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EAN : 9782226398215
240 pages
Albin Michel (17/01/2018)
3.23/5   22 notes
Résumé :
Toute une génération ne cesse de répéter " J'ai le droit ", exprimant de manière péremptoire un " droit de s'élever contre " : l'école, l'autorité parentale, les règles communes et même la loi en général. Plus que jamais cette revendication symbolise un individualisme irresponsable et témoigne d'une faillite collective accablante : régression de nos libertés collectives au profit des communautés, triomphe de l'égalitarisme, dérives pédagogiques de l'Education nation... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Essai sur les conséquences désastreuses du déracinement culturel, du non enseignement de l'Histoire, de la littérature (bases de notre identité commune) à l'école et de la montée excessive des droits individuels qui prévalent désormais sur l'intérêt général.
L'Europe et la France en particulier ont le capitalisme financier pour seul horizon identitaire. La démocratisation nécessaire de l'enseignement s'est accompagné d'un refus de transmettre nos valeurs, nos références communes, notre histoire et littérature accusées soit d'élitisme soit de racisme. Résultat la société est composée d'individus sans repères dans un monde devenu incompréhensible.
L'auteur, professeur en collège, analyse surtout la décomposition de l'enseignement, de l'école qui n'a plus d'exigences et utilise un vocabulaire égalitariste, faussement ambitieux et prétendument républicain. L'état du lien social et les fractures culturelles montre que l'école n'est plus efficace. Elle analyse les ravages du relativisme culturel, des méthodes d'enseignement, du vide abyssal des connaissances transmises, de l'individualisme (élève ou parent consommateur), du communautarisme islamique en particulier dont les dirigeants ne mesurent pas ou ne veulent pas mesurer l'importance, la montée de l'antisémitisme en banlieue. Tous disent "j'ai le droit" et en profitent pour ne pas respecter les lois de la République, les remettre en cause.
Elle termine par la situation dramatique des enfants handicapés qui eux, en théorie, ont le droit d'être scolarisés mais sont souvent exclus faute de moyens.
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La faillite de l'école expliquée par une professeure du secondaire.
Elle distingue plusieurs causes:
- La simplification au maximum des règles d'apprentissage à l'école, notamment en français et en histoire. « En rendant impossible une véritable maîtrise de la langue française pour tous les enfants, en la réduisant à une langue de communication purgée de toute nuance, de toute grammaire, de toute référence, en se gardant de leur imposer les codes culturels nécessaires pour entrer ds le monde, on est parvenu déjà à déraciner 2 générations de français, celle des années 80 et celle des années 2000. »
- le rejet de l'autorité parentale et enseignante
- L'individualisme croissant et exacerbé : « Invoquer son droit individuel à tt bout de champ est pourtant une forme puérile du refus de la servitude. Cela consiste à récuser la légitimité du bien commun, à placer son intérêt particulier au-dessus de l'intérêt général. Comme si l'individu tout-puissant dans son espace privé, ne supportait plus d'être placé au même niveau de droit que les autres quand il entre dans l'espace public. »

Plusieurs objectifs sont à l'origine de cette crise
- Créer une école soi-disant égalitaire : plus souvent, un nivellement par le bas
- Produire une main d'oeuvre flexible et docile en adéquation avec le marché du travail – Pas de fondations solides, pas d'esprit critique.
« Ce n'est pas pour rien qu'on a transformé l'enseignement en une suite de compétences et de savoir-faire à maîtriser. Et ce n'est pas un hasard si ce sont des professeurs de lettre et d'histoire qui tirent la sonnette d'alarme depuis plus de 2 décennies. Nos disciplines font, que nous ne sommes pas dupes de ce changement. Il s'agit, dès l'école, d'édifier le culte du consumérisme, de l'efficacité dont l'entreprise open space aura besoin, de l'économisme.
On enveloppe cela d'un discours sur les « valeurs » et le « vivre-ensemble » pour se donner des airs progressistes inoffensifs, mais plus personne n'y croit ».

Cet excellent document chiffré et argumenté permet de mieux comprendre la crise de l'école. Il est également facile à lire car très pédagogue.
Le travail d'un bon prof !



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Interpellée par le titre, j'ai trouvé finalement que le sous titre "LA faillite de notre éducation" était plus adapté car il s'agit pleinement de décrire le système scolaire et ses failles plutôt que de dépeindre les élèves et expliquer leur évolution. Entre deux grandes explications argumentées de citations et références doctes sur la dérive de l'Educ'Nat' (et le lien politique-société-école), l'auteure règle aussi quelques comptes personnels (je n'avais aucune idée de son parcours politique etc) et use d'anecdotes de vie de classe. le ton est sec, parfois je le trouve pompeux (il faut réussir à passer les 30 premières pages, et j'ai pensé plus d'une fois "20 cts à chaque fois qu'elle écrit "doxa" et à la fin du livre vous vous payez un dîner au resto !"); le ton est aussi parfois très agressif, au dépens du message?
Néanmoins, prof d'Hist-géo en collège-lycée moi-même depuis 15 ans, passée par les banlieues comme les lycées bourgeois de centre-ville, je ne peux que constater hélas qu'une bonne partie de ce qu'elle dénonce, je l'ai constaté aussi ! le problème étant que les profs sont parfois vaguement consultés, que ce soit pour les programmes et où les pédagogies, mais notre réputation de râleurs systématiques fait que les hautes sphères -comme dans l'histoire de l'enfant qui criait au loup pour s'amuser- ne nous écoutent pas .... Bref, ce livre est un pavé dans une marre pour le Ministère : il fait du bruit et un choc dans l'eau, trouble les eaux que le Ministère voudrait paisibles, mais comme le pavé de pierre, il va couler au fond et être perdu de vue et sitôt oublié ... hélas ! Pour moi, ce fut une lecture parfois difficile et ennuyeuse mais intéressante dans certains chapitres/passages, bref inégale. J'ai du mal à mettre une note, entre le fond et la forme ... alors 3 étoiles !
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Pour changer de les romans habituels, je viens de terminer cet essai sur l'évolution de l'école en France. L'auteure y fais une critique acerbe de l'évolution de l'enseignement et de la pédagogie au fil des réformes depuis les années 60. Son positionnement est très marqué et elle ne mâche pas ces mots. Si je suis en désaccord avec sa vision de ce vers quoi devrait rendre notre société je trouve une partie de son analyse des problématiques que rencontre l'école intéressante.
Une lecture qui m'a donné et réfléchir et qui m'a parfois énervée contre l'auteure.
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Constatation terrifiante mais réelle sur l'éducation de nos enfants, sur les différentes réformes scolaires et sur la faillite de notre éducation française .....cette professeure a un regard lucide sur le pourquoi du système éducatif défaillant .
Livre difficile à lire, des chapitres trop longs, des mots trop compliqués par moment.....
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La culture est fondamentale car elle est génératrice d’intégration. Et je ne parle pas là que des enfants d’immigrés, car un enfant est un nouveau venu dans la société, et le rôle de l’école est de lui apprendre la vie en collectivité.
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Toute une génération ne cesse de répéter « J’ai le droit », exprimant de manière péremptoire un « droit de s’élever contre » : l’école, l’autorité parentale, les règles communes et même la loi en général.
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Appauvrissement intellectuel qui ne produit en général que docilité et violence.
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"J'ai le droit !" Cette phrase tombe comme un couperet, ferme toute possibilité de dialogue...
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Une société qui ne s'enseigne pas est une société qui ne s'aime pas, qui ne s'estime pas. ( Charles Péguy)
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Vidéo de Barbara Lefebvre
Toute une génération ne cesse de répéter « J?ai le droit », exprimant de manière péremptoire un « droit de s?élever contre » : l?école, l?autorité parentale, les règles communes et même la loi en général. Plus que jamais cette revendication symbolise un individualisme irresponsable et témoigne d?une faillite collective accablante : régression de nos libertés collectives au profit des communautés, triomphe de l?égalitarisme, dérives pédagogiques de l?Education nationale, démission de parents dépassés?
Barbara Lefebvre montre, preuves à l?appui, comment nos enfants ont été abandonnés culturellement par notre système éducatif. Elle alerte sur des enjeux qui dépassent largement la sphère scolaire : nivellement par le bas, absence des familles, mépris des valeurs humanistes fondamentales, racisme, sexisme, antisémitisme, destruction de la laïcité, culte de l?individualisme?
http://www.albin-michel.fr/ouvrages/generation-jai-le-droit-9782226398215
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