Brillant et de belle prestance, bientôt riche et célèbre, Maupassant porte beau, moustache arrogante et allure fière, et connaît un succès grandissant auprès des femmes de la haute société. Puisqu’elles recherchent si hardiment sa compagnie, comment pourrait-il avoir l’indélicatesse, l’insensibilité de les repousser ?
Lui qui, adolescent, avait dépensé la majeure partie de son argent de poche en fréquentant assidûment Les Folies-Bergère ou le Moulin de la Galette et en courant après les faveurs tarifées de Nini Pattes en l’air, Nana la Sauterelle, Grille d’Égout ou Georgette la Vadrouille, peut désormais s’enorgueillir de fréquenter des grandes bourgeoises (mais souvent de petite vertu), des femmes de la noblesse, des artistes connues.
À la mort de cette généreuse maîtresse, La Fontaine trouve refuge auprès de Mme Ulrich, tenancière d’un tripot rue de l’Université, qui sollicitera pour lui l’appui et un asile auprès de ses riches amants :
« J’accepte, Madame, j’accepte vos perdrix, votre vin de Champagne, et vos poulardes [...]. J’accepte aussi une chambre chez M. le marquis de Sablé, j’accepte encore...
Et en un mot j’accepte tout ce qui donne bien du plaisir... »
Proust se retire progressivement de la vie parisienne pour le refuge imaginaire de ses chambres successives. C’est désormais
dans son lit qu’il va travailler à l’œuvre de sa vie. L’écrivain se lève au soir venu et tente de s’endormir le matin vers 6 heures en prenant son gramme et demi de Trional.
« Il en arriverait à proposer l’insomnie comme un bienfait », écrit Edmond Jaloux
Quelques jours plus tard, Victor Hugo note dans son calepin : « Nuit du 9 au 10 avril. Je me suis couché à minuit.
Aussitôt, la chambre a été remplie d’un bruit étrange. Comme si tous les papiers de la table entraient en mouvement tous à la fois. Plusieurs fois j’ai dit : « Si quelqu’un est là, qu’il frappe trois coups sur le mur. »
J’ai entendu les frappements.