Dans le domaine littéraire, il y a des choses quasi impossibles à réaliser.
Exemple : trouver un coiffeur à Delphine de Vigan.
Mais, a contrario, il y a aussi des choses beaucoup plus accessibles.
Exemple : devenir un auteur populaire.
Pour ce faire, il s’agit de se concentrer un minimum et de réunir dans un roman tous les ingrédients identitaires garantissant que votre lectorat se retrouvera dans vos personnages, rira de leur quotidien si semblable au sien et pourtant si facétieux et éprouvera pour eux un sentiment tout à la fois fait de nostalgie et de gratitude. Le tout, sur un thème porteur et universel – à défaut d’être original -, l’Amoooooouuuuuurrrrr.
Et surtout, surtout, tout (et n’importe quoi) qui puisse lui faire oublier une seconde le type qui se cure le nez assis en face de lui dans le métro, la grisaille de ce jour de boulot pareil à tous les autres et la certitude que même après un bon dodo, ce triste jour reviendra demain, toujours aussi gris.
Voyons donc ce qu’on a ici.
Un roman avec un chat en couverture.
Comment le lecteur pourrait-il humainement ne pas craquer quand toutes les statistiques prouvent que le chat EST l’accroche visuelle qui met TOUT le monde d’accord, même les allergiques aux poils, car oui, il est rare d’éternuer et de développer un eczéma simplement en regardant une photo (sauf si vous regardez une photo de Delphine de Vigan au réveil, bien sûr).
Ensuite…
400 pages (ah oui, quand même, y a du remplissage) dont la trame tient dans un mouchoir de poche, je vous laisse deviner ? L’Amoooooouuuuuurrrrr, bien sûr !
En bref, pour le fond :
5% de sexisme (c’est fatal quand un auteur croit qu’il peut se mettre dans les baskets d’une nana)
+ 15% de crises de fou rire (des vraies, j’en ai pleuré)
+ 40% de guimauve (très, très sucrée et très, très écœurante)
+ 40% de lieux communs (très, très lourds et très, très lassants)
En bref, pour la forme :
1% de syndrome "Amélie Poulain"
+ 1% de syndrome "Bridget Jones"
+ 1% de syndrome "Ensemble, c’est tout"
+ 97% de clichés et d'aphorismes à la con
Hop, là-dessus, un coup de baguette magique éditoriale, et qu’est-ce qui sort du chapeau ?
Non, pas un lapin, vous n’avez rien suivi… C’est tout doux, ça fait miaou : un CHAT !
Roman de plage idéal. Ni un mauvais moment, ni un moment inoubliable. Vite lu, vite oublié.
Inoffensif.
Miaou.
Challenge de lecture 2015 – Un livre d’un auteur qui a les mêmes initiales que vous
Challenge ATOUT PRIX 2015 / 2016
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D'abord, l'inspection de la boîte aux lettres. Je suis sur la pointe des pieds. J'éclaire l'intérieur et j'aperçois trois enveloppes. Il reçoit beaucoup de courrier pour quelqu'un qui n'a emménagé que depuis quelques jours. J'entrevois un pli officiel, peut-être d'une préfecture ou d'un ministère. Qu'est-ce que c'est ? Si j'arrive à savoir, je tiens ma revanche. Puisque tout le monde a vu sa tête avant moi, je vais découvrir son métier la première. Ensuite, à mon tour, je pourrai déclarer d'un air ingénu : "Ah bon ? Vous n'étiez pas au courant ?"
J'essaie d'éclairer au mieux mais l'enveloppe du dessus gêne la lecture. En me servant de ma lampe, juste à la bonne taille pour passer dans la fente, je dois pouvoir la repousser. Je glisse ma lumière le plus loin possible. Il manque encore quelques centimètres. Je la tiens du bout des doigts, je fais encore un petit effort. J'y suis presque et soudain : badaboum dans la boîte de Patatras ! La malédiction frappe encore. Ma lampe est tombée sur son courrier, allumée. D'un seul coup, sa boîte aux lettres ressemble à une petite maison de poupée éclairée. Alors là, on va mettre le salon, ici la cuisine, et la poupée Youpi entrera quand elle aura la clé. Non mais je déraille ! J'ai encore fait une ânerie. Il faut que je récupère ma lampe. Alors je passe les doigts - après tout, elle n'est pas si loin. Je dois pouvoir y arriver, j'ai les mains fines. Je force. Cette méchante poupée Youpi pourrait m'aider. Je me sens comme ces pauvres petits singes pris dans les pièges des braconniers avec leurs minuscules mimines qui ne veulent pas lâcher la cacahuète dans la noix de coco. Je touche la lampe, le bout de mon majeur l'effleure. Elle glisse. Retiens-là, poupée Youpi, ou je t'arrache la tête ! Je n'ai pas le choix, j'enfonce encore plus ma main. La paume est presque entièrement rentrée, mais la lampe m'échappe toujours. Il n'y aura pas de seconde chance, alors je pousse de toutes mes forces, quitte à me faire mal. Ça y est, je me suis broyé la main, mais la paume est passée. Maintenant, c'est le poignet qui souffre, le cerclage métallique de la fente me détruit la peau après m'avoir laminé la main. Tout à coup : le cauchemar, l'effroi. J'entends le grésillement de la gâche électrique de la porte de l'immeuble. Quelqu'un a fait le code et s'apprête à entrer. Il va me trouver comme une gourde suspendue à la boîte du voisin. Je sais maintenant ce qu'éprouve un lapin pris dans les phares d'un camion qui fonce.
Je ne sais pas pour vous mais, au début de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j'adorais et celles que je détestais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prête à tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on découvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand même un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrêtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.
Vous avez déjà rencontré des gens qui font une fête pour leur divorce ? Moi, oui. D'habitude, ce sont plutôt les futurs mariés qui s'amusent. On les entend klaxonner le samedi quand ils roulent en cortège vers la mairie, on les croise la veille en bandes, dans les rues, habillés en clown ou quasi nus. A grand renfort de trompettes et de tambourins, ils exhibent aux badauds ternes leur joie d'enterrer leur vie de jeunes célibataires - parfois à plus de trente-cinq-ans... Mais moins d'un an plus tard, quand les 19% des statistiques se séparent, plus personne ne lance de confettis. Eh bien, Jérôme, si.
Je n'ai pas assisté à ses deux premiers mariages, mais j'étais présente au troisième. Trois mariages et trois divorces à trente-deux-ans, ça interpelle. Le proverbe dit : " A ton deuxième naufrage, n'accuse pas la mer. " La sagesse populaire ne s'est pas aventurée jusqu'au troisième.
Il faut tout espérer, au risque d’être déçu. Il faut tout éprouver au risque d’être blessé, tout donner au risque d’être volé. Ce qui vaut la peine d’être vécu vous met forcément en danger.
J'aime bien voir les gens rassemblés, heureux. Finalement, le mariage est le seul jour où l'on a l'occasion de réunir tout ceux qui font notre vie. Côte à côte, la famille, les amis, les collègues. Tout se mélange. Vous pourrez toujours me faire remarquer que les mêmes se réunissent aussi aux obsèques, mais le héros de la fête en profite nettement moins.
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