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Jean-Pierre Lefebvre (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070113309
1800 pages
Gallimard (24/09/1993)
4.62/5   16 notes
Résumé :

Traduit de l'allemand par Jean Amsler, Roger Ayrault, Gilbert Badia, Bertrand Badiou, Maurice Blanchot, Aimée Bleikasten, Jean-Richard Bloch, Bernhild Boie, Jean Bollack, Valérie Briet, Martine Broda, Danielle Buschinger, Cavanna, Eric David, J.-C. Depaule, Robert Dhaleine, Claude Duchet, François Fédier, Pierre Garnier, Armel Guerne, Guillevic, Philippe Jaccottet, Armand Jacob, Gueutal et Friedhelm Kemp, Renate Kühn, Alain Lance,... >Voir plus
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Bienvenue et adieu…


Extrait 2

Je t’ai vue, et la joie si tendre
De tes doux yeux m’a inondé ;
Tout mon cœur était près du tien,
Et tous mes souffles étaient pour toi.
Une rose aurore de printemps
Nimbait le visage charmant,
Et la tendresse - ô Dieu – pour moi !
Je l'espérais, mais sans la mériter !

Las, dès le soleil du matin,
Les adieux m'étreignaient le cœur :
Quelle extase dans tes baisers !
Et dans ton regard, quelle douleur !
Je suis parti, tu es restée, les yeux baissés
Et tu m’as suivi, les yeux baignés de larmes,
Quel bonheur, pourtant, d'être aimé !
Et d’aimer, ô dieux, quel bonheur !

6 janvier 1771

Johann Wolfgang von Goethe
(1749 – 1832)
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Paul Celan - PSAUME

Personne ne nous pétrira de nouveau dans la terre et l'argile,
personne ne soufflera la parole sur notre poussière.
Personne.
Loué sois-tu, Personne.
C'est pour toi que nous voulons
fleurir
A ta
rencontre.
Un rien,
voilà ce que nous fûmes, sommes et
resterons, fleurissant :
la rose de Rien, la
rose de Personne
Avec
la clarté d'âme du pistil
l'âpreté céleste de l'étamine,
la couronne rouge
du mot pourpre que nous chantions,
au-dessus, ô, au-dessus
de l'épine.
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La chanson de Mignon

Connais-tu le pays des citronniers en fleur,
Et des oranges d'or dans le feuillage sombre,
Et des brises soufflant doucement du ciel bleu,
Du myrte silencieux et des hauts lauriers droits ?
Ne le connaîtrais-tu point ?
- Oh, là-bas, je voudrais,
Là-bas, ô mon amour m'en aller avec toi.

- Connais-tu la maison ? Son toit posé sur des colonnes,
La chambre aux doux reflets, la salle lumineuse,
Et les droites statues de marbre, qui me regardent
Et demandent : « Que t'a-t-on fait, ô pauvre enfant ? »
Ne le connaîtrais-tu point ?
- Oh, là-bas, je voudrais,
Là-bas, mon protecteur, m'en aller avec toi.

- Connais-tu la montagne, le sentier dans les nuées ?
Le mulet dans la brume y cherche son chemin ;
Dans les cavernes vit l'engeance des dragons ;
La pierre y chute et sur elle les eaux ;
Ne le connaîtrais-tu point ?
- Oh, là-bas, c'est là-bas,
Que mène notre route ! Ô père partons-y !.



Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn,
Im dunklen Laub die Goldorangen glühn,
Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht,
Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht?
Kennst du es wohl?
Dahin, dahin
Möcht ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn!

Kennst du das Haus? Auf Säulen ruht sein Dach.
Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach,
Und Marmorbilder stehn und sehn mich an:
Was hat man dir, du armes Kind, getan?-
Kennst du es wohl?
Dahin, dahin
Möcht ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn!

Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg?
Das Maultier sucht im Nebel seinen Weg.
In Hoehlen wohnt der Drachen alte Brut.
Es stuerzt der Fels und über ihn die Flut.
Kennst du ihn wohl?
Dahin, dahin
Geht unser Weg.
O Vater, lass uns ziehn!
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Rêve surcroît du dormeur…


Rêve surcroît du dormeur
empaquetée de visions
flotte la lettre

Spirale ellipse cercle
nourrissons du temps
membres morts
secoués
dans les tortures les explosions les guerres
croissant à nouveau –
Je t’aime comme tous les nuages qui passent
comme tous les vents du monde –

Figures de ténèbres
balbutiantes hérissées de frissons
persona déchiffrant la poussière
noms obscurs et scellés
tirés du fond du puits
Oural
Tibet
pays atteint du mal du soir
pèlerins cheminant sur autant de linceuls
murmurant dans l’illimité –


//Nelly Sachs (1891 – 1970)
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  Artiste, aime
  
  
  
  
  Artiste, offre-nous ton grand cœur. Entre avec tes ailes
dans le pauvre peuple éteint. Entre dans l’air consumé des
chambres de jeunes mères, dans les hôpitaux traversés par
les cris, bondés de gens qui meurent, qui espèrent, entre
dans le souffle coupé des cachots, dans les casernes trépi-
gnées par les colères, dans les palais de justice et les asiles
des vieillards.

  Souris toujours et pardonne, comme l’ange, celui qu’on
n’a pas reconnu. Et plus ils seront vifs et bas, écrasés et
éteints, que ton chant soit plus beau, plus haut, plus clair.

  Artiste, aime !


// Yvan Goll (1891-1950)

/Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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Video de Jean-Pierre Lefebvre (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Lefebvre
Avec Tiphaine Samoyault, Michel Deguy, Guillaume Métayer, Claude Mouchard, Martin Rueff & Luc Champagneur Depuis 1977, la revue Po&sie ne cesse de traduire et de réfléchir sur la traduction « impossible-possible » de la poésie. Elle a saisi l'occasion de la publication des livres de Tiphaine Samoyault (Traduction et violence, le Seuil, 2020) et de Guillaume Métayer (A comme Babel, traduction, poétique, éd. la rumeur libre, 2020) pour revenir sur les tâches des traductrices et des traducteurs. Elle a donc consacré trois numéros à cette grande affaire : Traduire/Celan et Et, en traduisant, traduire. Des textes théoriques (Antoine Berman, Michel Deguy, Marc de Launay, Robert Kahn, Jean-Pierre Lefebvre, Jean-Luc Nancy) ; un dialogue avec Tiphaine Samoyault, mais aussi un grand nombre de traductions inédites (un immense dossier turc, mais aussi Lermontov) ou de retraductions (Arioste, Eliot, Goethe, Milton entre autres) composent ce bouquet dense.
À lire – Les trois derniers numéros de la revue Po&sie aux éditions Belin : Traduire/Celan (2020, n°4) et Et en traduisant, traduire (2021, n°1 et 2).
+ Lire la suite
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