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Citations sur L'atelier du grand Verrocchio (14)

Au loin, le soleil commençait paresseusement à se lever. Aujourd’hui, Leonardo comptait effectuer une expérience particulièrement dangereuse. L’inventeur aurait sans hésitation laissé sa place à un volontaire, mais la présente opération devait rester secrète. La raison en était bien simple†: si elle venait à être découverte, personne ne le laisserait se lancer du toit de la basilique à bord de son engin de fortune. Celui-ci avait été baptisé Aves 2, ce qui signifiait Oiseau 2 en italien. L’appareil avait été conçu dans le but ultime de voler, et Leonardo espérait ne pas avoir à construire un Aves 3 avant d’atteindre son objectif. Malheureusement, par le passé, la majeure partie de ses inventions avait connu un triste destin. Le jeune Italien n’était pas du genre à se laisser décourager et s’était donc rapidement remis à l’œuvre après la destruction du premier appareil. Après quatre mois de travail, Leonardo était sur le point de faire une nouvelle tentative.
Réussir à quitter la maison sans se faire voir puis emporter l’appareil en pièces détachées jusqu’au sommet du toit de la basilique n’avait pas été chose facile pour l’inventeur. Malgré tout, la pire étape restait à venir. Leonardo devait encore abaisser le levier qui enclencherait la descente infernale. Dès l’abaissement de ce levier, l’appareil suivrait le rail de la structure en bois que Leonardo avait érigée à même la toiture de la basilique. Cette structure était conçue pour guider l’Aves 2 dans une descente parfaitement droite. L’inclinaison abrupte du toit et le poids de l’appareil devaient permettre à celui-ci d’atteindre une vitesse adéquate avant la chute libre. Si tout se déroulait comme prévu, lorsque l’engin quitterait le toit, il entamerait un vol inoubliable au-dessus de la ville de Florence. Dans le cas contraire, la mort attendait inévitablement le passager des dizaines de mètres plus bas.
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Lucia n’aimait guère la façon dont Piero traitait son fils. Dans la famille da Vinci, Lucia était celle qui estimait le plus Leonardo. Elle voyait en lui le potentiel d’un grand artiste. La grand-mère du jeune homme était convaincue d’une chose†: un grand avenir attendait son petit-fils, du moins s’il ne se tuait pas à bord de l’une de ses machines infernales.
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— J’ai toujours affirmé que je ne serais reconnu pour mon talent qu’après ma mort, souffla Leonardo en détournant les yeux de façon méprisante.
— Continuez de la même manière et cela pourrait bien arriver plus tôt que prévu†! énonça froidement le dirigeant de la basilique.
— Voulez-vous dire que je pourrais être reconnu de mon vivant†? demanda Leonardo en simulant la surprise. Je suis vraiment flatté par la considération que vous m’accordez.
Le père de Médicis fusilla du regard le jeune inventeur, mais s’abstint de tout commentaire devant Piero Antonio.
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Heureusement que Piero Antonio était un homme important en Italie, sinon Leonardo aurait fort probablement terminé ses jours dans un cachot. Il aurait même pu être exécuté. Leonardo leva le regard sur les deux hommes. Le père de Médicis semblait avoir repris ses esprits, il souriait même. Piero Antonio avait sûrement dédommagé généreusement celui-ci pour la sculpture pratiquement démolie.
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Le garçon avait passé la première heure de son confinement à relater en détail son expérience de vol, et la deuxième à réaliser les croquis d’un nouvel engin. Si quelqu’un avait du sang-froid en ce monde, c’était bien Leonardo. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait dans un tel pétrin, et ce ne serait sûrement pas la dernière.
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— Leonardo, aboya-t-il férocement, une fois encore vous avez démoli une œuvre inestimable d’un maître florentin†!
— Toujours les grands mots, mon père, déclara Leonardo avec un léger sourire. De qui était cette sculpture†?
— Donatello†! rugit le père de Médicis.
Leonardo blanchit d’un seul coup. Cette fois, il n’avait pas fait les choses à moitié.
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Un vieil homme chauve vêtu d’une longue tunique noire approchait, armé d’un regard fulminant.
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. Le jeune casse-cou abaissa le levier et l’engin entama sa descente. Leonardo se mit aussitôt à pédaler. L’opération fut considérablement plus difficile que prévu. L’air imposait, au niveau des ailes, une résistance beaucoup plus forte qu’escompté. Les pédales refusèrent rapidement de fonctionner lorsque l’appareil prit de la vitesse sur le rail. L’inventeur dirigea donc toute son attention sur la manivelle de contrôle de l’aileron arrière, l’unique moyen directionnel de l’engin. L’Aves 2 se détacha du rail comme prévu. Étonnamment, l’appareil semblait voler. Leonardo poussa un cri de joie à réveiller les morts. L’engin parcourut en quelques secondes les deux cents mètres qui le séparaient de la rive. Le pilote tourna la manivelle vers la droite, forçant l’appareil à suivre la rive.
La vue aérienne de Florence était époustouflante. Au loin, environ à un kilomètre, se dressait au-dessus du fleuve l’impressionnante structure du pont Vecchio. Son reflet miroitant à la surface de l’eau était de toute beauté. La construction de pierre datant de plus de cent vingt ans ne servait pas uniquement à la traversée du fleuve. Le pont comportait plusieurs étages dans lesquels on trouvait toutes sortes de boutiques†: il y avait des tanneurs, des bouchers ainsi que de nombreux tripiers. L’odeur qui régnait sur les lieux n’était pas très invitante.

L’Aves 2 se tenait à une hauteur d’environ cinquante mètres†; toutefois, cette altitude se réduisait chaque seconde. Malgré les apparences, l’appareil ne volait pas†: il se contentait de planer. La différence était bien distincte. S’il avait volé, il n’aurait pas été condamné à l’écrasement quelques minutes à peine après son décollage. L’appareil fit un survol rapproché du pont Vecchio. Selon les estimations du pilote, l’appareil avait maintenant parcouru environ un kilomètre. En jetant un œil rapide au sol, Leonardo se rendit compte que sa présence dans les airs n’était pas passée inaperçue. Les regards se tournaient vers le bolide avec surprise et incompréhension. À ce moment glorieux, un bruit inquiétant détourna l’attention de Leonardo. La toile de l’aile gauche venait de se déchirer et l’air qui la traversait agrandissait la faille à vue d’œil. Les choses n’auraient pas été si critiques si l’engin avait maintenu sa position au-dessus du fleuve. Toutefois, la déficience de l’aile causait une inclinaison vers la gauche. De ce fait, l’Aves 2 se dirigeait à toute vitesse en plein centre du quartier de l’Oltrarno. Le seul choix qui s’offrait au pilote était sans nul doute un atterrissage forcé dans la cour de la basilique Santo Spirito. C’était l’endroit le plus dégagé des environs. Malgré sa prévoyance habituelle, Leonardo n’avait guère songé à l’atterrissage, car son but avait toujours été de finir sa course dans le fleuve Arno. Il n’avait jamais imaginé devoir se poser au beau milieu d’un quartier de Florence. Il tourna donc la manivelle dans la position qu’il jugea adéquate. Quand l’engin piqua du nez, le pilote fit une dernière prière…
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— Aujourd’hui, Leo, tu deviendras célèbre†! dit l’inventeur à voix haute.
Leonardo n’avait pas tout à fait tort quant à son affirmation.
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Ne jamais rien laisser au hasard, telle était la devise du jeune génie.
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