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EAN : 9782268026596
Les Editions du Rocher (27/08/1997)
2/5   6 notes
Résumé :
Un soir, sans raison, elle quitta la maison. Pendant des heures, elle marcha droit devant elle, dans le noir, le froid, la pluie…

Françoise Lefèvre publie ici son dixième ouvrage. Elle a reçu Le Grand Prix des lectrices de Elle pour La Première Habitude, et le Goncourt des lycéens pour Le Petit Prince cannibale.
La qualité exceptionnelle de son écriture, reconnue dès son premier livre, a été saluée par des écrivains prestigieux aussi divers que... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Roman entre autoportrait et histoire fictive, l'auteure, la narratrice nous parle du vide, de l'absence, de la peur qui l'étrangle à l'idée d'oublier.
Au départ, un prospectus arrive chez elle qui traite de la maladie d'alzheimer. Mal qui frappe et ronge les plus de soixante ans.
La peur d'oublier, de s'oublier, d'oublier ceux qu'elle aime la conduit à un long périple d'errance dans l'auberge de sa mémoire, labyrinthe aux nombreux souvenirs.

Énormément de bon sens émane de ces pages, notamment l'envie, le besoin et la nécessité d'écrire. Ecrire pour se souvenir, pour ne pas oublier; pour exister peut-être... La perception de soi tellement différente de celle que les autres imaginent en croyant bien faire. L'écriture et l'amour sont les seuls moyens de ne pas sombrer totalement dans le néant.

L'histoire m'a quelque peu perdue car l'auteure parle d'elle à cinquante ans ou d'elle quarante ans plus tard dans un asile. le fil est très abstrait mais le ton est magnifiquement tenace. Il est juste de comparer Françoise Lefèvre à Christian Bobin car sa plume est un délice: sensibilité, émotions, images, ses mots s'enlacent pour former un collier de fleurs. C'est de toute beauté. Et c'est cela que je retiens d'un soir sans raison. N'hésitez pas à vous procurer La grosse ou le petit prince cannibale, deux romans à fleur de mots dont l'histoire et le message sont de toute beauté.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Les enfants auront été ma joie et mon épuisement. La liberté et ma prison. Ils m’ont toujours donné la force de me relever, de me battre et d’avancer. Je ne sais rien de plus juste, de plus lourd et de plus léger au monde que le poids d’un enfant endormi qu’il faut porter durant une longue marche vers une vie qu’on espère meilleure.
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Serait-ce aussi cela vieillir : ouvrir une fenêtre sur son enfance et bien au-delà…
Serait-ce cela mourir… ouvrir une fenêtre pour laisser entrer les baisers non reçus… Les amours non vécues… Les années perdues… Les beaux insectes bleus…
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À force de renverser la tête pour scruter le ciel, les yeux vous piquent, on devient saoule de lumière, on s’accroche aux ailes de son enfance et on rit. On rit de cette farce immense.
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Un voyage en calèche aux portières scellées par des initiales de feu.
Une promenade en traîneau sur une neige brûlante.
Ô l’enchantement des réverbères !
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La nuit, toutes les nuits qui suivirent, après mon travail d'ouvreuse, j'écrivis avec ferveur près de la flamme dansante, j'écrivis en imaginant que le retour des enfants en dépendait, j'écrivis pour les retrouver. J'étais certaine qu'elles étaient au bout de ces pages. Je gardais mon manteau, je gardais mes bottes, je crois même que je dormais avec. Je n'avais besoin d'aucun repos. J'écrivais sur le vieux matelas sans drap, sans couverture, le dos calé contre un sac qui contenait toute ma vie. J'écrivais avec l'idée qu'écrire me vengerait de tout. Je rachèterai la langue coupée de la Sirène d'Andersen. Je ne permettrai pas que la Petite Marchande d'allumettes pour se réchauffer flambe jusqu'à la dernière des allumettes et finisse par mourir de froid et d'indifférence sur un trottoir de neige. Je n'accepterai pas d'être séparée plus longtemps de mes enfants. Mes allumettes à moi, c'était mes mots - ça l'est toujours - et je les craquerai, tous, les uns après les autres. Quelqu'un qui écrit est bien moins seul qu'un type qui dort sur une grille de métro, qu'un mourant dans une chambre d'hôpital, qu'un enfant dans un orphelinat de Roumanie ou d'ailleurs. Quelqu'un qui écrit, c'est quelqu'un qui a besoin d'être seul. Et ce n'est pas la même chose.
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