J'aime me perdre dans la transgression subtile et perverse, comme une délectation maladive vers cette maladie humaine, ce virus incurable, cette épidémie brûlant les corps en faiblesse, cette chair incandescente s'embrase avec passion pour assouvir cette dévoration de liberté asservissante.
Première rencontre avec ce livre lors d'une émission sociétale populaire, l'intrigue étalée comme une belle publicité promotionnelle accroche mon esprit pour le briser en éclat et attise ma curiosité.
Sade respire la décadence sexuelle où la femme est le lieu de tous les vices,
Louis Calaferte sublime l'extrême libido multi face des femmes dans
La mécanique des femmes, et coule lentement dans la mièvrerie celui de Nina Leger
Mise en pièces.
Certes la femme illustre la femme.
Nina Leger avec son deuxième roman compose le parcours kaléidoscopique de cette héroïne flaubertienne, perdue dans les méandres de son imaginaire réelle. Comme un naufrage, une succession de scènes s'entremêle comme une mosaïque antique, usée par l'érosion des idées, une peinture abstraite envahit nos sens, les images salaces embrasent nos sens comme une vision pornographique où s'étale les corps, les attroupements, la femme, l'homme sont des objets figés,
le kamasutra traditionnel rougit.
Les mots sensibles à la liberté sexuelle de cette femme inconnue interrogent les émotions de cette déesse de l'amour, projection du personnage de
Manara dans le déclic, cette naïade ondule les images pénétrantes du plaisir dans le rapport au phallus. Dans L'empire des sens de Nagisa Ōshima, l'obsession du désir délivre la verge à un trophée unique, mais dans
Mise en pièces, le sexe de l'homme est le miroir de tous les sens.
Pierre Perret souligne avec humour cette artifice de l'homme dans tous les sens du terme dans sa chanson le Zizi (Ou l'éducation sexuelle à l'école), avec cette humour populaire mais
Nina Leger capture la « bite » sous le regard de son personnage comme une collection inépuisable, l'homme se transforme en un sexe, le reste n'est que transparence. Cette folie absorbe aussi les outils de plaisirs féminins, les sex toys, godemichets et tous ses pénis artificiels, comme une collection révélatrice du culte Phallus, le sexe de l'homme s'imprime à vie dans la mémoire de cette femme.
Nina Leger dans cette romance contemporaine brise l'absolu féminin à travers le sexe. Face à la vomissure putride de Nuance de Grey et de ses petits-enfants plus ou moins plagia aussi navet, notre auteure amorce une femme digne d'un don Juan moderne, phallisme vagabonde, notre amoureuse collectionne les aventures, les recherche, les traque tel le sésame rare, elle devient la prédatrice, ne s'en cache pas, elle zone dans le monde sous-terrain de son désir. le métro, cette cache sombre, à l'odeur irritable, devient son territoire de chasse, comme les inévitables rencontres du hasard, ces hommes transformés en viande. Seul son sexe est important, seul le phallus reste en mémoire, seul la bite s'incruste dans le palais à mémoire de forme de cette dévoreuse.
Ce roman étale maladroitement quelque fois, les scènes de sexe, ces lieus perdus du travail du sexe, les sexshop, l'internet du sexe, cette femme erre comme un spectre dans le sexe qui caresse ses émois et épouse son amour de la verge.
Je me suis perdue dans ce libertinage,
Nina Leger confuse entraine son héroïne dans l'abime du sexe, pour s'évaporer dans des vies inventées, devenant un mirage pour fuir la réalité et se figer dans le sexe encore et encore….