La chasse fantôme

Ça aurait pu. Un héros paraplégique, j'aimais bien l'idée. Parce que faut reconnaître que dans les romans comme dans la vraie vie, dès lors que tu es handicapé, on se rappelle de toi une fois que les meilleurs rôles ont été attribués, et tu finis plus souvent tout seul dans ton coin, sous-fifre ou au mieux sidekick tire-larmes que héros de l'histoire.
Donc oui, ça aurait pu, mais ça n'a pas. On tourne très vite en rond, avec un schéma narratif répétitif, qui plus est sans surprise ni tension dramatique à cause des péripéties et révélations qu'on voit arriver à des kilomètres. Ajoute à cela des personnages stéréotypés pour ne pas dire clichés – donc sans surprise, sans profondeur, sans relief – et un héros incohérent, qui a la constance d'un gamin de trois ans. Un coup c'est noir, un coup c'est blanc, il change d'avis sur un même sujet d'un chapitre l'autre, astuce grossière d'écriture pour rallonger la sauce du récit au gré de son indécision qui ne rime à rien. Et ça dure sur 450 et quelques pages. Et c'est long. Très long. Trop long.
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Avec sa couverture de toute beauté signée encore une fois Aurélien Police, ScriNeo a à nouveau frappé fort et a titillé notre imaginaire, du moins le mien, surtout que cette chasse fantôme dont le roman porte le titre, je l'avais croisée avec délice chez Cassandra Clare et son univers The Mortal Instruments. Malheureusement, nous sommes ici avec un premier roman rempli de maladresse dans lequel je ne suis pas du tout entrée et où l'imaginaire fut bien trop timide au vu de mes attentes. Ce fut une déception.


Cela commençait bien avec une belle ambiance fantastique où dans un monde similaire au nôtre des éléments d'imaginaire et de mythologie nous cotoyait. Je m'attendais ainsi à tomber sur de la bonne urban fantasy comme j'en avais lu en jeunesse chez Cassandra Clare justement. La plume d'Hermine Lefebvre, sans qu'elle brille par sa force ou son originalité, était en plus agréable à suivre, simple et son fioriture. Elle nous emmenait pour une fois en Allemagne, ce qui était un peu dépaysant, car on trouve rarement ce décor dans nos romans jeunesse. Et il était agréable, pour une fois, d'avoir un héros souffrant de handicap, depuis qu'il était devenu paraplégique. Ce furent malheureusement les seuls points forts pour moi du roman.

Le reste ne fut qu'une suite de déception. Je m'attendais tout d'abord à trouver une ambiance sombre et un peu désespérée au vu de la menace représentée par cette Chasse fantôme, hors celle-ci n'est présente qu'en marge, à travers des rêves ou des interventions dont on sent bien trop peu les effets. Elle n'est pas non plus vraiment approfondie et au final, on sait fort peu de choses sur elle, son fonctionnement, ses membres ou ses intentions. L'autrice reste énormément en surface... Exit donc la belle noirceur que j'attendais retrouver comme cela avait été le cas avec les Dark Artifices de Cassandra Clare où l'un des héros y avait été embringué de force et le vivait mal face à la violence de cet ordre.

A la place, l'autrice nous propose une aventure au cadre on ne peut plus ado où de manière assez lisse et téléphonée, pour ne pas dire bateau, on se retrouve avec les mêmes guéguerres habituelles qui ont lieu au collège ou lycée entre élèves qui ont des différences. Les dialogues sont d'une pauvreté... les idées également, tout comme les développements. C'est simple, j'avais l'impression de me retrouver devant une série ado hyper archétypale. Cela m'a fait totalement décrocher. Les interactions n'avaient rien de passionnant non plus, étant toutes aussi lisses et prévisibles, sans relief. C'est du vu et revu, même dans les tentatives d'ajout de dynamiques un brin plus complexes comme le handicap de Natalis, le héros, ou le caractère asexué d'un des autres personnages principaux. Ce sont des tentatives un peu désespérées qui n'apportent pas grand-chose de plus au scénario.


Quant à la quête du héros et au mystère des rêves de Natalis, ils en restent à ce stade-là. L'autrice traîne ceci en longueur, répétant inlassablement les mêmes mécanismes sans que cela avance beaucoup. Il faut attendre la toute fin pour que cela bouge mais cela a lieu bien trop rapidement pour que l'on sente un approfondissement intéressant et pertinent apportant de la réflexion ou de l'émotion. C'est décevant. J'ai vraiment eu le sentiment de la promesse d'une aventure avec une mythologie pleine de potentiel qui fut au final totalement sous-exploitée et noyée sous des drames ado inintéressants dans un univers fantastique bancal...

Je ne vais donc pas plus m'y attarder dessus. Ce roman fut une déception quasiment de A à Z. Je n'ai rien contre les lectures jeunesse, certaines m'ont fait passer de très bons voir d'excellents moments comme Pax Automata ou Quand vient la horde dernièrement. Mais ici, peut-être du fait que c'est un premier roman, j'ai vraiment eu la sensation d'une histoire et d'un concept survolé, sous-exploité dans un univers adolescent vu et revu avec des développements et interactions téléphonées. Ce n'était pas fait pour moi, je suis passée totalement à côté et dans ces cas-là, c'est dur pour moi de raccrocher ensuite ^^!
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Ce roman n'est pas inintéressant, mais je le trouve mal abouti. Je n'ai pas cru une seule seconde à cette double vie, moitié lycée normal, moitié Chasse. Je n'ai rien trouvé de crédible, d'un côté, comme de l'autre. Quant aux interactions avec ses proches ou alors avec ses nouveaux amis au lycée, Natalis ne m'a jamais touché, encore une fois à cause de ce manque de crédibilité. Il y avait quelque chose, dans la formulation des dialogues, dans l'avancée des relations et des réflexions qui sonnaient faux pour moi.
C'est dommage car le pitch de base et l'univers mis en place sont assez accrocheur, mais je n'ai jamais réussi à m'attacher aux personnages ni à m'intéresser à leur enquête.