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EAN : 9782220026879
253 pages
Desclée de Brouwer (14/01/1988)
4.5/5   1 notes
Résumé :

" A la fin d'une vie qui fut profondément imprégnée par la foi ", Marcel Légaut livre sans réserve les résultats de sa continuelle méditation sur l'Eglise. D'emblée il avoue que la façon dont au Vatican on semble envisager la réconciliation avec le mouvement de Mgr Lefebvre lui paraît un test inquiétant du cheminement de ces dernières années. Le retour aux idées et formes du pass&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
... question/ foi chrétienne, église....Merci Levradeur.
" A la fin d'une vie qui fut profondément imprégnée par la foi ", Marcel Légaut livre sans réserve les résultats de sa continuelle méditation sur l'Eglise. D'emblée il avoue que la façon dont au Vatican on semble envisager la réconciliation avec le mouvement de Mgr Lefebvre lui paraît un test inquiétant du cheminement de ces dernières années. le retour aux idées et formes du passé n'est-il pas en train de l'emporter sur le dynamisme novateur de la foi ? Or ces idées et formes ne sont que trompe-l'oeil pour se cacher le changement qui touche jusqu'en leur substance l'homme et la civilisation. La vraie question est autre : du Dieu tout-puissant dont l'existence n'est plus évidente, les chrétiens passeront-ils à la foi en un Dieu présent au plus intime d'eux-mêmes ? La foi réclame une activité personnelle conduite à longueur de vie et avec ténacité pour que l'homme se libère de croyances qui ne sont plus que préjugés ou superstitions. L'approfondissement vivant des Ecritures et singulièrement la familiarité avec l'humanité du Christ ouvrent d'autres chemins. La fidélité se joue dans l'intime de l'être plus que dans la soumission à des préceptes ou dans l'accomplissement des rites, si envoûtantes que puissent être certaines liturgies. L'espérance s'affermit dans le dépouillement. Malgré Vatican II, l'Eglise semble se dérober à la mutation profonde qui lui est indispensable pour être ferment de vie dans ce temps. L'impressionnante personnalité de Jean-Paul II ne peut cacher que la stabilisation de la doctrine et de la morale prend le pas sur le changement des mentalités et des coeurs, sur l'intelligence retrouvée de ce que Jésus a vécu. La grande ferveur du désir d'unité s'enlise dans les pièges des organisations. Or l'unité sera d'abord une nouvelle naissance des communautés ecclésiales, une naissance spirituelle. Ces pages d'intense réflexion dessinent, avec une conviction persévérante, un itinéraire de spiritualité pour l'homme de ce temps. Un itinéraire exigeant, muri dans l'expérience et exploré avec la passion du vrai.

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Cette christologie nous parle d'un Christ de la prédication de Jérémie, celle de Jésus ce laïc...
Marcel Légaut dans cet ouvrage testamentaire nous livre sa vision, une “oeuvre de vie” tournée vers le créatif spirituel qui rend possible les demains, s'affranchissant des impossibles d'aujourd'hui, sans quoi ce qui est réalisable maintenant ne le sera plus ...
N'hésitant pas à malmener la “bien-pensance”  des “croyants”  de la chose, et tout aussi bien des “incroyants”  de la même dite chose, vers des horizons insolites et déstabilisants, pour mieux atteindre le coeur de l'intériorité de chacun(e) quand il ou elle a touché cette dimension de « l'être en soi ».
Si il s'agit ici “d'église”  de la Chrétienté, ne nous y trompons pas, tous les clergés de toutes les traditions sont concernés, aucun ne peut se prévaloir de “n'être pas pareil” ! Sur la forme peut-être quelque peu différents, mais sur le fond, identiques, l'humain est partout le même sur cette Terre à tous !
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Les sciences n’ont commencé à se développer vraiment que lorsque par méthode on a fait disparaître Dieu et son action de l’horizon de leurs recherches. Tant que Dieu pouvait être considéré comme une cause susceptible d’intervenir dans le cours des phénomènes, l’activité scientifique est restée limitée dans son exercice. Elle était empêchée de prendre toute sa dimension. Elle ne s’est vraiment déployée, mais alors avec quel succès, que lorsqu’elle a fait volontairement abstraction de ce « Dieu-cause » ou plutôt de cette idée sur Dieu, lorsqu’elle s’est libérée totalement de l’entrave que constituaient ses croyances sur un Dieu intervenant librement, directement, de façon discrétionnaire et décisive, dans le devenir du Monde. De la sorte Dieu n’a plus été invoqué pour résoudre à peu de frais les questions encore sans réponse, ni pour procurer des réponses péremptoires supprimant définitivement les questions susceptibles de se poser. Cette mise systématique hors de question de l’action de Dieu comme cause au sens commun du terme a permis de même aux sciences humaines de se développer dans leur domaine propre.
p. 20
… prendre toujours plus conscience du réel, du moins autant qu’il peut le supporter, afin qu’il entrevoie le grand large et qu’il prenne son vol ?
Paradoxalement ne faudrait-il pas être, sinon athée, du moins être amené à se poser des questions insolites, et certes cruelles en leurs conséquences, « déstabilisantes », au sujet de l’existence de Dieu, pour être susceptible d’atteindre à une foi en Dieu réelle, à une foi qui, parce qu’elle est vivante, conduit l’homme sans cesse à la remettre en question et sans cesse à la réaffirmer. Perpétuelle confrontation entre ce que le croyant reçoit du dehors de par sa connaissance objective du réel, et ce qui monte en lui du dedans où s'impose l'exigence née de son intériorité quand il prend suffisamment conscience de soi.
p. 22C’est pourquoi, pour qualifier l’éthique, je récuse le terme d’obéissance et choisis le mot fidélité : l’exercice de la fidélité donne à l'obéissance un caractère personnel que la lettre de la loi ne peut pas édicter et que la simple obéissance ne peut pas atteindre.
Prenons un exemple symbolique : Les dix commandements de la Loi de Moïse. En supposant — ce qui est loin d’être certain — que plusieurs d’entre eux ne soient pas très marqués par des conditions contingentes particulières à la civilisation où ils ont été édictés, les dix commandements sont d’une nature trop générale pour que les frontières qu’ils tracent ne doivent jamais être franchies dans certains cas imposés par les situations et les circonstances, par les conditions de vie difficiles ou extrêmes, par l’état physique ou psychique du moment de tel individu. Il est des fidélités qui vont jusqu’à dicter impérieusement des désobéissances comme souvent il en est qui exigent beaucoup plus que ce que la loi peut commander... Il faut encore dire davantage : il est des obéissances qui sont des infidélités... lorsque derrière l’observance de la loi on se défend d’avoir à correspondre personnellement à des exigences sur lesquelles celle-ci garde le silence...
Il est bien évident que ces considérations ne peuvent être comprises dans leur juste portée et ne pas être cause de soupçons voire de scandales que si on a déjà eu l'occasion de se les formuler à soi-même et d’en tirer les conséquences pour son propre comportement.
...
p. 29
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… les sciences ont pourtant tendance de nos jours à nuancer, suspectent encore toute intériorité de subjectivité dérisoire, voire malsaine. Elles préfèrent ce qui est objectif, enseignable, imposable, cultuel et collectif jusqu’à s’y cantonner exclusivement. Aussi, ne donnant pas sa juste place à l'intériorité et à ses exigences propres, elles ne répondent pas aujourd’hui à l'attente des hommes qui vont chercher ailleurs ce dont ils ont besoin pour avoir une vie personnelle, libre de la liberté d’être soi, singulière dans sa vérité vécue, et capable de communion avec autrui au-delà de toute uniformité.
Au vrai, ce que ces croyants, détachés du dogmatisme occidental, demandent à l’Orient, ils le trouveraient chez eux, auprès des spirituels qui, à chaque génération, naissent et sont les témoins fidèles de l’essentiel dans une authentique intériorité. Il faut avouer cependant que ceux-ci sont peu nombreux et comptent rarement parmi les personnalités qui président aux destinées de nos Églises, les représentent publiquement et leur donnent un visage.
N’en doutons pas, pour découvrir dans l’Église ces ressources spirituelles qui puissent satisfaire les recherches d’intériorité, lesquelles semblent heureusement ...
p. 197
Dans l’ordre spirituel, on ne reçoit que si l’on se donne, et il ne nous est donné qu’à la mesure de l'accueil qui nous permet de recevoir.
p. 198
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Ainsi se transmet de proche en proche, comme à la dérobée, ce qui relève de l’essentiel bien que cet essentiel ne soit pas communicable et qu’il doive être découvert a son heure par chacun de la manière qui lui est propre. Ainsi au long des siècles, en dépit de son invraisemblance, de son improbabilité, dues à des impossibilités manifestes, de cœur en cœur silencieusement se perpétue, précaire mais tenace, l’appel auprès des hommes pour qu’ils deviennent eux-mêmes ...
Il peut exister entre deux hommes certaines relations de présence à présence qui œuvrent secrètement par-delà ce qui est dit et entendu. Cette action est due à ce que l’un et l’autre sont en eux-mêmes, à la manière dont chacun se donne, l’un à ce qu’il apporte et propose, l’autre à ce qu’il reçoit et accueille. Elle se développe en ces deux êtres au-delà de leurs comportements, et même au-delà de ce dont ils ont conscience. Elle n’existe pas seulement grâce à la conjonction de deux psychologies, ni à la confluence de deux histoires d’homme, mais elle tire sa puissance de ce que l’un et l’autre deviennent librement à partir de ce que chacun a vécu au niveau de son humanité, à partir de ce qui relève pour l’essentiel du mystère qui les constitue l’un et l’autre dans leur unité et leur solitude infrangibles.
Plus les hommes s’approfondissent, plus ils sont conduits a devenir différents.
p. 32
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Mais je dois reconnaître que trop souvent ces pratiques dévotionnelles sont des succédanés qui trompent les plus pieux sur ce qu’ils sont. Elles leur fournissent des alibis qui les écartent, sans qu’ils le soupçonnent, de l’authenticité spirituelle et d’une véritable intériorité ouverte sur le mystère.
Il y a beaucoup de dévotions dans la vie de prière de nos évêques, de nos prêtres et aussi de nos moines. La formation qu’ils ont reçue les y porte. Pouvait-elle faire mieux ? De fait, la vie spirituelle relève d’une activité personnelle que nul enseignement, même des plus intelligents, que nulle technique aussi poussée qu’elle soit, ne peuvent directement promouvoir. Y a-t-il parmi les autorités de nos Églises beaucoup de spirituels ? Il semble qu’on soit fondé à en douter quand on voit leurs manières de juger et de décider, tout imprégnées de légalisme et de juridisme, sans charité attentive, sans aucun égard aux cas toujours particuliers qui chaque fois se présentent, dans les domaines de la vie profonde des fidèles en voie d’assumer leurs instincts fondamentaux et de les rendre proprement humains et spirituels ; voie difficile mais nécessaire, capitale entre toutes, où tant d’êtres achoppent...
p. 202-203
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Les sciences n’ont commencé à se développer vraiment que lorsque par méthode on a fait disparaître Dieu et son action de l’horizon de leurs recherches. Tant que Dieu pouvait être considéré comme une cause susceptible d’intervenir dans le cours des phénomènes, l’activité scientifique est restée limitée dans son exercice. Elle était empêchée de prendre toute sa dimension. Elle ne s’est vraiment déployée, mais alors avec quel succès, que lorsqu’elle a fait volontairement abstraction de ce « Dieu-cause » ou plutôt de cette idée sur Dieu, lorsqu’elle s’est libérée totalement de l’entrave que constituaient ses croyances sur un Dieu intervenant librement, directement, de façon discrétionnaire et décisive, dans le devenir du Monde. De la sorte Dieu n’a plus été invoqué pour résoudre à peu de frais les questions encore sans réponse, ni pour procurer des réponses péremptoires supprimant définitivement les questions susceptibles de se poser. Cette mise systématique hors de question de l’action de Dieu comme cause au sens commun du terme a permis de même aux sciences humaines de se développer dans leur domaine propre.
p. 20
… prendre toujours plus conscience du réel, du moins autant qu’il peut le supporter, afin qu’il entrevoie le grand large et qu’il prenne son vol ?
Paradoxalement ne faudrait-il pas être, sinon athée, du moins être amené à se poser des questions insolites, et certes cruelles en leurs conséquences, « déstabilisantes », au sujet de l’existence de Dieu, pour être susceptible d’atteindre à une foi en Dieu réelle, à une foi qui, parce qu’elle est vivante, conduit l’homme sans cesse à la remettre en question et sans cesse à la réaffirmer. Perpétuelle confrontation entre ce que le croyant reçoit du dehors de par sa connaissance objective du réel, et ce qui monte en lui du dedans où s'impose l'exigence née de son intériorité quand il prend suffisamment conscience de soi.
p. 22
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