-Unis, n'ont d'autre vocation que de nous charmer par leur chant. Tuer un oiseau moqueur – comme s'en prendre à un enfant ou condamner un innocent – c'est nier la beauté, saccager l'espoir et étouffer l'étincelle d'enfance qui subsiste en chacun de nous.
Tuer un oiseau moqueur, c'est retirer la grâce de ce monde. Heureusement, ce livre en est rempli.
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Il y a des romans comme ça qui font peur. On ne sait pas pourquoi.
Et puis un beau jour on saute le pas et on se retrouve avec une vraie perle entre les mains, et on se dit pourquoi je ne l'ai pas lu plus tot.

Ce roman est le récit d'une petite fille de 8 ans. On voit donc le monde d'une ville et d'un population américaine a travers ses yeux. Et j'avoue avoir pris quelques claques par la justesse des propos.

Ce roman a été mainte fois "critiqué" sur babelio et je n'ai pas grand chose d'autres à dire qu'il n'ai déjà été dit. Juste que j'ai adoré et regretté qu'il ne soit pas plus long
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Scout est la petite fille que j'aurais voulu être: impertinente, bagarreuse, culottée.
Elle traine dans le quartier, passe son temps à lire et à grimper aux arbres, mange des gâteaux en discutant avec la voisine et va écouter l'office du dimanche à l'église des Noirs.
Elle déteste l'école et les robes à smocks, répond du tac au tac à Tante Alexandra qui lui reproche son éternelle salopette maculée de poussière et ses fréquentations.
Pour Noël, son père Atticus lui offre une carabine. Lui même pense qu'avoir une arme est une incitation à se faire tirer dessus, et il lui demande de ne jamais tirer sur l'oiseau-moqueur.
Parce que tuer cet oiseau-là serait "un péché".
Scout sait pourquoi, elle est elle aussi un drôle d'oiseau qu'on ne met pas en cage, qui observe et cherche à comprendre, picore des miettes et va se percher plus loin.
Scout appelle son frère sale morphodite, elle n'aime pas qu'on l'appelle Jean Louise, ni qu'on traite son père de sale copain des nègres.
Elle pleure de rage devant la bêtise et l'injustice, mais elle comprend qu'on peut aussi se battre avec des mots.
Alors elle décide d'écrire un livre.
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.
Laissez-le veiller sur les enfants,
même s'ils ont l'esprit querelleur,
laissez-vous porter par son chant.

Ces enfants vivent dans l'insouciance,
ils peuvent alors, en ces temps bénis,
loin de toutes bonnes consciences,
avoir un autre regard, inventer la vie.

Atticus, le père, est un avocat intègre,
Scout, sa fille, n'aime pas qu'on le traite,
de collabo, de sale copain des nègres.
'l'a un fichu caractère la mouflette !

Qu'est-ce que vous avez foutus en Alabama ?
Pour quoi les hommes n'étaient-t-ils pas tous frères ?
Auraient-ils un jour, imaginé que le président Obama,
serait à la tête du pays, osant une nouvelle ère ?

Mais à cette époque, il ne faisait pas bon,
pour les Noirs, de trainer dans les rues,
leurs places étaient dans les champs de coton,
s'ils voulaient éviter une réelle déconvenue.

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
est un incontournable de la littérature.
Vous y trouverez de belles valeurs,
et, en première partie, une belle aventure.

Un bouquin qui fait la part belle à l'optimisme.
Dans celui-ci, Atticus est de loin pour moi,
une véritable référence à l'humanisme,
à la paix, à l'honneur, au civisme.
A ce que l'Homme doit défendre pour soi,
afin d'enfoncer toutes formes de racisme.
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J'ai rarement vu de la part d'un éditeur résumé si mensonger. À llre ce résumé, le lecteur est en droit de s'attendre à un procès retentissant, à un procès qui de la première à la dernière page le tiendra en haleine, car défendre, dans l'Amérique des années 30, un homme noir accusé d'avoir violé une femme blanche, ne devait pas être chose banale. Sujet fort prometteur, mais il n'en est rien.
Lorsque j'étais enfant et que le jeudi j'allais déjeuner chez ma grand-mère, à ma question "mamie qu'est ce que tu as fait à manger ?", il arrivait qu'elle me réponde : "Eh bien mamie a fait un "Fous-y-tout". J'ai compris en grandissant, que lorsqu'elle n'avait pas d'argent, elle
mélangeait tout ce qui "trainait" dans son garde-manger, comme elle disait. Un reste de boite de sardines, un peu de petit pois de la veille, une pomme de terre, un reste de haricots rouges, et voilà. Une bonne dose d'amour, quelques épices, et le tour était joué. Mais "où est-ce que je veux en venir", Me direz-vous ? Eh bien ce livre m'a étonnamment rappelé le "fous-y-tout" de mon enfance. Ce mélange des plus hétéroclite, mais avec les épices et l'amour en
moins. À défaut de tenir la promesse du procės, (très peu de pages y sont d'ailleurs consacrées), l'auteure, non pas à court d'argent mais à court d'idées sans doute, me ressert un "fous-y-tout. Ne voilà-t-il pas qu'elle fait entrer en scène une fillette du nom de Scout, âgée de neuf ans, qui me raconte sa vie en vrac. On passe des p'tites disputes avec son frère Jem à ses pérégrinations avec Jem et Dill, de leurs jeux à leurs incursions chez un voisin qui les
intrigue, de la lecture chez une voisine à la tatie qui débarque et j'en passe. Aucun liant, aucun fil conducteur, et c'est en celà que ce fameux roman a rappelé le "fous-y-tout" à mon souvenir. le sentiment que l'auteure a ouvert un cabas et qu'elle y a fourré pêle-mêle tout ce qui lui passait par la tête, sans aucun souci de cohérence, de lien entre un fait et un autre. Bien sûr, il est aisé de faire parler une petite fille de 9 ans, nous avons eu 9 ans nous aussi, et ne sommes par conséquent pas sans savoir qu'à cet âge là, on passe du coq á l'âne et de l'âne au coq. D'où une trame complètement bancale, complètement décousue.
J'ai quand-même tenu bon jusqu'au 3 quarts du livre, et me suis prise à espérer, espérer et encore espérer que non, un prix Pulitzer, ça ne pouvait
pas être ça. Et pourtant oui, c'était bien ça...... Quoi qu'il en soit, je ne sais qu'une chose, c'est que madame Harper Lee ne m'y reprendra plus.
Sans compter les clichés dont je n'ai même pas parlé. Je me suis vraiment, mais vraiment ennuyée, et j'emploie ce terme pour ne pas en employer un
autre, car croyez bien
Que ce n'est pas l'envie qui me manque.
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Ce roman a été écrit en 1960 par Harper Lee qui a attendu d'avoir 88 ans pour écrire un second roman.
Quarante millions d'exemplaires ont été vendus.
Il est enseigné dans les trois quart des écoles publiques des Etats-Unis. C'est le livre le plus influent dans la vie des américains après la Bible.
Il a obtenu le prix Pullitzer en 1961.

L'histoire, qui s'étale sur trois ans, est racontée par Jem une fillette (de six à neuf ans). Son frère Scout de trois ans son cadet, leur père Atticus et Jem elle-même sont omniprésents tout au long de ce roman.
Le tout début du livre m'a bercée dans le confort et l'harmonie. Nous sommes dans la ville fictive de Maycomb aux Etats-Unis dans les années 30. Tout est décrit en respectant le regard de la fillette, ses impressions, ses interrogations, ses interprétations et ses doutes. Bien qu'il s'agisse d'une fillette assez clairvoyante pour son âge, nous sommes plongés dans un univers protégé affectivement et matériellement ce qui laisse toute la place à une certaine naïveté, une candeur bienfaisante et beaucoup d'espièglerie. Atticus élève ses enfants seul aidé en cela par sa soeur, tante Alexandra, une femme pour le moins rigide « tante Alexandra….semblable à l'Everest, une froide présence, ce qu'elle fut durant toute mon enfance » et la gouvernante de couleur Calpurnia pleine de bon sens et de tendresse.
Mais Jem commence à se poser des questions. A l'école les enfants lui lance des quolibets qu'elle ne comprend pas toujours. « Ton père défend les nègres » etc L'ambiance s'alourdit, et les interventions des uns et des autres dressent le portrait d'une société raciste et ségrégationniste du sud des Etats-Unis. le lecteur assiste aux dialogues bienfaisants d'Atticus avec ses enfants servant de ligne directrice à une éducation tolérante servant de contre-poids au climat de l'époque « Ne dis pas nègre, Scout, c'est grossier. » « Mais Atticus, tout le monde dit ça à l'école ! » « Désormais ce sera tout le monde sauf toi » « tu ne comprendras jamais une personne tant que tu n'envisageras pas la situation de son point de vue » « Ce n'est pas parce qu'on est battu d'avance qu'il ne faut pas essayer de gagner ».etc . Loin de se défiler il leur donne une ligne de conduite morale, il leur explique les valeurs qui font de lui ce qu'il est et qu'il désire transmettre à ses enfants . Il est avocat. Il défend les innocents qu'ils soient blancs ou noirs quoi qu'il advienne.

Je note que le parcours marqué par la compréhension, la justice et la tolérance comporte des failles. Les usages en place ont la vie dure. Ainsi, tante Alexandra interdit à Scout de jouer avec Walter Cunnigham : « Tu peux récurer Walter jusqu'à ce qu'il brille, lui mettre des chaussures et un costume neufs, il ne sera jamais comme Jem. de plus il y a une propension à la boisson dans cette famille. Je ne veux pas que tu le fréquentes » Comme quoi la ségrégation peut comporter différents domaines, elle n'en est pas plus juste pour autant !

Venons-en aux faits. Tom Robinson, noir, est accusé d'avoir violé une blanche. le procès auquel le lecteur assiste met en lumière les difficultés de l'accusé et d'Atticus à faire entendre leurs voix. A travers ce procès, c'est le combat de toute une population oppressée qui surgit. Une prise de conscience anime le lecteur s'il en était besoin. Les spéculations surgissent .Les échanges abondent avec vigueur et mauvaise foi. Harper Lee illustre avec force détails les propos outrageants que subissent à cette époque des hommes uniquement parce qu'ils sont de couleur noire.

Ce livre a été écrit au moment où John Kennedy a ouvertement combattu la ségrégation. Les noirs subissent de nombreuses discriminations et exclusions dans les lieux et services publics, certains théâtres, certains restaurants. Il faudra attendre l'adoption des lois civiques signées par le président Johson en 1964 pour abolir définitivement la ségrégation, les discours violents, l'usage du lynchage, le climat de terreur sur cette population. Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur a, je pense, participé à sa manière au changement dans les moeurs raciales. C'est certainement une des raisons de son succès mais pas seulement.

Profitant du regard d'un enfant en devenir, sans préjugé, encore malléable, qui pose les bonnes questions, il montre à mon sens la dose de morale et de bon sens sur lequel un adulte devrait s'appuyer pour modifier habilement sa manière de penser et d'agir. Une averse d'eau fraîche dans un torrent un peu boueux, ce texte a certainement aidé certains à réfléchir.

J'ajouterai qu'en 2003 George Bush reconnait l'esclavage comme l'un des plus grands crimes de l'histoire et qu'en 2008 la chambre des représentants présente des excuses pour l'esclavage et la ségrégation raciale envers les noirs.
J'ai bien sûr accompagné Scout avec le plus vif intérêt, respectant aussi l'immense popularité de cet ouvrage courageux, tenace et précis, trouvant par moment le ton un peu désuet mais le plus souvent percutant.
Je suis convaincue que cet ouvrage de référence peut être lu dès l'adolescence et ne perdra pas de sa valeur entre les mains des plus âgés. Un livre essentiel.
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« Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. »

Ce résumé figure en quatrième de couverture du roman de Harper Lee : Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Comme l'écrit Isabelle Hausser dans la postface, ce titre permet de comprendre le succès de ce livre publié pour la première fois en 1960, succès au point de recevoir le Pulitzer l'année suivante. Il paraît même que Truman Capote, jaloux, a affirmé avoir rédigé la majeure partie du roman…

J'ai dévoré ces 450 pages, tellement je me suis sentie immergée dans cette famille (américaine des années 1930) atypique et attachante, où domine la figure d'un père qui est un vrai humaniste, qui élève ses enfants certes comme deux petits sauvageons (c'est tante Alexandra qui le dit…), mais en leur montrant sans cesse ce qui est juste, qu'il faut savoir dépasser l'illusion des apparences pour approcher de la réalité des gens. Et tous les personnages secondaires sont parfaitement construits et dessinent un tableau d'une grande cohérence.

Ce délicieux roman est un hymne à la justice et à la tolérance.

De cet ouvrage (le seul) d'Harper Lee , magistral par sa poésie, son ampleur et sa lucidité, un film a été tiré, en 1962: le méconnu "Du silence et des ombres" de Robert Mulligan qui reçut trois oscars dont un attribué à Gregory Peck (rôle d'Atticus).

Un très beau livre que je vous conseille vivement.
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C'est l'histoire bizarre d'un livre. Je l'ai croisé plusieurs fois dans des rayonnages, l'ai emprunté sans le lire sur le conseil pourtant avisé de ma bibliothécaire, l'ai trouvé dans une location et l'y ai délaissé. Enfin au début de cette année bizarre, Harper Lee apparaît dans un livre sur Truman Capote chroniqué sur Babélio (La scandaleuse madame B.) et ma nouvelle bibliothécaire (également compétente) me le propose à nouveau. Je refuse, ne souhaitant pas réitérer le malaise éprouvé lors du précédent retour sans lecture. Et puis arrive « l'affaire » Georges Floyd, une amie Babéliote en fait l'éloge (merci) et je me dis que c'est peut être le signe qu'il est temps de le lire.
Mais je veux m'insurger contre ce titre qui a joué un rôle négatif dans ma relation à ce roman. Je ne sais pas ce qu'est un oiseau moqueur ! Cela ne veut rien dire ! Pourquoi pas «Ne tirez pas sur un dinosaure poète!» ? (Quoi que . . . )
Résultat : acheté, commencé péniblement (cinq chapitres en une semaine) car lu en parallèle avec des BD prenantes et deux livres « sérieux » très mobilisateurs de neurone(s).
Retour de l'influence de ma bibliothécaire : « J'ai une version audio si tu veux ! » (Car je ne lui avais pas dit que je l'avais acheté, rapport à la honte éprouvée la dernière fois).
Hésitant je prends . . .
Choc, Révélation, émotion.
C'est drôle quand même les paramètres qui influent sur notre perception. Est-ce la diction remarquable de Cachou Kirsch ? Franchement je ne sais pas mais grâce à elle, je suis rentré dans l'histoire tellement plus vite, tellement mieux. Atticus Finch, Jem, Scout me sont apparus comme des évidences.
Ce livre est une grande et belle leçon d'humanité, il mérite les éloges qui en sont faits partout.
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Au moment de commencer ma lecture, je craignais un peu d'être déçue. Ce livre a tellement été encensé que j'ai pensé que sa réputation était peut-être exagérée. Dès le début du livre, j'ai été rassurée.

Ce roman, beau plaidoyer contre l'intolérance, appelle à se détacher de ses préjugés, invite à la compassion et à l'empathie pour son prochain.
Le fait que l'histoire soit vue à travers le regard d'une petite fille, regard encore naïf et innocent (mais pas niais), donne une dimension pédagogique au récit, la petite fille, Scout, prenant le rôle de Candide et son père, Atticus, celui de professeur. Scout, petite fille très attachante, curieuse, fonçeuse, ne cesse de poser des questions, de réfléchir sur le monde qui l'entoure, pointant du doigt l'hypocrisie et l'absurdité de certaines situations. Ce regard vivifiant permet au roman d'éviter tout didactisme pesant et ainsi de conserver une fraîcheur.

L'intelligence de Harper Lee est d'éviter tout manichéisme, tout simplisme et surtout de ne jamais se départir de son humanité.
L'auteure commence par nous dépeindre la communauté de Maycomb, ses communautés, ses habitudes, ses rumeurs, ses blessures.

La seconde partie, celle du procès, est passionnante, édifiante. Là aussi, Harper Lee évite toute facilité.
Si le destin de Tom Robinson, injustement accusé d'un crime, fait ressentir une profonde compassion pour cet homme et provoque la colère face à l'injustice dont il est victime, l'auteure a la subtilité de ne pas faire de son accusatrice une harpie rongée par la haine. Si Mayella est raciste, ce n'est pas par idéologie mais par habitude (comme bon nombre de ses concitoyens), parce que dans cette société il ne peut en être autrement. Et sa pitoyable vie faite de violence et de misère, dénuée de tout espoir suscite la pitié, voire même la compassion.

On voit dans ce récit un monde traditionaliste enfermé dans ses préjugés et son archaïsme par réaction au monde autour d'eux qui évolue, qui change (à l'image des convictions naissantes de Scout et de son frère). Et c'est bien la peur, encore d'avantage que la haine, qui les fait résister au progrès.

Le thème de la transmission des valeurs est habilement traité à travers le personnage du père, Atticus. Celui-ci n'impose jamais ses convictions. Il laisse ses enfants comprendre par eux-mêmes. Il fait confiance en leur réflexion, en leur coeur. Il est un guide plus qu'un maître à penser. Il leur transmet des valeurs simples, la grandeur de la compassion, le courage de ne pas céder à la colère, la nécessité de se mettre à la place de l'autre pour le comprendre.

Si la seconde partie est passionnante (malgré un dénouement plutôt expédié), j'avoue que contrairement à la plupart des autres lecteurs, j'ai une petite préférence pour la 1ère partie, cette chronique de l'enfance qui distille beaucoup d'émotion sans jamais tomber dans la mièvrerie.
Le roman a beau être très ancré dans un contexte particulier, un Etat rural des années 30 avec toutes ses spécificités (ségrégation, disparités sociales, stéréotypes sur ce que doit être une "dame"), Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur a une portée universelle, justement dans ce portrait très réussi de l'enfance.
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